Elections au Mali : Le Nord entre l’espoir et le doute

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Aveux d’impuissance où mauvaise volonté ? Une chose est certaine, dans le Nord du Mali, il y a de réels défis pour la sécurisation des élections mais aussi des populations.

L’arrivée d’une section de l’armée à Kidal donne espoir de voir dans cette partie du terroir nationale sous contrôle d’anciens rebelles le retour à la normale. Et l’installation du bataillon du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) à Tombouctou renforce l’espoir sur la fin de la belligérance.

Le fait que le Moc de la 6e région a réservé une place importante aux éléments des mouvements de l’entente jusqu’ici exclus de certains organes de l’accord conforte les observateurs que le nord renouer avec la paix. En plus de ces actions citées, les premières analyses de l’observateur indépendant font ressortir une réelle volonté de part et d’autre des acteurs de paix de travailler à une sortie de crise.

Cependant, les informations sur le terrain font douter sur les enjeux en cours dans le Nord du Mali. En visite au Mali, le secrétaire général de l’ONU s’est rendu à Mopti.  Un déplacement qui appelle forcément à un soutien accru à la force conjointe du G5-Sahel. Le SG de l’ONU en a profité d’ailleurs pour s’enquérir de la situation humanitaire et sécuritaire dans cette région.

Mais, curieusement, Antonio Guterres qui a été annoncé pour se rendre dans le grand nord était obligé de se limiter à la 5e région. Pourtant, très attendu à Tombouctou, à la dernière minute son périple a été annulé pour dit-on, des raisons de l’insécurité qui prévaut dans la Cité des 333 saints.

Une curieuse et inquiétante excuse ! Comment est-ce que les militaires onusiens, censés protéger les civils, ne peuvent pas assurer la sécurité du n°1 de l’ONU ? Ce qui n’a été dit, c’est bien la situation dans laquelle la ville de Tombouctou vit depuis les attaques du mois de dernier.

Des attaques terroristes qui ont détruit une bonne partie des installations de l’aéroport et du dispositif sécuritaire des différentes forces en place (Barkhane, Minusma). Qu’est-ce que le secrétaire général de l’ONU ne devrait pas voir à Tombouctou ? C’est toute la question.

Des réelles menaces

Comme par coïncidence, au moment où M. Guterres entamait sa visite dans notre pays, de réelles menaces persistaient dans le Nord. On parle avec insistance d’assassinats ciblés dans le Nord du Mali qui porte la marque  de l’EI qui a déjà revendiqué la mort de plusieurs notabilités.

L’Etat islamique au Grand Sahara a confirmé dans un document manuscrit être auteur de la mort de plusieurs personnalités du Nord du pays. L’information est confirmée dans une missive écrite à la main et rendue publique. En plus de revendiquer ces actes, le groupe terroriste établit une longue liste de personnalités devant subir le même sort pour leur collaboration avec la France.

En réponse à la persistance de la menace terrorise et de l’insécurité, le gouvernement, à travers le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, annonce de fortes mesures pour la sécurisation de l’élection présidentielle du 29 juillet. Le dispositif en gestation comporte plus de 11 000 éléments qui seront mobilisés pour uniquement sécuriser le processus électoral.

Le ministère a également misé sur 900 véhicules, des pinasses et des aéronefs qui seront déployés pour un meilleur maillage du territoire. Dans cette opération de sécurisation des élections, les forces maliennes bénéficient de l’appui de Barkhane et de la Minusma.

Malgré le renforcement de ses mesures exceptionnelles pour la sécurisation des élections, il n’en demeure pas moins que la sécurité  des populations reste toujours un défi dans le Nord.

Alpha Mahamane Cissé

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