L’information a été apportée par le site privé Ani qui, par le passé, a diffusé plusieurs communiqués d’Aqmi : c’est le président Mauritanien, le Général Abdel Aziz en personne, que la nébuleuse terroriste visait et Aqmi aurait revendiqué, hier vers 14 heures, les événements du mercredi dans la capitale mauritanienne. A deux heures du matin ce jour, Nouakchott est réveillé par un sourd bruit d’explosion dans le quartier populaire de Riyad, au Sud Ouest de la ville.
Selon l’armée, des soldats avaient ouvert le feu sur une voiture 4×4 bourrée d’explosifs, tuant les trois occupants de la voiture et faisant neuf blessés dans ses propres rangs. « Cette voiture », selon la dépêche de l’Ani, était « le deuxième élément d’une opération qui visait l’assassinat du président Aziz ».
Versions différentes Pour le porte-parole d’Aqmi cité par l’agence d’information, dans la voiture détruite, il n’y avait que deux militants salafistes et ce sont eux mêmes qui ont décidé de la faire exploser quand les militaires mauritaniens s’étaient approchés d’eux. Il semble qu’un échange de coups de feu a eu lieu entre les terroristes et les militaires mauritaniens avant l’explosion de ladite voiture. Selon Nouakchott, toute l’opération devait être menée avec « trois voitures en provenance du Mali ».
Un véhicule de cette colonne a été, « auparavant, découvert abandonné aux environs de Rkiz ». Les versions varient, en effet, sur les circonstances de l’événement. Pour le site d’information électronique Cridem dont les bureaux sont situés à une dizaine de kilomètres de l’endroit où l’explosion a eu lieu, « selon des premiers témoignages téléphoniques que nous avons pu recueillir, nos forces armées avec l’aide d’éléments du Basep procédaient à des contrôles sur la route Rosso-Nouakchott depuis l’»infiltration» il a quelques jours de 3 véhicules présumés appartenir à Aqmi ». Cette source poursuit : « c’est lors de l’un de ces contrôles d’un véhicule qui, semble t-il, avait été pisté depuis plusieurs jours, qu’un échange de coups de feu a eu lieu et que le véhicule bourré d’explosifs a explosé provoquant de nombreux dégâts.
On dénombrerait au moins 7 blessés parmi lesquels un officier de la garde présidentielle, ainsi que plusieurs morts parmi les présumés membres d’Aqmi ». Pour le reporter de l’Ani citant mercredi une source militaire : « c’est au moment où les terroristes se sont sentis sans issue qu’ils ont décidé, vers deux heures du matin, de foncer sur notre unité en amorçant l’une de leurs ceintures explosives. Tous les criminels sont morts, leur véhicule détruit et cinq hommes de nos forces dont un officier ont été gravement blessés et aussitôt transportés à l’hôpital ».
Toutes les forces mauritaniennes sont sur le dossier, nous annonçait-on mercredi de Nouakchott, qui fait état de plusieurs blessés dans ses rangs -au moins treize- quatre morts côté Aqmi, et quatre arrestations. Depuis samedi, les troupes mauritaniennes étaient en alerte, notamment du côté de Méma, ville garnison à 1200 km de Nouakchott. En juillet 2010, l’attaque préventive franco-mauritanienne au Nord du Mali avait pour mobile « des informations faisant état d’attaques imminentes de Aqmi contre une garnison mauritanienne ».
La Mauritanie a plusieurs fois été victime d’attaques de la part de la nébuleuse terroriste dont celle particulièrement meurtrière de Tourine. Le Quartier Général de la cinquième région militaire de Néma, le 26 août 2010 a été la cible du kamikaze est mauritanien. Il s’appelle Idriss Ould Mohamed Lemine .C’est un ancien délinquant d’El-Mina (Nouakchott). Il était le quatrième kamikaze mauritanien d’Aqmi après Abou Zeïneb Al Mouritani (2008 à Bouira en Algérie), Abou Oubeida Al Basri (Ambassade de France à Noukchott en août 2009) Nasser Tendeghi (Niger mars 2010).
Adam Thiam
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