La rencontre bipartite du Collectif intégrateur des immochagues (CIAT) avec ses alliés d’Irganda s’est tenue la semaine dernière par le biais d’une forte délégation de part et d’autre. Conduite par leurs présidents respectifs, notamment l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufou d’Irganda et le Dg de l’ANPE Ibrahim ag Nock, le conclave entre partenaires naturels et historiques du septentrion malien a consisté en un premier temps à passer en revue les objectifs et stratégies des deux entités, qui ont chacune mobilisé pour la circonstance une forte brochette d’élus locaux et de notables dont des maires, des conseillers municipaux, des chefs des villages et de de fraction. Les échanges et l’examen approfondi de la situation ont débouché sur un besoin partagé et la volonté commune de mutualisation des moyens et de jonction des efforts de part et d’autres. Pour ce faire, il a été convenu de constituer un noyau de 10 experts Irganda et CIAT qui auront pour tâche d’accoucher sous quinzaine du contenu d’une convention à proposer pour validation par les décideurs des deux entités regroupées au siège du CIAT. Cette étape, indique-t-on, sera suivie de l’approbation des axes stratégiques et du plan opérationnel de ladite convention par une assemblée générale conjointe élargie aux représentants des deux parties dans la diaspora malienne. Bref, il s’agit, pour le jeune partenaire d’Ousmane Issoufou, de jeter les base d’un véritable plan Marshall de la paix et de la stabilité des territoires partagés par les deux entités sociales et sur lequel s’opèrent leurs activités économiques.
La symphonie Iganda-CIAT marque un nouvel épisode de la dynamique de coopération intercommunautaire enclenchée depuis quelques mois par la communauté imouchague de la région de Tombouctou pour contribuer à juguler la crise du Nord par la réhabilitation des « valeurs de tolérance et de solidarité » ayant longtemps sous-tendu la cohabitation conviviale entre communautés. Autant d’équilibres portés à bout de bras par les anciennes générations des deux entités mais faussés, selon Ibrahim Ag Noah, par les bouleversements spectaculaires de paradigme – et dont la réhabilitation ne saurait s’accommoder de l’indifférence.
A KEÏTA