Le président Amadou Toumani Touré a perdu son sommeil depuis plus d’une semaine suite à l’assassinat d’un touriste Allemand et à l’enlèvement de cinq autres européens respectivement à Hombory et dans la ville des 333 Saint (Tombouctou). Mais curieusement son entourage est désespérément désert. Les généraux des forces armées et de sécurités ont-ils perdu l’usage de leur moyen ? Où sont passés ses soutiens politiques ? ATT est bel et bien un président seul.
Le silence des opportunistes politiques en dit long. La classe politique malienne «soit disant alliée du général président» semble avoir d’autres préoccupations que de soutenir ATT à un moment où près de 60% du territoire national est envahi par des terroristes de tout acabit. Le serment de nos hommes en uniforme n’est que de la pure comédie dans notre pays. Doit-on nous taire sur cette comédie qu’animent nos hommes en uniforme avec des groupuscules de délinquants qui sèment la pagaille dans le Nord du pays? Ailleurs, et tout récemment au Niger, nous avons vu que l’armée nigérienne a utilisé la méthode la plus forte. Chez nous, c’est le semblant qui est de mise tout comme si nous sommes dans un pays où on peut se permettre le désordre. Le Nord-Mali, une république dans une république. Peut-on vivre dans un pays où à chaque fois qu’on se rend au nord, c’est la peur au ventre ? On retiendra, dans une telle vision, une forte dose de réalisme. Dans ces conditions, ce serait une chimère, à la limite de la mégalomanie, que de se faire passer pour la grenouille de la fable. Celle qui veut se faire plus grosse que le bœuf. On retiendra ensuite que l’axe majeur de notre lutte contre le terrorisme c’est la recherche des financements. C’est encore du réalisme. Mais à quel prix?
Le Nord de notre pays est mis en veilleuse depuis l’extérieur. Ce qui ressort de cette saleté et qui a élu domicile dans le septentrion, Il faut craindre qu’une sécurité assise sur l’argent des autres ne nous fasse apparaître comme des mendiants occupés à quêter la charité internationale. Toujours est-il que ces affaires d’enlèvement rapportent gros réunissant des assaisonnements. Dans une République, une telle collusion d’intérêt ne peut se faire qu’au préjudice et au détriment du peuple. Où sont passés nos généraux ? Est-ce une complicité ? En tout cas sans risque de se tromper le président ATT serait victime d’une trahison qui ne dit pas son nom. L’on s’en souvient de la révélation faite par l’honorable Ibrahim Ag Mohamed Saleh, élu de l’Adema à Bourem dans Jeune Afrique où il accuse l’Etat malien : «Une complicité en haut lieu avec les trafiquants de drogue et Aqmi ».
L’Etat a-t-il réellement une part de responsabilité ? Cela mérite une réflexion de la part de nos autorités de l’armée qui semblent avoir failli à leur mission. En un mot, le serment est rangé au placard. Il suffit d’attendre la sortie du chef de l’Etat pour une inauguration pour voir les hauts gradés de l’armée et les hommes politiques au solde de l’inconscience. A quoi sert réellement le budget alloué à la défense ? Le Mali dispose t-il d’une classe politique à la hauteur de nos attentes ? Ce silence risque de donner raison aux détracteurs du Mali sur la scène internationale.
Destin GNIMADI