En vue d’entrer dans l’armée et la Fonction publique maliennes, ruée de jeunes vers les groupes armés

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Carburant au nord du Mali
photo archives  à titre illustratif

Depuis la signature de l’Accord d’Alger du 25 février 2015 par le gouvernement malien, les groupes armés du nord font l’objet de toutes les sollicitations. D’abord de la part de la communauté internationale qui les courtise afin qu’ils signent le document. Ensuite et surtout de la part des Maliens du sud et du nord frappés par la précarité socio-économique.

Le lot des rebelles

Il faut rappeler que l’Accord ouvre la perspective de recrutements massifs de cadres issus des groupes armés dans l’armée et dans la fonction publique du Mali.Il y est précisé que les groupes armés auront des quotas et que les ressortissants seront favorisés lors des concours de recrutement. Or, tout le monde sait que les groupes rebelles, majoritairement constitués de Touaregs, n’ont pas des effectifs humains très élevés. Lors des précédentes rébellions, par exemple, ils avaient, dans le cadre des réintégrations, fourni à l’Etat malien des listes de prétendus combattants qui, en réalité, incluaient des dizaines de bergers, de boutiquiers et d’artisans touaregs, maures et arabes ramassés sur les dunes de sable. Une façon pour les rebelles de masquer leurs véritables effectifs tout en donnant du travail à ce qu’ils appellaient les “populations de l’Azawad”. C’est ainsi que dans la gendarmerie, la police, l’armée et l’administration publique, on a vu débarquer, à partir de 1992, des individus de teint clair qui ne savaient même pas écrire leur nom en langue française. Pas plus que dans une autre langue.

Cette année encore,  le scénario se répète etbeaucoup de jeunes gens entendent bien en profiter. A gao, un mécanicien automobile surnommé “Roujo” a, il y a quelques jours, recruté pour le compte du MNLA  une soixantaine de jeunes de toutes ethnies venues de diverses localités du septentrion. Les nouvelles recrues ont reçu la promesse d’une formation militaire en quinze jours, d’un salaire et, bien sûr, d’une intégration dans les corps étatiques maliens en cas d’accord définitif de paix. Le souci du MNLA de se doter de cadres neufs ne date pas d’aujourd’hui: nous vous révélions, il y a près d’un an, que ce groupe séparatiste, qui ne peut se mesurer militairement à ses compères jihadistes, avait envoyé en formation en Europe plusieurs centaines de jeunes Touaregs destinés à régir la future administration de l’Azawad. Le but du MNLA est de l’emporter en termes intellectuels  sur ses concurrents, plutôt tendus vers le maniement des armes.

Pour le MAA et le HCUA, autres groupes rebelles, les recrutements se font à ciel ouvert un peu partout au nord.

Les agents recruteurs, qui ont peaufiné leur art en 2012, sous l’occupation, font miroiter aux jeunes postulants tout l’intérêt d’une carrière dans l’armée mixte qui naîtrait d’un accord de paix avec le Mali. Une armée qui ferait la pluie et le beau temps dans un nord qui ne manquerait de rien, soutenu financièrement par le Mali et les bailleurs de fonds internationaux.

 

Le lot des groupes d’autodéfense

Dans ce contexte, les groupes d’autodéfense pro-Mali, majoritairement formés de Peulhs et de Sonrhais, ne veulent pas se laisser distancer. “Nous recrutons pour faire face aux rebelles en cas de guerre; s’il y a accord de paix, nos combattants seront, à l’instar des rebelles,  reversés dans l’armée et l’administration publique du Mali”, nous confie un chef de milice. Il y a tellement de candidats au recrutement dans les groupes d’autodéfense (Ganda Koi, Ganda Izo, etc.) que ces derniers multiplient les bases de regroupement au nord. “On compte unetrentaine de camps dans la seule région de Gao”, affirme un milicien. Qui nous apprend que dans le but d’éviter une dispersion de troupes qui constituent un terreau potentiel de recrutement pour le mouvement touareg GATIA, le général Gamou, chef du GATIA, a rencontré à Gao les chefs de milices d’autodéfense pour leur conseiller de limiter les camps de regroupement à deux: Ntilit et Tessit. Pour adhérer aux groupes d’autodéfense, il suffit de se présenter à leur cam, de décliner son identité et de payer des droits d’adhésion de 10. 000 FCFA.

“Nous sommes débordés de candidats au point que la nourriture de nos combattants pose problème; c’est pourquoi nous exigeons désormais que tout candidat soit détenteur de sa propre arme”, révèlen chef de milice. La condition, en apparence exorbitante, est, en fait, facile à remplir: sur les marchés du nord, en particulier ceux d’Ansongo,  les armes individuelles se vendent comme de petits pains. La forte demande aidant, la carabine est passée de 75 000 FCFA à 150 000 FCFA alors que le fusil d’assaut AK47 est passé de 150 000 FCFA à  300 000 FCFA.Le tout au nez et à la barbe des forces maliennes, françaises et onusiennes  qui semblent avoir d’autres chats à fouetter…

 

Une enquête d’Abdoulaye Koné et de Tiékorobani

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3 COMMENTAIRES

  1. Cest Aussi Cela ! Quest ce que Voulez? Bokary TRETA na t-il pas organise un concours de la Fonction publique rien que pr son departement juste 1 mois apres la Nationale.
    Si ca sert aux jnes alors Tant mieux!!! On deterre des Retraites tous les Jours alors que les jeunes choment. Cest peut etre le debut pour une nouvelle facon dintegrer la fonction sans la fameuse loi qui sert d’en renvoyer.

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