En rupture de ban avec la communauté touarègue : Le MNLA disqualifié pour l’incontournable dialogue intercommunautaire

12

Enfin la polémique sur les négociations avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) est révolue. Nos investigations convergent, toutes, à mettre plutôt les responsables du MNLA sur le ban des accusés, loin de la table de réconciliation nationale entre Maliens dignes de confiance. Et si nous suivons bien la feuille de route pour la transition, adoptée à l’unanimité par les députés, le Premier ministre Diango Sissoko ne parle plus de négociations avec les groupes armés, mais de dialogue avec l’ensemble des communautés maliennes du Nord et du Sud. Décryptage.

Moussa Ag Assarid , membre du MNLA
Moussa Ag Assarid , membre du MNLA

Au commencement, faut-il le rappeler, le Mali à l’écoute de la Communauté internationale avait ouvert une « longue » page de négociations notamment à l’intention du MNLA et Ançar Dine considérés comme maliens. Mais ces criminels du désert n’ont point voulu s’inscrire sur cette page de la paix et de la concorde.

Aujourd’hui, après avoir détruit tout lien avec le Mali notamment avec la classe politique, la société civile et les forces armées régulières, et après avoir perdu la face devant ses associés terroristes prêts ensemble à faire le deuil du Mali, le MNLA prétend donner la main à la France tout en manifestant son hostilité à voir les militaires maliens à Kidal sur le territoire national du Mali. Au motif fallacieux d’éviter un hypothétique règlement de comptes contre les touaregs et les arabes. Le jeu en vaut la chandelle pour se faire un allié de taille, la France, en vue de créer l’Azawad. L’appât lancé auprès de la France est si attrayant qu’il s’agit d’une offre du MNLA pour contribuer à la récupération des otages européens kidnappés par les terroristes. Une mise en scène grotesque est vite élaborée à travers l’annonce faite de l’arrestation de deux membres influents de groupes islamistes à la frontière algérienne alors qu’ils fuyaient les combats. L’un d’eux, Mossa Ag Mohamed, est le numéro trois et l’idéologue d’Ansar Dine, le chef de “la police islamique”, le coupeur de mains et de pieds, qui a semé la terreur à Tombouctou. Mais il est également le Chargé de la Prédication et de l’Orientation Islamique du Mnla. Comme nous l’avions souligné dans notre dernière parution, ceci témoigne de la duplicité du MNLA prêt à duper à la fois la France et le Mali comme il en est de ses habitudes. Après avoir trahi Maliens et Français pour s’associer aux djihadistes en vue de détruire le Mali, après avoir créé un gouvernement islamiste, ce groupe mafieux vient de prouver si besoin en est encore que son alliance avec les djihadistes était loin d’être un fait du hasard, il y a bien une seule et même idéologie congénitale qui motive les actes du MNLA et de ses alliés terroristes. Et si la France s’embourbe dans ce piège machiavélique de libération de ses otages, elle n’aura pas ses otages, elle aura contribué à créer l’Azawad et elle perdra l’initiative du combat contre le réseau islamiste de terroristes narcotrafiquants soutenus par des Egyptiens, des Tunisiens, des Mauritaniens, des Algériens, des Afghans, des Qatariens… C’est en vue de créer l’Azawad que le MNLA ne veut pas de la présence des militaires maliens à Kidal, capitale de l’utopique république. A croire qu’il n’y aurait de touaregs nulle part ailleurs au Mali qu’à Kidal pour crier aux règlements de comptes contre cette communauté et s’opposer à l’intervention de l’armée malienne qui protège aujourd’hui toutes les populations des autres régions dont les touaregs. Le MNLA veut-il discriminer ces autres touaregs ? Quid des touaregs à l’Assemblée Nationale, au Haut Conseil des Collectivités territoriales, au Gouvernement, à la Présidence de la République, au sein des forces armées régulières, etc. ?

Il n’y a point de doute que le MNLA n’est pas égal à Touareg, n’a pas mandat touareg pour prendre des armes et revendique une indépendance. Il revient à la communauté touarègue de choisir ses représentants au dialogue intercommunautaire et qui sont particulièrement les chefs de fractions et leurs conseillers.

En tout cas la feuille de route pour la transition est édifiante. Elle prévoit de mettre en œuvre un programme de dialogue intra et intercommunautaire pour restaurer la cohabitation et le vivre ensemble entre populations des régions du Nord et entre populations du Nord et du Sud. Le Gouvernement appuiera ce dialogue entre touaregs, sonrhaïs, arabes, peulhs, bobos, miniankas, sénoufos, dogons, bozos, somonos, khassonkés, malinkés, bambaras, soninkés… Cependant, il y a des préalables à ce dialogue :

la renonciation à la lutte armée, aux revendications indépendantistes ou fédéralistes ;

l’adhésion au principe que les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis pendant la période de belligérance ne devront pas rester impunis ;

l’adhésion aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit ;

l’adhésion au caractère unitaire de l’Etat malien ;

le respect de toutes les dispositions de la Constitution du Mali, en particulier le caractère d’Etat laïc et unitaire de la République du Mali.

