Début 2012, un groupement de ressortissants du Sahel Occidental avait animé une conférence débat, à la Maison des Aînés, à l’intention des journalistes sur l’éventuelle création d’une force d’auto-défense qui était en cours de préparation pour sécuriser la bande. Malgré l’air convaincant qu’ils affichaient, ils n’ont pas résisté à la première tentative des terroristes.
Jules Berto Rodriguez Léal, c’est le nom du Franco-Portugais, enlevé le 20 novembre dernier par des éléments se réclamant du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest(MUJAO). Selon des informations relayées par la Radio France Internationale(RFI), il s’agirait d’un retraité de 61 ans qui transitait dans la localité de Diéma au moment de son enlèvement par sept hommes qui sont arrivés à bord d’un véhicule. Diéma, un cercle dans la région de Kayes qui fait frontière avec le Sénégal et la Mauritanie.
Cela a surpris plus d’un. Du nord, la menace s’est transportée vers l’est du Mali. Mais elle était prévisible quant on sait qu’une grande partie du Sahel Occidental fait frontière avec le nord du Mali (de Nioro du Sahel à Djabali), et aussi quand on se rappelle des menaces dont est victime cette zone à chaque fois qu’il y a le feu dans le Nord du Mali. Les multiples évènements à Djabali en témoignent.
Pour parer cette fois-ci à une telle éventualité, un groupement de ressortissants du Sahel Occidental avec à sa tête M. Gabouné Keïta avait animé début 2012 une conférence débat à l’intention des journalistes dans l’intention de leur faire part de leur volonté d’assurer la sécurité de leur région. Dans l’exposé des représentants des zones du Sahel Occidental, tout le monde a reconnu le danger qui les guettait avec l’embrasement des régions du nord du Mali. Pour cette raison, M. Gabouné Keita, président du groupement avait dit que la conférence de Bamako n’était que la dernière étape, après avoir sillonné tout le Sahel Occidental pour sensibiliser et mettre en place des forces d’auto-défense qui vont surveiller pendant la nuit les villes. Et avait conclu son exposé par le souhait d’une réussite de l’initiative. Mais la réalité n’a pas tardée à se manifester. Comment alors expliquer l’absence de réaction de cette force d’auto-défense?
Boubacar Yalkoué