Enième du genre depuis le début de l’année, cette embuscade s’est déroulée, le jeudi 13 octobre, le matin aux environs de 9 heures. Officiellement, c’est un détachement militaire de Nampala qui a été victime de mines. De sources indépendantes, il s’agirait du même mode opératoire utilisé par les groupes armés : Immobilisation du convoi à l’aide d’engins explosifs, suivis de tirs nourris. A Goma- Coura, des roquettes et des mortiers auraient été utilisés contre les pauvres militaires. En plus des quatre morts, l’on dénombre près d’une dizaine de blessés.
Les témoignages en provenance de la zone font, en réalité, cas de véritable déluge de feu durant des dizaines de minutes. Des tirs auraient été entendus à des kilomètres du lieu de l’embuscade. En tout cas, tout indique que la matinée du jeudi 13 octobre 2016 aura été très chaude pour nos vaillants éléments des forces de défense. Meurtrière, elle l’aura été car l’Armée a laissé sur le terrain quatre hommes. Plusieurs blessés ont été dénombrés dont trois cas très graves.
Mais, comment cela s’est – il passé ? Dans un communiqué officiel rendu public, le Ministère de la D2fense et des Anciens Combattants fait mention d’une mission de ravitaillement d’un détachement militaire du secteur de Nampala.
Il y est question de ” mines posées sur la route avant d’ouvrir le feu ” par des hommes armés.
Effectivement, selon des agences de presse, des engins explosifs avaient été placés sur la route. ” Cette fois, deux véhicules ont d’abord roulé sur des mines : un camion – citerne et un véhicule de transport de troupes. Aussitôt après les explosions, le convoi de l’armée malienne est visé par des tirs de roquettes et d’armes automatiques, qui embrasent les véhicules et déciment les militaires. Une attaque complexe donc, bien planifiée, … ” dira Radio France Internationale (Rfi). Ce qui n’est guère surprenant depuis quelques temps sur le théâtre des opérations.
Mais, en plus, ce fut pratiquement le même mode opératoire utilisé par les hommes armés. Embuscade avec des mines, suivies de tirs nourris. Sur la route de Goma – Coura, après avoir immobilisé le convoi, des confrères ont parlé de ” citerne calciné “, les hommes armés abattirent un déluge de feu sur les pauvres militaires. Il y aurait ainsi eu des tirs de roquettes et de mortiers, donc des armes lourdes. La suite est désormais connue !
Nampala : Maillon faible de la région militaire sud. ?
Depuis le début de l’année, faut – il le rappeler, la zone de Nampala fait régulièrement l’objet d’attaques armées. Ses morts et blessés ne se comptent plus. Et pourtant la hiérarchie militaire avait décidé des mesures fortes pour sécuriser davantage toute la région militaire sud. C’était en fin 03 mai 2016, nous parlions de ” sanctions dans les rangs à Nampala “. Nous rappelions que des défaillances avaient été décelées dans le dispositif de sécurité. Six (6) éléments furent effectivement sanctionnés, relevés de leurs postes,…
Moins de deux mois seulement, les Maliens découvrirent l’horreur à Nampala. Un convoi de ravitaillement de l’Armée subit une embuscade faisant plusieurs victimes : 12, 17 morts.
En septembre dernier, le Ministre de la Défense d’alors, Tiéman Hubert Coulibaly, avait été débarqué du Gouvernement. Car, les attaques ne cessaient de s’amplifier. Une localité du Centre du pays, Boni, fut même temporairement occupée par des jihadistes.
Les Maliens se souviendront longtemps des hommages rendus aux 17 soldats morts de Nampala à Ségou. Très affligé, le Chef de l’Etat avait dit ceci : ” Nuit et jour, je remue ciel et terre pour que les amis du Mali comprennent que le Mali est en guerre. Que le Mali est un territoire vaste. Que l’arme aérienne est absolument incontournable pour la défense du Mali. Qu’il nous faut des hélicoptères, des avions de reconnaissance, des avions de transport.
Tout cela nous a conduits à initier la loi d’Orientation et de Programmation Militaire. ” C’était le jeudi 21 juillet 2016.
Près de trois mois, les Maliens attendent toujours que les ” amis du Mali ” leur viennent en aides. Les autorités maliennes semblent ne pouvoir rien faire dans ce sens. Or, de la même façon, lesdites autorités étaient parvenues à acquérir un avion de commandement (un Boeing) pour le Chef de l’Etat. Imaginons un seul instant la couverture aérienne pour nos vaillants soldats, les assaillants de Goma – Coura allaient – ils prendre le large ?
B. Koné