Selon la feuille de route, on parlera des vrais problèmes, car les discussions pourront porter sur l’approfondissement du processus de décentralisation, la prise en compte des spécificités régionales dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques, le développement des infrastructures, notamment le désenclavement et l’exploitation des ressources naturelles. Une Commission Nationale de Dialogue et de Réconciliation sera mise en place. Sa composition sera inclusive. En particulier, y seront représentées les femmes et toutes les communautés des régions du Nord du Mali.

En définitive, concernant en particulier les touaregs, il n’y aura de dialogue qu’avec les représentants désignés par la communauté touarègue. Pas de dialogue avec ceux en rupture de ban avec la communauté touarègue, pas de dialogue avec le MNLA armé, pas de dialogue avec Ançar Dine constitué de Maliens qui ne sont plus dignes de confiance. Ceux qui ont pris les armes sont d’ailleurs minoritaires parmi les touaregs. En outre, pas de dialogue avec AQMI, ni avec MUJAO, ni avec quelque groupe de terroristes ou de narcotrafiquants que ce soit.

A bon entendeur, salut !

Mamadou DABO

 

Pourquoi le MNLA est disqualifié ?

Autant il a posé des actes intolérables, autant il reste armé, pis il n’est pas représentatif des touaregs. Lisez ce qui suit !

En effet, le 17 janvier 2012, des combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) attaquent les troupes de l’armée malienne à Ménaka dans le nord du Mali. Le 18 janvier, des combattants du MNLA attaquent les camps militaires situés à Aguel’hoc et Tessalit. Dans la nuit du 19 au 20 janvier 2012, l’armée malienne reprend le contrôle des trois villes attaquées par le MNLA. Le 24 janvier, les combats reprennent avec les attaques par le MNLA, soutenu par le groupe salafiste Ansar Dine d’Iyad Ag Ghaly, de plusieurs villes du nord-est du Mali: Aguel’hoc, Andéramboukane et Léré. Les rebelles reprennent la ville d’Aguel’hoc. Pour la première fois, des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des rebelles du MNLA ont attaqué conjointement. La guerre est totale jusqu’à l’occupation des trois régions du Nord.

 Le 5 avril 2012, avec la prise de Douentza, les rebelles touaregs annoncent la fin de leur offensive, et déclarent le jour suivant l’indépendance de l’Azawad.

 À la fin des hostilités avec l’armée malienne début avril, le MNLA et les islamistes tentent d’accorder leurs différences d’opinions pour la mise en marche du nouvel état. Le 27 juin, les islamistes du MUJAO entrent en conflit avec le MNLA pour le contrôle de Gao. Au terme des combats, ils parviennent à prendre le contrôle de la ville aux dépens des touaregs, et le conflit entre ces derniers et les islamistes s’étend au reste du territoire. Au 17 juillet, les touaregs ont perdu le contrôle de toutes les principales agglomérations du nord du Mali.

 Le 11 janvier 2013, face à l’avancée des rebelles au-delà de la ligne de séparation des deux Mali et la prise de la ville de Konna, verrou stratégique dans la marche sur Bamako, l’état d’urgence est déclaré dans le pays ; une intervention conjointe immédiate du Sénégal, du Nigéria et de la France est lancée. L’action de l’armée française est effective sur le terrain depuis le 11 janvier 2013. Et le 17 janvier 2013, les troupes maliennes et françaises libèrent Konna. Depuis, c’est la déroute pour les terroristes.

 Pour rappel, il faut dire qu’à Aguelhok, les victimes ont été égorgées et les autres tuées d’une balle dans la tête. Une centaine ou plus de morts, tous des militaires ou des gendarmes, ont été abattus alors qu’ils avaient les mains liées dans le dos. Des civils ont également été victimes de ces exécutions.

 Les deux attaques d’Aguelhok ont été revendiquées par les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ceux-ci ont reconnu, à demi-mot, qu’il y avait, à leur côté, des hommes de la mouvance de l’ex-chef de la rébellion touareg des années 1990, Iyad Ag Ghali, devenu salafiste.

