Dans notre précédente parution, nous évoquions l’exécution sommaire du douanier Marzouk par AQMI, le jeudi 12 août, après un simulacre de procès. Les deux gardes qui avaient été enlevés avec lui, le mercredi 11 août, par des membres d’AQMI, dans la région de Kidal, ont été libérés lundi dernier, grâce à l’intervention de plusieurs chefs de fractions de l’Adrar des Ifhogas.
Mais, le hic, c’est que la communauté internationale (singulièrement Paris et Washington) n’a pas réagi face à ce crime odieux, commis par les terroristes activement recherchés d’AQMI. Alors que, s’il s’était agi d’un ressortissant européen, Paris et Washington auraient multiplié les déclarations et les condamnations. Les médias européens et américains se seraient saisis de l’information, pour l’amplifier et maudire, comme d’habitude, les membres d’AQMI.
La vie d’un Malien n’a donc pas de valeur pour cette communauté internationale, censée défendre les droits de l’homme? En fait de droits, il ne s’agit que de ceux de l’homme blanc. Les autres sont laissés pour compte. Paris et Washington ne pensent à eux qu’en fonction de leurs intérêts. On peut alors comprendre ce mutisme coupable, surtout lorsque l’on taxe le Mali de maillon faible dans la lutte contre le terrorisme. Peut-être que cette communauté internationale s’est même réjouie du fait qu’un Malien soit exécuté par AQMI. Une manière pour elle de contraindre Bamako à s’investir dans la guerre contre le terrorisme au niveau souhaité par les puissances étrangères. A suivre.
Chahana Takiou