Entre l’Algérie et le Mali, ce n’est pas encore la tension mais l’amour n’est tout de même pas au beau fixe. A l’origine de ce climat de suspicion que les diplomaties des deux Etats n’auraient pas souhaité gérer, l’attitude peu amicale du pays méditerranéen à donner refuge sur son sol à des ressortissants en rupture avec les lois de la République de son voisin subsaharien.
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En effet, après que l’armée malienne ait bouté les rebelles touaregs hors du territoire national et sécurisé Tinzawaten, Ibrahim Ag Bahanga et Hassan Fagaga ont allègrement rejoint Tamanrasset en Algérie où des subsides officiels leur sont octroyés, via les services secrets algériens. Parallèlement, des éléments de leurs troupes en débandade tentent de se regrouper dans le secteur de Boureissa (Mali).
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Les desperados maliens hébergés par les Algériens ont même toute latitude de s’adonner à des activités subversives multiformes. Ainsi, Bahanga vient à partir de Tamanrasset, d’accorde une interview à un site (www.touaregonline.net) animé à partir d’un pays du Moyen-orient. Le bandit séjourne tranquillement en Algérie, après avoir provoqué la mort de civils avec des mines et il détient à présent des otages.
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L’opinion nationale malienne en a ras-le-bol. Elle ne comprend pas que l’Algérie, pour qui le Mali a consenti d’énormes sacrifices dans sa lutte de libération nationale contre le colonisateur français, puisse aujourd’hui servir de base arrière à la déstabilisation du pays du président Modibo Kéïta. Elle est d’autant plus écoeurée que le président Abdel Aziz Bouteflika, dans la guerre contre la France pour l’indépendance algérienne, avait justement ses quartiers généraux à Gao et qu’un de ses noms de guerre était, témoignage de l’histoire, Mohamed El Mali !
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Le président Amadou Toumani Touré vit certainement avec amertume la scène de ménage que lui impose son homologue Bouteflika. Mais il la gère avec une discrétion toute militaire qui donne peu (sinon pas du tout) de place aux déclarations tonitruantes.
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L’affaire est trop grave pour être débattue sur la place publique. Le nord du Mali est un enjeu géostratégique à la fois pour l’Algérie et certaines puissances étrangères. Les convoitises nombreuses dont il fait l’objet et les visées permanentes dont il est la cible, sont des questions complexes.
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A l’autorité nationale de mener les réflexions et les concertations sur l’indispensable souveraineté nationale et la quiétude des populations ; aux militaires de jouer sans réserve leur devoir de défense de l’intégrité du territoire national ; aux citoyens de veiller à la préservation des acquis de la nation.
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Amadou N’Fa Diallo
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