Mamadou DABO

Commentaires via Facebook :

12 COMMENTAIRES

  1. Les Touareg , les vrais , sont manipulés par une main étrangère celle qui voulait semer la graine terroriste et surtout gagner des pays à intégrer dans le bloc arabe avec le moyen d’introduire l’islam radical qui ne tolère que la charia et la langue arabe et même d’effacer toute culture propre au pays et la remplacer par celle du fouet et l’épée .
    Tout est interdit sauf une chose ,celle du sexe dont on peut tolérer quatre femmes et même plus avec l’incorporation des servantes ( aldjiwares) avec un nombre important chez soi on les utilise au service des maîtres dans le ménage comme domestiques et si simple aussi de les enrôler dans la vie sexuelle .
    Autrement dit les revendications de ce peuple du nord ne datent pas d’aujourd’hui , çà date depuis l’ère coloniale ,si non pourquoi la France appuie sur le mouvement M.N.L.A et essaie de tracer un chemin qui mène sur la bonne voie de trouver une issue au conflit territorial du nord malien .
    L’enjeu est aussi un élément favorisant pour demain

  2. MNLA jespére que vous avez hontes pour ce que vous avez fait subir a ce pays et si il vous restes un peu dhummanite et de dignite vous viendrez repondre de tout cela… on aurait jamais du prononcé le mot negocier avec des personnages pareil mais comme dhabitude le malien pardonne si non il ya 20 ans ou plus certains touaregs avaient deja perpetrés des actes similaires ma grand mére est encore traumatisé davoir vu des gens se faire egeorgé… alors le fait de setre alliés a des terroristes des années plutard se passe de commentaire que justice soit faite et ces personnes rendent leures passports Maliens ils ne le merites pas.

  3. Merci Mr DABO pour ton analyse,le MNLA n’est pas representatif des TOUAREGUES du Mali,seulement parcequ’ils savent prendre les ARMES contre le Mali.

    MNLA pire que AQMI

  4. Ajourd’hui,tout le monde se rend compte que negocier avec les rebelles MNLA n’apporte que des resultats negatifs.Tous ceux qui ont vu a la TV des jeunes Maliens egorges,eventres ou le cerveau repandu sur le sable ne comprendront rien.Je me vois encore avec effroi cette scene irrealiste.Oui,tous les Maliens doivent se rencontrer pour comprendre et discuter les problemes du Nord et y trouver une solution definitive.Il y a des rebelles qui ne peuvent etre des interlocuteurs,ceux qui ont commis des crimes marques par la haine.L’Espagne ne discute pas avec les Basques;la France ne discute pas avec les Corses.Le Mali ne discutera pas avec les rebelles MNLA. A la difference des autres regions,toutes les ethnies,Sonrhais,Peulhs,bambaras,malinkes,dogons,miniankas,
    bobos,arabes,touaregs,etc,sont representees dans ces regions.Pour creer la concorde entre ces groupes ,il n’y aura de statut particulier attribue a un groupe;l’Etat garantira les libertes et les droits a les tous citoyens et ethnies

  5. jusqu’a quand va durée l’hypocrisie de ces bandits? il faut pas que la france joue avec le feu. Ces criminels de Mnla ne seront autres que criminels quoi qu’ils disent tout le monde finira par le savoir. Ils ont leur places en enfer et il faut les y présipiter avec des Raphales et des missiles. Parole de MALIENS du nord comme du sud.

  6. Cher Mamadou Dabo, si nous reprenons vos exemples pour qualifier ou disqualifier un interlocuteur dans le cadre du nécessaire dialogue pour trouver un équilibre entre les peuples constituant la nation Malienne, il faut disqualifier toute l’armée malienne d’hier (des années 1990) et d’aujourd’hui, la quasi totalité de la classe de politique malienne, une grande partie de la société civile,… Dans la situation que traverse le Mali, il me semble que le courage est de réunir tout le monde autour de la table (à l’exception des djihadistes étrangers) et d’accepter d’entendre tout ce que chaque partie a à dire. Ce n’est pas la voie la plus facile, mais probablement la seule qui permette que nous ne repartions pas vers un chaos à court terme. Rappelez vous que le MNAL n’était pas dans l’attaque du sud qui aurait renversé la nation malienne par la prise de Bamako. Je ne sais pas si le MNLA représente les touaregs ou non, mais il existe, il faut donc l’entendre.

    • Très bonne analyse ONATE. Cela veut dire clairement qu’il n’y a rien à gagner dans une rencontre avec le SADIQUE/COPLAN/MP603. Les maliens normaux, paisibles et pacifiques se rencontreront donc. AU DEHORS LES AUTRES!!!!

  7. Sinon Dioncounda pense bien que le MNLA est “qualifie”. Il n’avait meme pas eu besoin de consulter le COREN ni le reste des population du nord. Un chef qui se precipite a dire de n’importe quoi sur RFI.

  8. Les informations ont étes claire le reste appartient aux classes politique de faire leur tranche

  9. Mr Dabo,merci pour ces informations,cela prouve qu´il ne peut pas avoir de negociation avec ces gens ce sont des traitres,que le Mali avait tout donne,Il faut que la France soit informer de tout cela pour qu´elle ne se trouve dans leur piege.

Comments are closed.