En invoquant sa théorie d’ « action anticipative » pour attaquer les populations civiles maliennes et les positions de l’armée maliennes à travers le pays, la CMA avait sûrement oublié que les Fama pouvaient se prévaloir de l’« excuse de provocation » pour rester droit dans leurs bottes et être focus sur les objectifs. Aujourd’hui, c’est ce qui se passe sur le terrain. L’Armée malienne refuse la distraction.
La MINUSMA doit se retirer définitivement du territoire malien à la date du 31 décembre 2023. Mais, avant cette date, l’institution onusienne, conformément à la règlementation en vigueur a commencé à quitter certaines emprises qu’elle remet à l’armée malienne.
Malheureusement, cette façon normale de faire les choses, n’est pas du goût des ennemies de la paix. Et, le monde entier a eu le privilège de le constater lorsque l’armée malienne devait s’installer dans les emprises de la MINUSMA à Ber, localité située à environ 50 km de Tombouctou. Dans une folie meurtrière, mais suffisamment caractéristique du comportement d’ennemis de la paix, le CSP-PSD qui se résume à la CMA, s’est lancé dans des attaques tout à azimuts contre l’armée malienne et ses positions.
Crée le 6 mai 2021, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) se définit comme une coalition de mouvements politiques et militaires du nord du Mali. A l’origine, il regroupait la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014. Mais, en septembre 2023, la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014, l’a quitté, parce que convaincu que ses actions n’ont rien à avoir avec « la paix, la sécurité et le développement ».
Comment, un Cadre stratégique qui se veut un espace permanent dédié à la paix, la sécurité et au développement, peut se permettre des actions terroristes du genre attaque contre un bateau de transport de civils ? Et, comme cela ne suffisait, sous le couvert d’ « actions anticipatives », il a manipulé une horde de jeunes gens pour s’en prendre à des casernes de militaires maliens, qui n’ont eu leur salut qu’en se défendant. Il n’y a aucun doute, c’est pour toutes ces actions d’une gravité exceptionnelle que la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014, s’est désolidarisée et a décidé de s’éloigner du machin appelé CSP-PSD, dont la création en Italie avait été dénoncée par certains acteurs.
Tout compte fait, l’occupation des emprises de la MINUSMA sur l’ensemble du territoire malien est une action qui marque la mise en œuvre de l’ Accord pour la paix, issue du processus d’Alger. Dans ce document, toutes les parties ont admis que le Mali est un Etat laïque et unique. De ce fait, il y a un seul territoire, une population fut-t-elle arc-en-ciel, et un pouvoir symbolisé par l’armée nationale. Et, c’est au nom de cet accord que personne ne devait s’opposer au redéploiement de l’armée malienne sur toute l’étendue du territoire, fut-t-il pour aller occuper les emprises de la MINUSMA au nord.
Avec l’inefficacité de ses « actions anticipatives » qui n’arrivent pas à bloquer la progression de l’armée malienne droit dans ses bottes et focus sur son objectif, ne laissant aucune place à la distraction, le CSP-PSD, toute honte bue, ne se gêne pas de se positionner en victime. Aujourd’hui, il tente par des voix inaudibles de crier sur tous les toits, son tissu de mensonge cousu avec un fil blanc, d’accuser l’armée malienne d’exaction sur les civils.
Heureusement, que le monde entier est aujourd’hui suffisamment édifié sur le drame du Sahel. Nous espérons qu’aucun esprit averti, à la tête d’aucune puissance mondiale, ne viendrait s’acoquiner avec des terroristes qui ont suffisamment de mains tâchées de sang d’innocents. Et, comme si cela ne suffisait pas. Comme le sorcier qui passe aux aveux, dans une de ses déclarations le 13 septembre 2023, la CMA s’est mise nue. « Le 13 septembre 2023, l’Armée malienne a effectué des frappes aériennes sur les positions des forces de l’Azawad et nos partenaires du JNIM à Almoustrat,… », indique ce communiqué qui date du 13 septembre 2023. Et du coup, la CMA vient de mettre sur la place publique ce que nous dénoncions depuis belle lurette.
En écrivant noir sur blanc « nos partenaires du JNIM », la CMA vient d’affirmer qu’il est un mouvement terroriste. Sinon pourquoi collaborer avec un mouvement terroriste, jusqu’à revendiquer un partenariat connu de tous, sauf de ceux qui refusent de voir.
Depuis l’attaque du camp d’AguelHoc, en 2012, nous avions dit qu’il n’y avait aucune différence entre le MNLA et les mouvements terroristes. Nous avions même soutenu que les mouvements étaient sécessionnistes le jour et devenaient terroristes la nuit. Mais, à l’époque, englué des calculs géostratégiques, la France n’a jamais voulu ouvrir ses yeux sur cette réalité.
En plus de cette accointance avec le JNIM quand elle n’est pas JNIM, la CMA ne pourra pas accuser l’Etat du Mali qui est dans ses droits. A la limite face aux actions dites « anticipatives » de la CMA, l’Armée malienne, en plus de la légitime défense, bénéficie d’un préjugé favorable d’« excuse de provocation ».
Il est temps que la CMA comprenne qu’elle ne gagera jamais cette guerre sordide. Et que la victoire sera pour les marchands d’armes et les vendeurs d’illusions qui lui font miroiter la possibilité d’une hypothétique indépendance, qu’elle n’aura jamais au bout du fusil. La seule alternative possible qui lui reste, s’est d’entrevoir la possibilité de mettre en place les bases d’une paix durable, afin que les maliens puissent faire face aux défis et enjeux qui les assaillent au quotidien, dans leur engagement pour le développement.
Assane Koné