Les réserves formulées par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon sur une intervention militaire au Mali continuent de susciter colère et réprobation chez beaucoup de chefs d’Etat du continent. Le président tchadien Idriss Déby a saisi l’opportunité de la présence dans son pays du président de l’union africaine, Yayi Boni, pour dénoncer les atermoiements de la communauté internationale et insisté sur l’urgence d’une intervention militaire. Idriss Déby déclare que “les Maliens ne peuvent pas être abandonnés. C’est à eux de nous dire ce qu’ils attendent du Tchad et de l’Afrique au delà de tout ce qui a été fait jusque là” pour restaurer la dignité du pays et chasser les groupes armés.
Le weekend dernier, le président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré a effectué une visite de 48 heures chez son voisin nigérien Mahamadou Issoufou, considéré par beaucoup comme l’un des ardents défenseurs d’une action militaire au nord du Mali. Les deux chefs d’Etat ont déploré de vive voix les propos mal placés de Ban ki Moon tout en plaidant la nécessité d’une intervention urgente. Le président par intérim avait laissé entendre que les amis du Mali ne vont pas attendre septembre 2013 pour chasser les occupants.
Ces propos de Dioncounda Traoré ont eu le mérite de placer l’Afrique face à ses responsabilités. Le président de la CEDEAO, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara en déplacement à Paris a déclaré mercredi dernier que “l’intervention militaire est indispensable et urgente“. Il avait indiqué que si la résolution est adoptée en décembre, l’intervention militaire pourrait avoir lieu au premier trimestre 2013. Sous le même registre et avec beaucoup de pugnacité, le Tchadien Idriss Deby Itno qui recevait son homologue béninois Yayi Boni non moins président de l’Union africaine, s’est voulu formel : “il va de soi que l’intervention militaire est la responsabilité de l’Afrique en premier lieu même s’il reste attendu que l’origine de la crise au Mali est extérieure“. Le président tchadien dont l’armée est réputée pour son expérience dans le désert déclare “nous ne pouvons pas laisser le Mali, nous ne pouvons pas abandonner les Maliens, le Mali fait partie intégrante de nos préoccupations. Il appartient aux Maliens de nous dire de la manière la plus claire ce qu’ils attendent du Tchad, de l’Afrique. Le Tchad sera aux côtés de l’Afrique“. L’autre point sur lequel le président tchadien a accentué son intervention est l’unité d’action entre les intervenants dans la gestion de la crise malienne.
Idriss Déby a insisté sur le fait que “les Maliens doivent parler de la même voix. Les africains doivent aussi parler un même langage, la communauté internationale doit faire autant“. Comme pour dire que les Maliens aussi bien que les africains doivent faire preuve de dépassement de soi pour résoudre la question du nord du Mali.
Abdoulaye DIARRA
Idriss Déby au delà du dictateur qu’il est doit peut être prendre les commandes du Mali , parce qu’il se préoccupe plus du Mali que nos gouvernants , quelle honte . Après tout ce sont les pays limitrophes qui risquent de faire les frais cabri (Mali) mort n’a pas peur de couteau et tous les dirigeants tirent bien leur épingle du jeu.
IL N’Y A PAS D’AUTRE OPTIONS, IL NOUS FAIRE CETTE GUERRE NOUS MEME ET LE PLUS TOT POSSIBLE: Les Maliens qui ne sont pas plus belliqueux que d’autres, savent absolument TOUT de la négociation avec les dirigeants du MNLA et d’Ançardine pour l’avoir pratiquée jusqu’à L’INDIGESTION depuis des décennies. Il est vrai que les rebelles d’alors – dont nombre sont toujours là – étaient engagés sous d’autres étiquettes, dans des configurations d’alliances différentes mais le résultat a été invariable : ni les accords, ni les concessions, ni la décentralisation, encore moins l’impunité tacite octroyée n’ont réussi à empêcher les mêmes protagonistes de tirer tout le profit possible des avantages concédés puis de reprendre les armes à la moindre occasion et de tuer pour imposer des vues de plus en plus maximalistes jusqu’à cette ultime fiction d’un Etat indépendant sur un territoire où ils sont ultra-minoritaires.
Oui, l’armée malienne ne doit plus compter que sur ses propres forces pour récupérer à la sueur de son front, ce qu’elle aura perdu à la vitesse de ses jambes. Aide-toi, le ciel t’aidera a-t-on coutume de dire. C’est tout le Mali qui sera donc derrière son armée pour laver l’honneur souillé de la patrie. En déclenchant les hostilités face à ces illuminés jihadistes, le Mali ne sera jamais seul dans son combat. Des pays comme le Nigeria, le Niger et l’Afrique du Sud ne resteront pas insensibles à son combat.
D’autres pays africains, conscients du mépris de la communauté internationale face au drame de tout un continent, sauront se mobiliser et nous aider. Mais on n’a plus le choix, malgré nos lacunes diplomatiques et communicationnelles, malgré la déchirure politique, malgré la crise de trésorerie, il nous faut nous résigner à aller au combat. Un combat pour l’honneur et la dignité retrouvée. Un combat qui fera que le Mali sera de nouveau respecté et craint.
Avec le double langage diplomatique actuel, ne pas agir c’est accepter de fait la partition du pays. Attendre encore des mois, c’est permettre à cette énigmatique communauté internationale de nous amener vers des négociations biaisées qui consacreront la dislocation du pays pour aller vers un fédéralisme suicidaire. Armée malienne, la balle est dans ton camp. A toi de donner tort à tous ces spécialistes te décrivant comme moribonde et inefficace. A toi de te montrer à la hauteur de la grandeur de ce Maliba très mal en point.
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