Des rencontres préparatoires à des négociations de paix avec les groupes armés, en vue du règlement du conflit dans le Nord du Mali, ont débuté hier jeudi à Bamako, avec des représentants de la communauté touareg, du gouvernement et de l’ONU. C’était au Centre international de conférences de Bamako sous la présidence du Premier ministre, Oumar Tatam Ly.
Le document, intitulé “Eléments de la feuille de route de sortie de crise”, établit un “calendrier des actions conjointes gouvernement malien-Minusma (la force de l’ONU au Mali) préparatoires aux pourparlers inclusifs de paix” incluant les groupes armés.
Ce calendrier précise que jeudi et vendredi doivent s’ouvrir des “ateliers” de travail, l’un sur le cantonnement et le processus de démobilisation, désarmement, et réinsertion (DDR), l’autre sur la réinstallation de l’administration et des services sociaux dans les trois régions du Nord du Mali, Gao, Tombouctou et Kidal.
Ces régions ont été occupées en 2012 par des groupes jihadistes, qui restent actifs, en dépit d’une intervention armée internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Ces groupes sont exclus des négociations de paix qui concernent essentiellement la rébellion touareg.
Les “ateliers” seront suivis d’une rencontre élargie sur “la mobilisation et l’implication de la société civile”. Devront alors suivre, dans un délai non précisé, les “pourparlers inclusifs de paix” rassemblant tous les groupes armés du Nord, la société civile et le gouvernement malien.
Avant que ces pourparlers ne débutent, des discussions seront engagées avec la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pour qu’il en accepte les grandes lignes contenues dans un document déjà signé par d’autres groupes armés.
“Nous voulons des négociations avec les groupes armés, mais aussi avec les autres composantes des régions du Nord, bref un dialogue inclusif”, a récemment indiqué Cheick Oumar Diarrah, ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord.
Parallèlement à ce processus, “la commission vérité, justice et réconciliation”, dont la création avait été annoncée il y a près d’un an en mars 2013, doit débuter ses travaux la semaine prochaine. Elle a pour mission “de rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes”.
Le lancement des travaux préparatoires aux pourparlers de paix intervient dix jours après la visite au Mali d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU conduite par le Français Gérard Araud, qui avait rencontré des représentants des groupes armés ainsi que le président Ibrahim Boubacar Kéita.
A l’issue de cette visite, M. Araud avait dit avoir constaté “la volonté d’aller de l’avant” des groupes armés. Selon lui, “au début des pourparlers tout le monde pose des demandes maximalistes”, mais “tous se placent dans le cadre de la souveraineté du Mali et tous veulent négocier”.
Y. C.