Echec du retour de l’administration à Kidal prévu le 20 juillet 2017 : Le Gouvernement s’offusque mais ne démord pas !

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Communiqué du conseil extraordinaire des ministres du dimanche 16 avril 2017

 Suite au blocage du retour de l’Administration à Kidal précédemment annoncé pour le 20 juillet, le gouvernement malien a brisé le silence. Pour expliquer les raisons de ce blocage, ce sont cinq ministres qui étaient devant la presse le jeudi dans la salle de conférence de la Primature. Il s’agit du ministre de la Défense et des anciens combattants, coordinateur du groupe de souveraineté, Tiéna Coulibaly, qui avait  à ses côtés ses homologues : le ministre de l’Administration territoriale,  M. Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat, Me. Kassoum Tapo, ministre de la Justice, Garde des Sceaux Me. Ismaël Konaté et le porte parole du gouvernement, le ministre du Commerce, M.Abdel Karim Konaté.    

Le gouvernement a annoncé l’installation d’un observatoire indépendant et d’une commission d’enquête internationale qui travailleront sur les facteurs qui entravent  à la mise en œuvre de l’accord et détermineront les sanctions qui s’imposeront.                                                                                                                                                                                                                                                 Selon Tiéna Coulibaly, le gouvernement malien regrette cette attitude venant de ses « frères » signataires de l’Accord pour la paix. Ne voulant pas violer l’Accord de cessez le feu, ni violer l’Accord pour la paix, l’Etat malien appelle la CMA et la Plateforme à un cessez le feu afin d’aller vers une paix définitive.                                                     A la lumière de ses explications, il ressort qu’après moult discussions les trois parties (l’Etat malien, la CMA et la Plateforme) se sont entendues sur un  chronogramme qui prévoit l’installation du Mécanisme Opérationnelle de Coordination (MOC) et le retour de l’administration  à Kidal. Chose qui n’a pas pu être faite, a-t-il précisé, le 20 juin 2017, date qui symbolise le deuxième anniversaire de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.                                                                                    Le MOC envisagé à cet effet serait un groupe de 600 soldats, composé de 200 soldats de l’armée malienne, 200 soldats de la CMA, 200 soldats de la Plateforme. Cette unité, une fois réunie à Kidal  devrait faire des patrouilles mixtes dans la ville

de Kidal et aux alentours de la ville de Kidal.

Après avoir raté le 20 juin, les trois parties se sont engagées à trouver une entente  pour le 20 juillet avec l’assistance de la MINUSMA, d’où l’aboutissement d’un nouveau chronogramme qui prévoyait l’installation de l’Administration à Kidal. Dans cette perspective, le  23 juin 2017, le Premier Ministre a signé l’arrêté portant nomination des bons offices avec comme coordinateur l’Imam Mahmoud Dicko Président du Haut Conseil Islamique du Mali.  Cette date a été également annulée à cause des derniers affrontements entre la CMA et la Plateforme. Selon le ministre Tiéna, la principale entrave à la mise œuvre de l’accord pour la paix c’est le désaccord entre la CMA et la Plateforme, mais soutiendra-t-il, ces contradictions doivent être résolues à l’intérieur de l’Accord de paix. Tout en précisant qu’on ne peut pas les régler par la violence, qu’elles doivent être réglées par la médiation et le dialogue.

Par rapport à la question de la sanction, le ministre de la Justice, Me. Ismaël Konaté, a informé que dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger il est prévu deux organes essentiels : un observatoire indépendant et une enquête internationale qui sont en phase d’être mis en place. La communauté internationale a pris l’initiative et la dernière réunion du Comité de Suivi de l’Accord a permis de  baliser le terrain.

Selon le ministre Tiéman Hubert Coulibaly, des efforts  ont été fournis par rapport à la mise en œuvre de l’Accord. Au nombre desquels il citera : la  nomination des conseillers spéciaux, la création des régions de Ménaka et Taoudéni, l’installation des autorités intérimaires (Gao, Tombouctou, Ménaka, Taoudéni et bientôt à Kidal), l’effectivité des commissions de travail, telle DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) et la réforme du secteur de sécurité en cours.                                                                Enfin le ministre de la Défense et des Anciens Combattants dira que : « l’Accord que nous avons aujourd’hui prend en charge dans les détails beaucoup de préoccupations et s’il est appliqué, nous pensons que la rébellion de 2012 va vraiment être la dernière ».

L’urgence pour le gouvernement malien est : le cessez le feu et le retour de l’Administration à Kidal.

Maîmouna Sidibé (Stagiaire)

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