Le sanctuaire des jihadistes, situé dans les faubourgs de la localité malienne de Fakola, non loin de la frontière ivoirienne, est désormais détruit, selon un colonel de l’armée malienne. De nouvelles armes, affirme l’officier, ont été saisies chez l’ennemi, notamment des Kalachnikovs et des engins explosifs – l’un pèserait environ 20 kilos.
Le jihadiste venu de la Côte d’Ivoire
Une quinzaine de jihadistes ont par ailleurs été arrêtés, précise l’armée. Parmi eux, un prédicateur radical venu de la Côte d’Ivoire voisine : il avait construit dans un village malien, situé à la frontière, une petite mosquée à côté de celle qui existait avant son arrivée. Très rapidement, il avait commencé à recruter des jeunes et souvent de manière forcée.
L’Armée de terre et les bérets rouges partis pour rester
De sources sécuritaires maliennes, on est formel : le front sud des jihadistes, basé dans cette région malienne de Sikasso, a des liens établis avec le groupe islamiste Ançar Eddine du Nord, dirigé par Iyad Ag Ghali. C’est pourquoi l’armée de terre du Mali et les commandos parachutistes vont rester sur le terrain. Ils viennent d’être redéployés vers la localité de Kolondiéba, située dans la même région, vers une autre frontière avec la Côte d’Ivoire.
Des arrestations dans le cercle de Tominian
Les forces de sécurité ont procédé à des arrestations à Fangasso, au poste de contrôle d’Ouan, et à Yasso (chef-lieu de commune). La première arrestation a eu lieu lors d’une opération de ratissage de la gendarmerie de Tominian, appuyée par la garde nationale de la même ville après une première intervention menée par l’escadron de gendarmerie de San le 18 juin. Cette équipe avait violemment accroché les jihadistes qui s’étaient ensuite retirés dans un lieu très difficile d’accès. Il faut préciser à ce propos que la zone de Timissa est un des prolongements de la falaise de Bandiagara.
Champs et foires de plus en plus désertés
Avec les différentes attaques (dans la nuit du 10 au 11 juillet, un ancien conseiller communal du village de Kèrèrè dans la Commune de Timissa, avait été froidement abattu chez lui aux environs de 21 h), les assassins de Karaba Emile Traoré (c’est le nom de la victime) l’accusaient d’être un prétendu éclaireur de la gendarmerie nationale), une certaine psychose s’est installée dans la zone. Les paysans vont chaque jour au champ, la peur au ventre. Les foires hebdomadaires sont de moins en moins fréquentées. L’Etat doit affirmer sa puissance pour rassurer les populations.
Des terroristes dans la nature
Selon les autorités administratives de Tominian, c’est après l’attaque du 15 juillet contre le poste de contrôle de Djenné installé dans un endroit couramment appelé “Carrefour de Djenné” que des jihadistes se sont éparpillés dans la nature, notamment, dans la Commune de Timissa. Le 17 juillet, des hommes armés ont ainsi fait irruption à Diamakan (Commune de Timissa). Ils ont tiré des coups de feu en l’air pour affoler la population avant d’incendier des hangars. Puis, ils ont pris pour cible un débit de boissons alcoolisées qu’ils ont saccagé. Ils se sont ensuite regroupés près de la mosquée en scandant des slogans extrémistes.