En campagne à Ménaka pour inviter les femmes à refuser l’accord de paix, une militante de la CMA a été désavouée

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touarègues brandissant des drapeaux de l'Azawad Douentza
Les jeunes femmes touarègues brandissant des drapeaux de l’Azawad

Selon notre source, une centaine de femmes leaders de la ville étaient réunies, lorsque la responsable de la Cma a pris la parole pour camper le décor de la rencontre. «Vous savez, nous sommes en train de lutter pour vous les populations de l’azawad ; notre lutte, c’est pour chasser les gens du sud. Nous voulons désormais gérer notre propre sécurité, notre propre gouvernance… Ceux de l’Azawad qui refuseront aveuglement de soutenir notre cause seront traités comme des esclaves des gens du sud», a-t-elle indiqué à l’assistance.

En ce moment précis, elle était loin de connaître les intentions réelles de ses camarades. Elle sera désagréablement surprise, lorsque la porte-parole de la centaine de femmes de Ménaka a pris la parole pour lui répondre : «Madame, vous de la Cma, il faut dire à vous responsables à cause de Dieu d’épargner notre pays (le Mali) de la division, de la haine entre les ethnies. À cause de vous, nous sommes dans l’insécurité ici. Nous, nous sommes des Maliennes et nous resterons Maliennes. Nous n’avons délégué personne pour prendre des armes pour nous…».

Ses autres camarades entérineront par la suite ses propos par des tonnerres d’applaudissements, comme pour dire que ses propos étaient les messages de toutes les femmes de la ville qui n’aspirent qu’à la paix, au retour de l’armée malienne et de l’administration. Du coup, elles ont toutes vidé la salle et laissé la séparatiste toute seule. Toute chose qui ressemble à un véritable désaveu pour la Cma, ainsi qu’a son émissaire qui va désormais réfléchir plusieurs fois avant de rencontrer des femmes républicaines de la ville de Ménaka.

Cette scène se déroule à quelques encablures de la signature de l’accord de paix prévue ce 15 mai à Bamako. Selon beaucoup d’observateurs, la Cma doit par ailleurs changer d’option et s’inscrire dans le processus de paix, au risque d’être chassée de la zone qu’elle appelle l’Azawad.

Alhousseini TOURE

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