Depuis 2012, le Mali est pris en otage par une minorité arabo-touareg regroupée au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA. Malgré toutes les concessions faites à cette minorité, parmi lesquelles la signature d’un Accord lui donnant tous les privilèges au détriment souvent du reste des Maliens, elle refuse de s’intégrer dans l’ensemble national et s’accroche toujours à son utopique projet d’Etat indépendant. Les actes ignobles perpétrés le mercredi 17 juillet contre le Mali et ses symboles sont encore la preuve de la mauvaise foi de la CMA pour une application diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pourra-t-on continuer à nous accommoder de ce manquement grave aux lois de la République du Mali ? Que dire de l’attitude complaisamment affichée de la Communauté internationale qui n’a condamné que du bout des lèvres les actes de sabotage des symboles de l’Etat ?
Marche avec des slogans hostiles au Mali, saccages des édifices publics, drapeau du Mali vandalisé, puis brulé, c’est l’image que des manifestants dans la ville de Kidal ont offerte au monde entier le mercredi 17 juillet 2019. Comme en pareille circonstance, les condamnations fusent de toutes parts, mais quelle est leur sincérité ? Serait-on tenté de se poser comme question. C’est à l’unanimité que ces délits ont été condamnés, à commencer par la Communauté internationale, qui dans un communiqué, a même menacé de poursuites les auteurs de ces actes ignobles. Après, le gouvernement aussi a condamné en des termes clairs et surtout après d’immenses efforts consentis par le Mali dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord. Tous les partenaires impliqués dans le processus de normalisation, de stabilisation et dans la mise en œuvre de l’Accord ont également condamné sans ambages. C’est après cette série de condamnations que la CMA, via son porte-parole Moussa Ag Attaher, a également condamné. Mais puisque les ex-rebelles ne sont pas à leur premier, ni deuxième, encore moins troisième affront contre le Mali pourrait-on dire, que ces condamnations seraient les dernières et qu’ils ne vont plus poser d’actes à l’encontre de la patrie ? Nul ne saurait répondre à cette question.
Ces actes de sabotage perpétrés le mercredi 17 juillet rappellent malheureusement ceux commis lors de la visite du Premier Ministre Moussa Mara et avant cette visite il y a eu l’attaque contre des véhicules des ministres de la République en visite dans une région faisant bel et bien partie du Mali. Il ne fait aucun doute que ces événements survenus dans la capitale des Ifoghas porteront un coup dur dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il est à parier que ces actes étaient commandités par les ex-rebelles de la CMA, qui, après la condamnation de la Communauté internationale, sa marraine, s’est rétractée en jouant aux pompiers pyromanes. A-t-on réellement besoin d’autres éléments qui prouvent la responsabilité de la CMA dans ces actes de vandalisme ?
Il faut surtout se rappeler de l’acte tendant à saboter le drapeau national posé par le premier responsable de la CMA, au cours d’une cérémonie. Il a tout simplement adopté une posture méprisante, en refusant de se tenir debout quand on entonnait l’hymne national. Seuls les plus naïfs pourraient être surpris de cet acte de sabotage des symboles du Mali. Les rebelles irrédentistes, n’ont jamais caché leur volonté de se séparer du reste du Mali, malgré qu’ils ne soient qu’une infime partie du peuple dont ils se réclament, à savoir le fantomatique peuple de l’Azawad. Cet acte comme d’autres qui seront perpétrés dans les jours voire mois à venir sont pour les membres de la CMA un sondage d’opinion, à la fois nationale qu’internationale pour savoir si leur machiavélique dessein d’avoir pour leur petite minorité un vaste territoire, pourrait aboutir. Elle a certes condamné, mais c’est du bout des lèvres, ou tout au moins pour ne pas s’attirer la foudre de la Communauté internationale.
Ce qui est aberrant, c’est cette hypocrisie des premiers responsables de la CMA, qui étant couchés dans les hôtels de luxe à Bamako, au frais du contribuable malien, commanditent des actions hostiles à l’Etat du Mali. La question que bon nombre de citoyens maliens se posent est celle de savoir à quand la fin de cette duplicité des membres de la CMA ? Seul le Peuple souverain du Mali a la réponse à cette question puisque les autorités maliennes semblent faillir à leur mission. Le communiqué seul ne suffit plus. Il faut d’autres actes pour que les symboles de l’Etat malien ne soient plus vandalisés. Il faudrait monter au créneau pour dénoncer la complaisance de la communauté internationale vis à vis de la CMA. Car tout indique qu’elle prend fait et cause pour la CMA au détriment du Mali, alors qu’elle est censée jouer le rôle d’arbitre en réunissant toutes les conditions pour une sortie de crise en préservant l’unité et la cohésion. Ces actes ignobles sont le énième depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation et il n y a jamais eu de sanctions à la hauteur des délits commis.
Nous avons été de ceux qui pensent que la résolution de la crise au nord du Mali passe par la guerre et par conséquent le Mali doit se préparer pour cela. Car il est inadmissible que ce vaste territoire que constitue la 8ième région administrative du Mali soit une entité indépendante parce qu’une petite minorité avec la complicité de mercenaires français le veut ainsi. Aucune autorité malienne ne pourrait décider de cela, car l’avenir de notre pays se trouve dans cette partie du territoire. Nous savons bien que la France convoite cette partie du Mali comme d’autres parties d’ailleurs du Sahel, depuis belle lurette. Mais qu’elle sache que les Maliens n’accepteront jamais qu’on ampute cette partie de sa belle carte et de son immense territoire qui fait, à coup sûr, des jaloux. En tout cas, s’il lui faut payer le prix fort, il le fera.
En somme, le Président de la République a encore une occasion pour être en phase avec son peuple comme son aîné le Professeur Ali Nouhoum Diallo lui a suggéré afin qu’il écrive une nouvelle page de l’histoire du Mali.
Youssouf Sissoko