Élections communales des régions du nord et de conseillers de cercle : Le report est inévitable !

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Mohamed Ag ERLAF
Mohamed Ag ERLAF, ministre de l'Administration territoriale

En février dernier Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration et des Collectivités territoriales d’alors a annoncé la date des élections des communes dans les régions du nord et les conseillers de cercle pour le 28 mai prochain. Vu l’état des préparatifs, le climat sécuritaire dans les communes du Nord concernées et le retour timide des réfugiés… rien n’est sûr.

En début de février 2017, le conseil des ministres a adopté une communication écrite sur la tenue des élections communales dans les régions du nord et des conseillers de cercle.

Selon le communiqué du conseil des ministres, le chronogramme prévoyait  une procédure. Il s’agissait, notamment de l’organisation des cadres de concertation du ministre de l’Administration territoriale avec les présidents des partis politiques, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers ; la gestion des cartes NINA et des candidatures ; la formation des agents chargés de la révision exceptionnelle et des opérations électorales ; l’acquisition du matériel électoral et de locomotion ; l’installation de nouvelles stations RAT dans certains chefs-lieux de cercles, suivant des besoins réels ;  la mise en place des documents, imprimés et matériels électoraux ; le retour de l’administration dans les circonscriptions administratives et dans les collectivités territoriales des régions du Nord du Mali ; la sécurisation des opérations électorales ; la participation des réfugiés et des déplacés au processus électoral.

Depuis l’annonce du scrutin, aucun chronogramme n’a été respecté. Le cadre de concertation annoncé par le ministre de l’Administration territoriale avec les présidents des partis politiques, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers pour fixer les modalités du scrutin n’a plus eu lieu.

Collège électoral toujours dans l’attente !

L’instrument juridique qui atteste la légitimité du scrutin n’est toujours pas convoqué. Prévu par l’article 72 du code électoral, le collège électoral devrait être convoqué en principe le mois de mars dernier, soit 60 jours avant le scrutin. C’est sur la base de cet instrument que le processus électoral est défini. Le collège n’étant pas convoqué, le gouvernement ne peut se prétendre nullement tenir les élections.

Autres difficultés majeures : la situation sécuritaire et le retour des réfugiés. Le climat sécuritaire s’est détérioré avec des affrontements entre les mouvements armés et les attaques contre les positions des Famas ou de la Minusma par les djihadistes au Nord et au Centre du pays. Aussi, la question cruciale du retour des réfugiés, un retour devenu incertain avec le climat d’insécurité qui règne actuellement dans plusieurs localités où des citoyens sont dépossédés de leurs véhicules ou de leurs motos par des individus armés. Avec la situation actuelle, il s’est rien passé qui puisse rassurer ceux qui ont été contraints de s’exiler, surtout que le retour de l’administration dans des zones jadis occupées est loin d’être une réalité.
Ces nombreux obstacles se sont dressés sur le chemin de la tenue des élections libres et transparentes sur l’étendue du territoire national à la date du 28 mai 2017. Donc, il est impossible selon le code électoral et la situation le gouvernement d’organiser des élections.

 

Bréhima Sogoba

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