Afin de ne pas être accusée de faire le jeu du Mali et par conséquent, d’être, comme ce voisin, traitée de laxiste, Nouakchott n’a trouvé mieux que d’extrader le citoyen malien jugé, condamné et jusqu’à une date récente, retenu dans ses geôles. La pression espagnole est passée par là. Mais derrière le prétexte évoqué et relatif au respect des conventions et traités d’extradition entre les deux pays, se cache une bien amère réalité.
C’est suite à la visite du ministre mauritanien en charge de la justice et au lendemain de son jugement en appel, que le compatriote plus connu sous le nom d’Oumar Sahraoui a été extradé à Bamako le mardi 17 Août dernier en provenance de la Mauritanie. Il doit donc purger ses 12 ans de réclusion avec travaux forcés dans son pays d’origine au nom des accords judiciaires qui existent entre les deux Etats. Il s’agit d’accord de convention en matière de coopération Judicaire signée à Nouakchott, le 25 juillet 1963, entre le Mali et la Mauritanie et au Protocole Additionnel portant amendement du Protocole adopté à Nouakchott, le 1er mars 2002, portant amendement de l’article 47 de la dite Convention Générale de Coopération en matière de Justice signée entre les deux pays.
La légalité internationale a donc été respectée ? Hélas, derrière cette volonté mauritanienne de respecter les conventions et traités signés entre les deux pays, se cache un stratagème géopolitique. Et pour cause, en marge d’Oumar le Sahraoui, d’autres ressortissants maliens étaient et sont en ce moment, retenus dans les geôles mauritaniennes et Nouakchott et jamais, à leur sujet, Noukchott n’a jugé nécessaire d’appliquer les fameux traités. Il y a donc maldonne délibéré et cela se comprend aisément.
Pour rappel, après la présumée exécution du français Michel Germaneau, l’Espagne a entrepris une vaste campagne diplomatique en vue de la libération de ses deux ressortissants aux mains d’AQMI, à savoir, Albert Vialata, 35 ans et Roque Pascual, 50 ans. Le groupe terroriste a menacé de les exécuter à défaut d’obtenir la libération d’Oumar le Sahraoui, jugé, condamné à 12 ans d’emprisonnement et retenu dans les prisons mauritaniennes. Un dilemme pour les autorités Nouakchott lesquelles, faut-il le rappeler, ont vivement protesté contre la libération de deux de leurs ressortissants par le Mali en échange de l’otage français Pierre Camatte ! Nouakchott pouvait-elle dès lors et suite à la pression espagnole libérer le terroriste malien en échange des otages ?
Il fallait donc revisiter les conventions et traités entre les deux pays. Et bingo ! Il en existe ! Ce sont les fameux accords de convention en matière de coopération Judicaire signée à Nouakchott, le 25 juillet 1963 ! Le temps de les dépoussiérer, de les astiquer et de les mettre en exécution.
Et voilà Oumar le Sahraoui qui débarque à Bamako pour y purger sa peine. On peut aisément imaginer la suite dans les semaines à venir…
On retiendra tout simplement et pour la énième fois, que les faits ont encore tendance à donner raison au président malien : aucun état à lui seul ne peut venir à bout de ces groupes terroristes et il faut une action concertée entre les différents intervenants. Toute chose qui fait le plus défaut en ce moment, chaque acteur se contentant de ses intérêts égoïstes à l’image de la France et de la Mauritanie qui ont poussé l’outrecuidance jusqu’à empiéter sur la souveraineté territoriale du Mali.
Baba Ahmed
Qui est Oumar Sahraoui ?
Arabe de la région de Tombouctou Oumar OULD SID’AHMED OULD HAMMA alias Oumar Es sahraoui est connu dans la région entant que commerçant. Ils sont nombreux à se livrer au commerce entre le Mali et la Mauritanie. Arabes en générales, ces commerçants de la région frontalière avec la Mauritanie, font le commerce des couvertures, tissus, sucre, farine, blé et autres produits très prisés par les consommateurs maliens.
Sahraoui a été enlevé par les services secrets Mauritaniennes dans la zone de Léré à 70 Km de la frontière avec le pays de OULD ABDEL AZIZ. Il était soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement des ressortissants espagnols en Mauritanie en 2009. Sahraouis a été transférer sur Nouakchott. Le 21 juillet derniers Oumar Es sahraoui est condamné en première instance à 12 ans de prison pour son implication dans le rapt de trois ressortissants espagnols, le 29 novembre 2009, sur la route Nouakchott-Nouadhibou. Condamnation confirmée une semaine plus tard soit le 11 Août 2010 par la cours d’appel de Nouakchott.
B.A