Equation de Kidal : Quelle chance pour l’accord de Ouagadougou?

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Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou
Des dirigeants touareg assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013 (photo
© AFP

Alors que le statu quo prévalait à Kidal, la tension est montée d’un cran à la faveur de la visite du Premier ministre Moussa Mara. Une visite qui s’est passée sous les balles des rebelles du MNLA à l’issue de laquelle, le Premier ministre déclaré que le Mali est en guerre. Foulant au pied, l’accord préliminaire signé à Ouagadougou le 18 Juin 2013.

Pour laver l’affront infligé à notre pays, les  Forces Armées Maliennes (FAMa), dans un baroud d’honneur, ont lancé l’assaut contre les rebelles et apatrides du MNLA qui ont intenté à la vie du Premier ministre et de sa délégation. Mais aussi abattus froidement des représentants de l’Etat. Et les autres, une trentaine, pris en otage.

 

C’est face à cette situation que l’armée malienne a décidé d’assurer sa mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens et de défense de l’intégrité territoriale du Mali.

 

L’assaut  sur Kidal  a été lancé le mercredi 21 mai dernier. Après quelques heures de combats, les militaires maliens ont réussi à reprendre le contrôle du gouvernorat de  Kidal. Face à la détermination de l’armée malienne, les rebelles Touaregs ont dû se replier avant de demander le cessez-le-feu.

 

Mais, c’était visiblement une stratégie de guerre car quelques temps après, le militaires maliens  vont être surpris par une cohorte de rebelles  en nombre et leurs alliés armés jusqu’aux dents.

 

Selon des sources militaires, c’est cette situation qui va pousser les militaires maliens, sans renforts et sans commandement, à se replier, d’autres à se réfugier au niveau du camp de la Minusma.

 

Au cours de ces affrontements, précise notre source, plusieurs soldats maliens et des rebelles sont tombés. Une cinquantaine, selon des sources officielles du côté de l’armée malienne.

 

Bamako met la pression !

Pendant ce temps, c’était l’ébullition générale à Bamako où les organisations de la société civile sous la houlette de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et les organisations féminines du Mali ont battu le pavé pour  manifester leur soutien à l’armée nationale, mais aussi au Président de la République et au Premier ministre.

 

Mieux, ils ont demandé la libération de Kidal, dénoncé les positions ambiguës de la France,  de l’opération Serval et de la Minusmadont le comportement  est perçu comme une passivité sur le cas malien lors de la visite du PM à Kidal. Avant de manifester leur attachement  à l’unité et à l’indivisibilité du Mali.

 

La communauté internationale mise devant les faits

Les derniers évènements de Kidal, selon certains observateurs, ont mis la communauté internationale devant les faits accomplis : Le non-respect de l’accord de Ouagadougou par les rebelles, le revers de la médaille avec le cantonnement de l’armée malienne et non des rebelles, le non-retour de l’administration à part le gouverneur et ses collaborateurs qui avaient du mal à travailler… Et le pire est l’impossibilité des autorités de la République de se rendre à Kidal. IBK lors de la campagne s’y est rendu dans des conditions très difficiles, Oumar Tatam Ly, l’ancien Premier avait été obligé de rebrousser chemin, avec sa délégation, car la piste d’atterrissage avait été envahie par des manifestants à la solde du MNLA. Mais, c’est Moussa Mara, qui a réussi  à mettre  les pieds à  Kidal pour prouver que Kidal reste dans le giron du Mali. Non sans difficultés car cette visite s’est effectuée sous les balles des rebelle du MNLA qui ont intenté à sa vie.

 

N’ayant pu atteindre le Premier ministre, les rebelles ont vidé leur colère  sur les  représentants de l’Etat au gouvernorat de  Kidal. Pris en otage, six d’entre eux seront froidement abattus et les autres libérés suite à une pression de la communauté internationale à travers laMinusma.

Ensuite, il y a eu une visite du président mauritanien, Mohamed  Ould Abdel Aziz à Bamako puis à Kidal au lendemain de ces affrontementsmeurtriers, en compagnie du représentants spécial du secrétaire général des nations unis Bert Koenders.

A l’issue de discussions houleuse avec les groupes armés, un cessez-le-feu a étéobtenu et signé.

