Le nord du Mali, qui fut théâtre d’enlèvements et d’attaques du groupe du rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga contre l’armée, connaît une trêve depuis près de cinq semaines, mais la crise persiste, ce dernier refusant de libérer des otages détenus depuis fin août.
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es tentatives de médiation ont été lancées, notamment par des notables touaregs et le gouvernement, pour obtenir la libération de ces otages, qui avaient été enlevés avec une cinquantaine de militaires et civils vers Tinzaouatène (plus de 2.000 km de Bamako), dans la région de Kidal (nord-est). Une trentaine ont, depuis, recouvré la liberté.
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Des élus et notables touaregs de Kidal, qui se sont rendus sur place il y a quelques jours, n’ont pas eu de succès, a confié samedi à l’AFP un membre de la délégation: «Nous n’avons pas encore rencontré Ibrahim (Ag Bahanga). J’ai l’impression qu’on tourne en rond. Nous espérons le rencontrer» dimanche, a précisé ce médiateur, qui dit cependant avoir rencontré son entourage.
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«Ibrahim Ag Bahanga exige un allègement du dispositif militaire dans la zone de Tinzaoutène avant de libérer le reste des otages», a-t-il ajouté, citant ses proches.
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Le ministère de la Défense ne semble pas prêt alléger son dispositif, renforcé après les attaques des rebelles. «Nos troupes ont pour mission de défendre l’intégrité territoriale du pays. (Elles) sont à Tinzaouatène jusqu’à nouvel ordre», a déclaré à l’AFP un responsable du département.
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Ag Bahanga n’avait pas formulé, en personne, de revendications après les enlèvements, mais il avait été accusé par le gouvernement de vouloir prendre le contrôle du poste frontière de Tinzaouatène pour se livrer au trafic de drogue. Cette localité difficile d’accès est située dans zone désertique et montagneuse de l’Adrar des Iforas, proche de l’Algérie.
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La trêve décrétée le 18 septembre est respectée sur le terrain mais le déploiement de l’armée suscite des doutes sur la durée de la cessation des hostilités, la deuxième depuis le début de la crise, a-t-on appris de sources concordantes.
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«En réalité, cette situation de ni guerre ni paix, prouve qu’il y a un blocage. Il faut agir vite pour que la situation ne se dégrade pas», fait valoir le sociologue malien Mamadou Samaké.
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M. Samaké estime que l’Algérie détient «la principale clé» pour ramener «une paix durable» dans le nord du Mali. Ce pays avait déjà encadré la signature en juillet 2006, à Alger, d’accords de paix entre des ex-rebelles touaregs et le gouvernement malien, prévoyant également le développement des trois régions du Nord.
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L’avis du sociologue est partagé par plusieurs diplomates à Bamako, même si tous ne prêtent pas à Alger les mêmes intentions pour son engagement dans le dossier touareg. Pour certains, cela s’explique par le souhait d’éviter que le conflit ne déborde en Algérie. «L’Algérie ne veut (…) voir intervenir ni les Américains, ni les Libyens dans cette partie stratégique du Sahara», selon l’une de ces sources. La Libye est intervenue plus d’une fois dans le dossier touareg, en veillant à ne pas froisser Alger.
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Les Etats-Unis ont intensifié ces dernières années leur coopération militaire avec le Mali. Il y ont notamment co-organisé des exercices antiterroristes, Washington considère le désert du Sahara comme une zone d’activités de l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rbaptisé Al-Qaïda au Maghreb.
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