Événements malheureux à Kidal : Ce que le patron de la Minusma, Bert Koenders, doit savoir

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Koenders - conseil de sécurité
Le patron de l’Onuci, Bert Koenders. © AFP

Dans une interview accordée au quotidien national «L’Essor», le patron de la Minusma, Bert Koenders, à propos des événements de Kidal, n’a trouvé d’autres arguments que  les responsables de ces assassinats lâches et barbares seront recherchés et traduits en justice. Comme des refrains, ces propos plutôt diplomatiques sonnent à l’oreille de nos concitoyens comme le célèbre proverbe après le massacre d’Aguelhok où plusieurs militaires maliens avaient été sauvagement assassinés par des bandits armés en janvier 2012 : «Le chien aboie, la caravane passe».

 

Après les condamnations de part et d’autre comme voudrait le principe universel, ces crimes contre l’humanité (Aguelhok) restent encore impunis. Et ceux du 17 mai dernier risqueraient  de connaître le  même sort malgré la «bonne volonté» affichée par  la Communauté internationale après la traditionnelle condamnation. Plus que rechercher les auteurs des assassinats du 17 mai dernier et les traduire devant les juridictions compétentes, la Minusma et Serval présents à Kidal dans le cadre du maintien de la paix, ne pouvaient-ils pas empêcher ces crimes odieux perpétrés par des bandits armés contre nos concitoyens ? Comme le dit un  l’adage : «Mieux vaut prévenir que guérir».

 

En effet, dans une interview accordée au quotidien national «L’Essor», le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la Minusma, en condamnant  fermement les événements violents survenus samedi à l’occasion de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal qui ont provoqué la mort d’une trentaine de personnes, notamment des fonctionnaires de l’Etat froidement assassinés par les éléments du Mnla et leurs complices terroristes, Bert Koenders a saisi l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles endeuillées et promis que les responsables de ces atrocités seront vite recherchés et traduits devant les juridictions compétentes. «Ce qui s’est passé est inacceptable sur tous les plans. Les responsables de cet acte barbare et irresponsable seront recherchés dans un bref délai et traduits en justice. Je m’engage à apporter tout le soutien possible dans ce sens», a-t-il assuré.

 

Ces propos du patron  de la Minusma sont  loin de rassurer les populations qui ont du mal à comprendre que malgré  la présence des militaires de la Minusma et de Serval, ces groupes armés ni foi, ni  loi, aient pu commettre des actes aussi crapuleux comme ceux-ci,  après  le massacre  d’Aguelhok qui reste gravé dans la mémoire collective des Maliens. En tout cas, il doit savoir que la poursuite judiciaire contre les auteurs de ces crimes, dont il parle, sonne à l’oreille du  citoyen lambda comme des refrains auxquels il n’accorde plus d’importance.

 

Après cet acte odieux et barbare, il appartient à la Minusma de jouer tout son rôle de force d’interposition afin que, plus jamais, on assiste à de tel massacre, synonyme de déclaration de guerre contre notre pays. Comme l’a dit  le Premier ministre, Moussa Mara : «Entre amis, il faut se dire certaines vérités». Il  est clair que la Communauté internationale a beau se justifier sur les événements tragiques que la ville de Kidal a connus le samedi dernier, les autorités maliennes et l’opinion publique nationale ne peuvent pas s’empêcher de pointer un doigt accusateur sur sa passivité qui a permis à ces groupes armés et autres jihadistes de continuer avec les manœuvres jusqu’à vouloir empêcher le Premier ministre d’atterrir dans cette partie du territoire national.

 

Et le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a été clair dans son message.

Selon IBK, plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à partie à Kidal. «Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhok, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à faire la loi, ni à Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire», a déclaré IBK dans son adresse à la Nation. Le président IBK de poursuivre : «Je  vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis».

 

Pour manifester tout leur soutien aux autorités de notre pays, des milliers de personnes sont descendues dans les rues à Bamako comme dans d’autres villes pour dénoncer la complicité entre Serval, Minusma et les groupes armés.

Zakariyaou Fomba

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11 COMMENTAIRES

  1. LE MALI A BESOIN DE JUSTICE CE QUI SAIT PASSE A KIDAL ET A AGUELOCK LES COMMANDITAIRES DEVRONS REPONDRE DEVANT LA CPI.UN GRAND PENSER A LA FAMILLE DES MORTS.

  2. La France étant le pays le moins puissant parmi les grands du monde fait honteusement subir au Mali un impérialisme révoltant.

    Serval et Minusma aident le gouvernement français à avoir la main mise sur le Mali

  3. Chers maliens vous êtes conscients que ni l’ONU, ni la France n’a le choix aujourd’hui de faire perdre Kidal avant les soient disant accords de défenses soit signé. Qui sous entendent les accords d’exploitations des ressources du sous sol malien.
    Le MNLA n’est qu’un bouc-émissaire dans cette affaire. C’est un scenario qui est monté de toute pièce par la France pour mettre la pression sur le gouvernement malien de signer ce crapuleux accord de défense.
    Vous savez bien que le mode de gouvernance et de démocratie dans le monde a beaucoup évolué, donc il faudra faire avec.
    Qui finance l’ONU ?
    C’est la banque mondiale.
    D’où vient l’argent de la banque mondiale ?
    Ce sont les intérêts des dettes des pays pauvres et l’argent des multinationales.
    Où ces multinationales sortent leur argent ?
    C’est dans les ressources du sous sol africain (pétrole, uranium, diamant, l’or, fer etc….)
    Donc en conclusion l’ONU et SERVAL n’ont pas intérêt à empêcher la pression sur le Mali qui les refuse ses ressources du sous sol.
    Ouvrez un peu les yeux et vous comprendrez comment fonctionne le monde !!!!!