Cet accord signé par les groupes armés du MNLA, le HCUA et MAA permettra de taire les armes pour donner place aux négociations, au stand-by, car les groupes armés les ont toujours boudées.

 

Ces négociations devront tenir compte  de l’intégrité du territoire et le caractèrelaïc de l’Etat malien.

 

A travers cet accord de cessez-le-feu, les parties  ont convenu de la cessation  des hostilités, de la mise en œuvre de l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 pour la reprise immédiate des négociations avec le soutien des nations unies, des partenaires régionaux et internationaux, la libération des prisonniers dans les meilleurs délais, de faciliter les opérations humanitaires, de respecter les principes du Droit  humanitaire. Mais aussi,  la mise en place d’une commission internationale d’enquête  sur les évènements  survenus au nord, plus précisément à Kidal pour que les responsables répondent de leurs actes.

Cependant, la question qui taraude les esprits des uns et des autres est relative à la chance pour cet accord d’être respecté ? Si l’on sait  qu’il a toujours été violé par les rebelles. Mieux, que  l’armée malienne n’est pas libre de ces mouvements car contrôlée, sur ses moindres faits et gestes, par la force Serval et la Minusma. Et que contrairement à l’esprit de cet accord qui prévoyait le cantonnement des combattants des groupes armés, ce sont les militaires maliens qui se sont retrouvés cantonnés dans un périmètre qu’ils ne peuvent franchir.

Georges Diarra

 

 

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5 COMMENTAIRES

  1. nous aussi on eu droit aux fameux accords de ouaga ohoooooooooooo! voila pour vous aussi ohooooooooooooooo! hi!hi!hi! que je me marre :mrgreen:

  2. Il faut comprendre tout d’abord que l’accord de OUAGA est irrégulier au regard du droit international parce qu’il omet le principe international qui exige l’exercice par chaque Etat des compétences territoriales absolues et des compétences sur ses ressortissants; il est encore inconstitutionnel parce qu’il met en place un mécanisme qui viole la constitution malienne; il est également irrégulier au plan politique parce que le contenu de l’accord ne correspond pas aux aspirations profondes des populations. En droit L’accord de OUAGA est donc un acte qui ne pourrait produire d’effets juridiques avérés. Ce conflit relève du seul droit interne et dans ce cas il ne pourrait avoir de solutions qu’au Mali et exclusivement entre maliens. Les groupes sécessionnistes n’ont pas de choix que de s’inscrire dans la logique de la République démocratique du Mali. Il n’y a pas d’autes alternatives. Je serai heureux de voir les rebelles comprendre ce principe sacrosaint de la démocratie.

  3. Le Mali n’a jamais été aussi en position de faiblesse dans le dossier du Nord qu’aujourd’hui. Et, ce, sous le régime d’un IBK qui se frappait la poitrine hier. Je ne vois pas comment Kidal pourrait rester au Mali à terme? Le régime semble accepter le fait accompli. Ce cessez-le-feu n’est rien d’autre qu’une capitulation du Mali face aux groupes armées.
    Je commence à devenir incapable de comprendre les maliens d’aujourd’hui qui soutiennent ce régime qui refuge de faire la guerre pour préserver son confort acquis il n’y a pas longtemps.

  4. LE MALI, EN ETAT DE GUERRE IMPOSEE, DOIT FAIRE LA PAIX

    Le diplomate malien, Maître Alioune Blondin Bèye, celui que son mandant et ancien Secrétaire général de l’ONU, Boutros-Boutros Ghali, surnommait « l’orfèvre du droit international », disait : « L’homme doit être une marmite pour se mettre entre le feu et l’eau : on doit avoir la patience, tout supporter pour servir de médiateur, de conciliateur entre des personnes si différentes que le feu et l’eau ».

    Malgré la situation extrêmement difficile où toutes les passions peuvent se libérer et se déchaîner, il faut appeler au calme et à la sérénité. Aux groupes armés : Libérez les otages et les lieux et venez à la table de négociation ! Au pouvoir central, ce sage conseil du charismatique président américain, John Fitzgerald Kennedy : « Le temps est un outil, pas un lit pour dormir ».

    Lire la suite sur Les Echos (Le Cercle): http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/afrique/221198622/mali-etat-guerre-imposee-doit-faire

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