Il est peut être très tôt pour faire le bilan des actions entreprises pas nos forces de l’ordre lors de l’insurrection du 23 mai dernier. Mais il parait nécessaire, au regard des actes louables menées par la Garde Nationale, de faire un aperçu sur les exploits de ce corps, afin que le peuple malien sache que les forces de l’ordre du pays ne se sont jamais détournées de la mission qui les incombe. Les actes de gloires, posés par la Garde Nationale lors des événements du 23 mai dernier, l’attestent aisément.
Nombreux sont les maliens qui, pour des raisons de sous information, ne croient plus aux forces de l’ordre de leur pays.
A cause de cette vision peu honorable, les forces de l’ordre se voient coller par une étiquette qui n’enchante guère leur profession encore moins les missions qu’elles ont en charge de mener.
Cependant, même si l’on ne peut nier la présence quelques fois des brebis galeuses au sein des forces de l’ordre, il est important de souligner que cette institution garde encore ses valeurs sociétales. Ou du moins certains corps de ces forces de l’ordre.
D’autan plus que la bravoure dont a fait montre la Garde Nationale, lors des événements du 23 mai survenus à Kidal, à savoir l’attaque des deux camps militaires de la dite ville, sont de nature à magnifier toute la disponibilité de cette unité dans la sauvegarde du territoire et de l’unité nationale.
Au delà des moyens dont on a besoin pour réussir une mission que l’on se fixe, il est indispensable pour nous d’être armé de courage et d’abnégation. C’est en cela que réside la clé de la réussite et c’est en cela que les moyens matériels trouvent toute leur vertu. Opérant dans des conditions dérisoires, dans une absence totale de moyen logistique fiable avec une très faible ressource humaine, les unités de la Garde Nationale se sont toujours montrées dévouées chaque fois que l’unité nationale et l’intégrité du territoire sont menacées.
Pour perpétuer cette tradition, la Garde Nationale s’est, une fois de plus, fait distinguer par la qualité de son labeur.
Ne pouvant tout énumérer, nous nous efforçons d’en citer quelques uns des exploits de cette Garde Nationale. En effet, le mardi 23 mai, les deux camps militaires de Kidal ont été pris d’assaut par les hommes de Fagaga.
Après avoir vidé armes et munitions de ces camps, les insurgés, qui se croyaient très bien armés, se sont dirigés vers le camp de Garde pour aussi l’annexer et le vider de son contenu en arme et munition. Mais, c’était sans connaître ce que peut l’ampleur de la résistance de la Garde Nationale.
A leur arrivée aux abords du camp, leur avancée, qu’ils estimaient sans contrainte, avait été stoppée par les braves soldats de la Garde Nationale. Des feux nourris ont été entendus au camp de Garde du matin jusqu’à 23 heures. La Gendarmerie, la Police, et aussi quelques militaires qui ont pu s’échapper, y ont trouvé refuge. Et le camp est toujours resté inaccessible.
Mieux, c’est grâce à ces braves Gardes toujours fiers et résistants malgré leur maigre moyen, que la communication a été maintenue avec toutes les autres unités du Mali, du Nord au Sud, d’Est en Ouest.
Convaincues de leur échec, les troupes de Fagaga se sont repliées dans les montagnes de Tegargaret. Pour se laver de cet affront que venait de les affliger, la compagnie de la Garde de Kidal, ils décident de s’en prendre aux postes reculés et de surveillance de la frontière du Mali avec l’Algérie occupés par la Garde Nationale, notamment le poste d’Inabog. Le 24 mai, ils décident de livrer bataille à cette unité d’une centaine d’hommes.
Comme ils savent le faire, le dispositif a été alors renforcé au niveau de l’unité et toutes les collines environnantes ont été occupées et cela durant plus de trois jours sous un vent de sable terrible. Quelques jours après, un convoi de douze Toyota composé d’élément de Fagaga et de quelques mercenaires aurait reçu l’ordre d’attaquer la base d’Inabog. Ordre à été donné à la dite base de replier stratégiquement sur Aguel-hoc. Dès le départ des troupes loyalistes de la base d’Inabog, elles ont été suivies par les insurgés jusqu’à Inamzel (un village situé à 12Km de L’Aguel-hoc). Mais un véhicule de la base qui était en très mauvais état et qui contenait les bagages a été braqué et vidé de son contenu.
En dehors de la volonté de se venger, la principale raison qui justifiant l’attaque de la base d’Inabog était sa position très gênante pour les insurgés. Cette position empêchait les insurgés d’errer et d’étendre sur un vaste espace leur conquête.
C’est cette base de la Garde nationale d’Inabog qui a empêché les insurgés d’occuper certaines anciennes bases de la rébellion des années passées. Les obligeant ainsi de se claustrer dans les montagnes de Tegargaret.
N’eut été cette rigueur de la base d’Inabog, l’on aurait assisté à une prolifération du mouvement. Cette base d’Inabog, en plus de cette mission militaire, se livre à des campagnes de sensibilisation et d’éducation.
Au cours de ses missions de sensibilisation, le message permettant d’instaurer le calme dans les esprits et d’éradiquer l’idée de panique est véhiculé à tout bout de champs. Les enfants qui ont fuit l’école sont ramenés par la garde et la politique de cantine est adoptée.
C’est cette base d’Inabog qui prend en charge cette cantine, sans laquelle aucun enfant n’accepterait de rester en classe. Car aucun apprentissage n’est possible avec le ventre vide. La présence de cette base a sérieusement diminué le banditisme résiduel.
Au regard de tous ces exploits, les autorités du pays, qui ne cessent de donner le meilleur d’elles mêmes pour mettre les forces de l’ordre dans les conditions, doivent multiplier d’ardeur pour mieux équiper la Garde nationale.
Et aussi pour réoccuper la base d’Inabog qui se trouve aujourd’hui divisée entre Kidal et Aguel-Hoc. Tout en mettant à la disposition de cette unité et des unités de manière générale les moyens requis pour la sauvegarde du territoire.
Car, il a été constaté que c’est très souvent le manque de moyen qui entrave les forces de l’ordre dans leur mission.
Sans quoi, la volonté de faire et de bien faire ne fait jamais defaut. Mieux, c’est ce qui leur a été instruit les prémiers jours de leur formation et qu’ils ont juré de ne jamais trahir.
Ousmane KONE
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