Suite aux événements dramatiques survenus mardi dernier de Gao, les partis de l’opposition soulignent, dans un communiqué, la gravité de la situation et s’inclinent devant les dépouilles des victimes tout en présentant leurs condoléances aux familles et aux populations endeuillées. Ils apportent aussi leur soutien total à la jeunesse de Gao et rappellent que depuis une année, l’opposition politique appelle le gouvernement à tenir des concertations pour une appropriation nationale de l’Accord pour la paix et la réconciliation afin d’en faciliter la mise en œuvre. Les partis de l’opposition réitèrent leur appel « à réunir les forces vives du pays afin que tous ensemble, nous explorions les voies et moyens de sauver notre pays ».
« Le passage en force de la loi sur les autorités intérimaires, la violation de la constitution et le piétinement par le gouvernement de la loi à peine votée, la gestion chaotique de la crise du Nord ont provoqué l’indignation et la colère légitimes du peuple malien en général, des populations de Gao en particulier », dénonce l’opposition qui souligne que « la flambée de violence, la montée de la tension à Kidal, l’insécurité rampante en 5è région, la multiplication des attaques djihadistes contre les FAMAS et les populations civiles sont des signes patents des dangers qui guettent notre nation ».
L’opposition lance « un vibrant appel aux forces vives de Gao afin d’éviter les divisions et préserver leur unité sans laquelle elles ne pourraient prendre toute leur part dans la défense de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire ».
De son côté, la Plateforme « regrette profondément ces incidents et réaffirme sa totale disponibilité à préserver la Paix et la Stabilité dans la Région de Gao ». Par ailleurs, elle « déclare solennellement qu’elle n’est impliquée ni de près ni de loin dans les évènements du 12 juillet 2016 qui ont occasionné des morts et des blessés.
La Plateforme « condamne fermement » cette marche qui selon elle, n’a pas été autorisée par les autorités compétentes pour cause d’état d’urgence. Après avoir présenté ses condoléances aux familles des personnes décédées et souhaite prompt rétablissement aux blessés, elle s’est engagée à demeurer le creuset de toutes les communautés sans exclusive au nord du Mali.
Elle dit rester profondément attachée à l’Accord pour la paix et la réconciliation dont elle réclame « l’application diligente pour préserver la concorde et l’unité nationale ».
Enfin, la Plateforme appelle les populations de Gao (jeunes, femmes, adultes et toutes les bonnes volontés) à redoubler e vigilance afin de barrer le chemin aux ennemis de la paix.
La CMA aussi a réagi par un communiqué en exprimant son étonnement devant le rejet du projet d’installation des autorités intérimaires par les populations de Gao. Pour la CMA, les autorités intérimaires devraient « permettre aux populations locales, conformément aux dispositions de l’accord d’Alger, de s’autogérer et de prendre pleinement leur destin en main ». La CMA exhorte les habitants de la Cité des Askia « à opter pour l’implication au processus des autorités de transition plutôt qu’au rejet ».
Les ex-rebelles estiment aussi que le mouvement de protestation des populations de Gao « rappelle à quel point il est aujourd’hui urgent de procéder aux changements nécessaires ». Ils demandent l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités et appellent au calme et à la sérénité.