  4. Qu’ils traduisent d’abords les auteurs de leurs compatriotes de RFI assassinés à kaidal par leurs amis

  5. Chers compatriotes, mes très chers frères et sœurs maliens, l’heure est grave et chacun doit œuvrer à la recherche d’une solution pour la paix au Mali. Je comprends que les avis soient discordants sur l’actualité, mais je prône la tolérance et le retenu.
    Je propose que les gouvernants commencent par expliquer en détail (hormis l’indépendance)ce que les maliens révoltés du nord veulent précisément; à savoir la méthode de gestion de leur espace vitale. Peut être l’avis du peuple qui se prononcera sur la question permettra à nos dirigeants de trouver une solution intermédiaire.
    Cela contribuera beaucoup à baisser la tension, à apporter et appuyer le dialogue, à préserver des vies humaines maliennes. Car si réellement le Mali c’est nous tous, la perte d’un sudiste aussi bien que d’un nordiste sera une perte pour la nation.
    Parole de sage.

  6. écoutez chers frères, l’africain est malade, suite aux évenements recent de kidal, du 21/05/2014, c’est honteux, humiliant et tous les maux qu’on peut imaginer,les choses se sont éclairci et s’eclaircissent d’vantage, des militaires francais du serval sont morts et blessés aux coté de MNLA, des balles ont été extraites des corps des morts maliens, tout le monde a su et compris que les rebelles ont été aidé par l’operation serval pour combattre les militaires maliens devant la communauté intern- devant les pays frères c’est vraiment lamentable, cela fait honte si la honte existe encore, pourquoi? ….

  7. Je crois qu’il faut chercher les vraies saisons de cette reculade que tout le monde déplore. Le président élu devait reprendre les négociations de Ouagadougou 3 mois après sa prise de fonction. Qu’a-t-il fait? Les forces armées maliennes et les rebelles étaient cantonnées sur des positions connues. L’attente n’est pas le plat à servir aux forces combattantes constituées surtout de mercenaires (ceux qui se battent pour l’argent). Mara et son patron savaient que la position de l’armée malienne est fragile et le mandat des forces onusiennes est bien définie. Elles ont cependant fait le taxi et l’auberge pour Mara et sa délégation, ce qui n’est pas prévu. Franchement, les Maliens doivent cesser de voir des complots partout et chercher les causes de cette situation dans l’amateurisme de Mara et la capacité de démobilisation de Ladji Bourama et sa famille pour leur gestion népotique et insouciante du pouvoir dans un Mali à genoux.

  8. nfp, vous semblez oublier que SERVAL et MINUSMA sont là précisement parce que l’armée malienne est faible, précisement parce que la justice malienne est faible, précisement parce que nous n’avons pas de gouvernement. ET comment expliquez-vous que les terroristes écoutent SERVAL et MINUSMA quand ils leur disent de ne pas dépasser Kidal? Et pourquoi, refuseraient-ils de les écouter s’ils leur disent de désarmer à Kidal? Où était le MNLA quand SERVAL chassait les islamistes de Kidal?

    • Salut nonalinertie

      Depuis le tout début (après les accords de ouaga, la France a répété à diverses reprise que le DESARMEMENT du mnla cantonné appartenait au Mali et à personne d’autre!

      A force d’être accusée de complicité et de tous les maux à Kidal, la France a retiré SERVAL de Kidal depuis fin décembre 2013, et Laurent Fabius a alors ré-expliqué OFFICIELLEMENT que la façon de traiter le mnla revenait à IBK, et à IBK seul!

      Or, en 6 mois sans serval à Kidal, peux-tu me citer UNE SEULE action quelle qu’elle soit du gouvernement à Kidal?

      SERVAL et MINUSMA sont effectivement là pour pallier à la faiblesse de l’armée malienne, exact, mais depuis le début, l’un et l’autre se tuent à dire que le mouvement indépendantiste touareg est un problème interne au mali, dans lequel ils n’ont surtout pas à s’impliquer! PERSONNE NE TRAITERA CE PROBLEME A NOTRE PLACE, il faut bien finir par se le mettre dans la tête!

  9. Je trouve carrément extraordinaire qu’on ressorte les horreurs d’Aguelhok en faisant un procès d’inaction……….. à la Minusma (ou à qui que soit d’autre!)

    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il faut oser! 😳 😳 😳

    Les horreurs d’Aguelhok se sont produites alors qu’il n’y avait AUCUNE force étrangère sur notre sol.

    Les organisations comme HRW, Amnesty, et CPI ont dès le 1er jour dénoncées ces atrocités et ont CONSTITUE un dossier.

    Il appartenait donc au Mali (ET AU MALI SEUL!) de procéder aux arrestations des criminels en question et à leur jugement.

    Aujourd’hui, on insinue que la Minusma (qui n’était même pas présente!) serait “passive” devant ces crimes qui nouc concerne NOUS, alors que c’est NOUS (ET NOUS SEULS!) qui avons libéré à tour de bras des mnla et avons levé des mandats AU GRAND ETONNEMENT DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES! 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳

    Quelle hipocrisie!
    Quelle malhonnêteté !
    Ce Fomba aurait été mieux inspiré de ne surtout pas rappeller ce massacre pour lequel NOUS n’avons toujours rien fait, à part faire rentrer des membre de cette racaille à l’assemblée Nationale.

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