Emmanuel Macron à Gao : Tout sauf l’essentiel

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C’était prévisible, et on l’avait dit plus tôt, il est peu probable que l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française change quoi que ce soit dans la situation au nord de notre pays, particulièrement à Kidal. En effet, c’est Kidal et ceux qui la contrôlent, à savoir la CMA, qui constituent un réel problème pour les autorités et le peuple maliens. Emmanuel Macron lance une pique à peine voilée à l’Algérie pour la situation confuse que celle-ci entretient avec le « djihadiste » Iyad Ag Ghali, le dénonçant publiquement, mais tout en restant bienveillant à son égard. Le mot « terroriste » conviendrait mieux, car Iyad n’est certainement pas digne de porter l’étiquette « djihadiste ». Le colonel Fagaga a d’ailleurs confirmé récemment dans le magazine Jeune Afrique ce que nous avons l’habitude de dire à son sujet, à savoir qu’il n’est ni plus ni moins qu’un trafiquant de drogue, un violeur, bref tout ce qu’on peut trouver aux antipodes de celui qui agit au nom de l’islam. Pour rappel, Iyad a été reconnu coupable de pédophilie ici même à Bamako, en commune I. Mais la pression exercée par ses couvertures avait été telle qu’il avait été relâché. Cela est autre sujet. Revenons à Macron. Ainsi, tout en accusant implicitement l’Algérie, le président français ne nous explique pas comment se fait-il que la force Barkhane peine elle aussi à enrayer la capacité de nuisance du terroriste, à défaut de pouvoir le neutraliser. Et ce malgré l’existence d’un Accord de défense. Drôle d’Accord en tout cas. Certains observateurs vont jusqu’à mettre en doute la sincérité de cette même France qu’ Iyad a aidée à retrouver ses derniers otages. Hypothèse non négligeable au regard de l’enlisement à Kidal. Enlisement qui semble provoqué dans le but de servir de moyen d’usure profitable aux « amis » de Jean Yves le Drian, désormais ministre des Affaires étrangères. Un autre indicateur de taille. La logique est simple : la situation était critique seulement dans le Nord, elle l’est désormais au Centre du pays, voire un peu partout sur le territoire. Toute chose qui, petit à petit, amènerait les autorités et le peuple à se détourner de la situation à Kidal pour se focaliser sur le reste du pays. En somme, la CMA et ses alliés misent sur l’usure du  temps.

Le président Macron a, par ailleurs, lancé une pique à l’endroit du président IBK sur la nécessité de faire avancer plus vite les choses tant au niveau de l’Accord pour la paix que du G 5 Sahel, regroupant le Tchad, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et la Mali. Et une fois encore, le président français ignore complètement la responsabilité de son pays dans ce qui arrive à Kidal. Et lorsqu’on l’interroge là-dessus, c’est logiquement la même langue de bois qu’avait son mentor, François Hollande ; des mots sont prononcés, mais on ne peut rien en tirer de concret. Le hic est que nos propres autorités se laissent allègrement entraîner dans ces discours creux, sans queue ni tête, pour faire plaisir à ceux qu’elles croient être la solution. Il y a donc peu d’espoir que le nouveau président change quelque chose dans la situation à Kidal. La solution ne pourra venir que des Maliens, et d’eux seuls.

La Rédaction

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