Du Rwanda en 1994 au Mali, les généraux Kazura et Saint-Quentin

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Le général Kazura, à la tête de la Minusma, devrait arriver au Mali avec une unité de l'armée rwandaise. (Photo : Reuters)
Le général Kazura, à la tête de la Minusma, devrait arriver au Mali avec une unité de l’armée rwandaise.
(Photo : Reuters)

Le général rwandais Jean-Bosco Kazura, combattant de la première heure du Front patriotique rwandais (FPR), devrait prendre les commandes de la Minusa. Seule manque la confirmation officielle de l’ONU. Il sera amené à travailler quasi-quotidiennement avec le chef de l’opération Serval, le général de Saint-Quentin, qui n’est autre que l’un des témoins du crash de l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana.

Le général de Saint-Quentin a été confimé à son poste. Il dirige l’opération Serval au Mali depuis janvier. Et il n’y a pas de limite à la durée de son mandat. Cela dépend de l’évolution de la situation sur le terrain. Les deux hommes devraient donc se croiser et même travailler main dans la main.

 

 

«C’est plutôt cocasse, explique un fin connaisseur du Rwanda. Puisqu’ils étaient tous les deux à Kigali en 1994». Les deux nouveaux hommes forts de l’opération militaire qui se déroule au Mali étaient donc tous deux au Rwanda en 1994.

 

 

Jean-Bosco Kazura était dans la garde rapprochée de Paul Kagamé, à l’époque chef de la rébellion du FPR.

 

 

Et Grégoire de Saint- Quentin était, lui, assistant technique militaire auprès des forces armées rwandaises (FAR). Il habitait juste à côté de l’endroit où dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana s’est écrasé. C’est même lui qui a donné l’alerte côté français et qui a été parmi les premiers à se rendre sur les lieux de l’attentat. C’est donc un témoin clef pour l’instruction française. Il a d’ailleurs été à nouveau auditionné par le juge d’instruction en charge du dossier Marc Trevidic sur ce qu’il avait constaté ce soir-là.

 

 

Est-ce que cela risque de gêner la bonne marche des opérations au Mali ? Non, assure-t-on côté français : l’objectif, c’est le déploiement de la Minusma, c’est la priorité et tout le monde ira de l’avant. Même son de cloche du côté rwandais. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde pour le succès de l’opération, dit une source diplomatique rwandaise.

 

 

 

Un contingent rwandais au Mali ?

Le général rwandais devrait arriver au Mali avec une unité de l’armée rwandaise. Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, a déclaré à RFI qu’il n’était pas exclu qu’un contingent rwandais soit envoyé sur place. Le Rwanda, qui a déjà près de 4000 hommes engagés au sein de la Minuad au Darfour, réfléchit à cette éventualité.

 

Par RFI

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