Exilés au Burkina-Mauritanie-Niger : Plus de 50 000 réfugiés maliens au bercail

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Plus de 52864 Maliens, qui avaient été contraints à l’exil (au Burkina Faso, Niger, Mauritanie…) suite la crise de 2012, ont volontairement regagné le pays. Ces retours, au-delà de la libération des régions du Nord, ont surtout été encouragés par les efforts du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaires qui facilite la réinstallation des rapatriés et améliore conséquemment leurs moyens d’existence. Cet élan de solidarité, soutenu par des partenaires humanitaires, s’est concrétisé dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka et Kidal par des donations de vivres, mais aussi des réalisations d’envergure sur des sites (12 zones prioritaires de retour) identifiés et aménagés pour accueillir les populations réfugiées.

«Quand je suis parti du Mali, c’était le chaos. A mon retour, j’ai trouvé une ville qui a repris ses activités économiques grâce aux soutiens de l’Etat et ses partenaires. En plus des vivres, un forage a été réalisé dans le village, grâce auquel, les femmes font du jardinage qui leur procure des revenus supplémentaires ». Ce témoigne de Amgar Ag Yahia, notable à Adiachou, un village situé à cinq kilomètres de la ville de Tombouctou, en dit long sur l’attention qu’accorde le département en charge de la Solidarité et de l’Action humanitaire aux rapatriés et l’impact de ses œuvres sur la « renaissance » des Régions du nord.

Dans ces régions, des centaines de milliers de personnes avaient été jetées sur la route de l’exil. En leur absence, des maisons ont été saccagées ou détruites par manque d’entretien. Les biens personnels laissés lors de leur fuite ont été volés. D’où la nécessité d’appuyer les retournés à reconstruire leur cadre de vie. C’est en cela que s’emploie le ministère de la Solidarité, à travers notamment ses services déconcentrés qui ont contribué à améliorer l’accès à l’éducation, la santé, l’hygiène et l’eau. Ainsi, 11 forages équipés de pompes solaires, de châteaux d’eau, de salles de classe, de postes de santé avancés, ont été réalisés. S’y ajoutent les retenues d’eau, le surcreusement de puits à grand diamètre, réalisés au bénéfice de quelque 52864 individus qui ont choisi de rentrer spontanément au pays. Ces « rapatriés » au Mali, dont 20889 en provenance du Burkina Faso, 14919 de la Mauritanie, et 17056 du Niger, sont principalement dans les régions de Mopti (Kita, Koligri et boni), Tombouctou (Tidjalalène, Amzakoma,  Adjachou, Amanidermène), Gao (Tabankort), Kidal (Takalot et Tassik), Ménaka (Tabarak, Amouzegrène).

Dans ces zones, le ministère a et continue de se rendre auprès des rapatriés pour juger de leurs conditions de retour et recueillir leurs préoccupations.

Pluies de milliards…

Cette volonté de soulager les populations est confirmée par bien d’autres actes posés dans le cadre de l’accompagnement au retour des réfugiés. En effet, le département, au-delà de la multiplication des points d’enregistrement de retour des réfugiés (une trentaine à ce jour), a distribué 3161 tonnes de vivres, pour 1,3 milliard FCFA, réalisé 1030 activités génératrices de revenus au profit des rapatriés pour environ 184 millions FCFA. S’y ajoutent l’aménagement et la réhabilitation de 4 zones de retour des réfugiés dans les régions du Nord pour 230 millions FCFA et de 5 autres en cours d’aménagement pour 252 millions FCFA, l’appui non alimentaire à 558 ménages pour 25,1 millions FCFA, l’appui à la réhabilitation des abris en faveur de 279 ménages pour 12,5 millions FCFA ainsi que l’appui au transport des rapatriés par l’Organisation internationale des migrations, pour environ 2 millions.

Aussi, pour la mise à niveau des zones de retour des rapatriés, le ministère a, avec le soutien du HCR, identifié trente zones prioritaires de retour.

Si les conditions prévalant dans les zones de retour ne permettent pas encore d’envisager un retour organisé des quelque 142386 réfugiés encore en exil dans la sous-région, le ministère et tous les acteurs (au niveau pays et sous régional) sont mobilisés afin de réunir prochainement ces conditions. En attendant, le gouvernement du Mali s’attache à partager régulièrement avec les pays d’asile les informations sécuritaires et humanitaires des zones de retour des réfugiés afin que ces derniers puissent prendre des décisions éclairées pour leur retour qui doit toujours être volontaire et avoir lieu dans la sécurité et la dignité.

C’est d’ailleurs dans le cadre de la prise en charge des personnes déplacées internes et des réfugiées, que le Mali a  signé  des accords tripartites avec le HCR, le Niger, le Burkina Faso, et la République Islamique de Mauritanie.  Ces accords ont permis de définir un cadre légal du retour volontaire au pays des réfugiés Maliens. Ce cadre a permis au ministère de la Solidarité, une première dans l’histoire, d’intervenir dans ces pays pour apporter une aide alimentaire à nos compatriotes. En effet, le département a effectué une distribution de vivres dans les camps de réfugiés au Burkina Faso (375 tonnes de riz et 17 tonnes de sucre pour un montant de 249 419 424 FCFA), au Niger (324 tonnes de riz, 129 tonnes de sucre et 13 fardeaux de thé pour 340 672 788 FCFA) et en Mauritanie (40 tonnes de sucre et 26 fardeaux de thé pour un coût total de 68 157 744 FCFA). Le coût total de ces interventions d’urgence au profit de nos compatriotes réfugiés et déplacés s’élève à 1 419 578 616 FCFA.

Il faut préciser qu’à l’intérieur du pays, les actions du ministère n’ont pas visé que les rapatriés, mais aussi les populations qui étaient restées sur place et déplacées internes retournées (au nombre 498 170).

Aussi, le département a distribué 8200 tonnes de céréales et des non vivres aux agents des forces de sécurité victimes de guerre dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudénit.

Housséini Traoré

 

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