Double jeu des groupes touaregs armés : Après Blaise Compaoré, le MNLA s’abrite derrière le roi Mohamed VI

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MNLA1Conscients  des bonnes relations qu’entretiennent les nouvelles autorités du Mali et le souverain Marocain, Mohamed VI, les apatrides touaregs du Mouvement National de l’Azawad (MNLA), après la mise à la touche de leur « protecteur », Blaise Compaoré dans la médiation  de la crise malienne, semblent désormais avoir jeté leur dévolu sur le Roi chérifien afin qu’il pèse de tout son poids en leur faveur. Mauvais calcul.

 

En effet, les relations entre le Mali et le Maroc ne datent pas d’aujourd’hui. On reconnait ses vrais amis en situation difficile dit-on. Et ce pays est l’un des pays frères du Mali à avoir démontré son amitié envers notre pays pendant qu’il traversait une crise multiforme, dont le destin était entre les mains de la communauté internationale.

 

Cette amitié  sera renforcée par le choix porté sur le roi Mohamed VI comme invité d’honneur lors de la cérémonie solennelle de début de mandat d’IBK.

 

Après le Burkina Faso, qui, dès le début de la crise a pris les rênes de la médiation entre les groupes rebelles et les autorités maliennes, et l’Algérie qui est entrée dans la danse ces derniers temps sous l’impulsion d’IBK, les rebelles ont voulu impliquer le Maroc, un grand ami du Mali dans la résolution de cette crise. Cela en envoyant leur émissaire plaider leur cause auprès du Roi du Maroc.

 

En effet, même si la médiation Burkinabé a permis la signature d’un accord préliminaire de sortie de crise en juin dernier, permettant l’organisation des élections (présidentielle et législative), sanctionnant  le retour à un ordre constitutionnel normal, la neutralité du Burkina Faso est de nos jours mise en doute. Et même au plus haut niveau.

 

Selon des sources proches de la diplomatie malienne, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a toujours vu d’un mauvais œil la médiation de Blaise Compaoré dans cette crise. Et ce, bien avant son accession à la magistrature suprême.

 

Une situation qui s’expliquerait d’abord par le fait que le Burkina Faso a accueilli sur son sol, ces rebelles touareg qui ont pris des armes contre leur pays, brandissant des velléités sécessionnistes qu’ils justifient par un tissu de mensonges : traitements inégalitaires de la part du pouvoir, manque d’infrastructures de développement, la mise à la touche des régions du nord dans les projets de développement, le manque d’intégration des touareg dans le tissu social malien, etc…

 

Aussi, les autorités Burkinabè ont toujours accordé une certaine protection à ces rebelles sur leur sol en leur ouvrant tous les salons feutrés de la capitale du Faso.

 

Ce qui explique,  en grande partie, le désaveu de la médiation burkinabé par le président IBK  pour l’Algérie. Même si nombreux sont les Maliens qui craignent la signature d’un ‘’Accord d’Alger’’ bis, ressemblant à celui signé en 2006 dont le pays paye aujourd’hui les conséquences. Cependant, cette médiation de l’Algérie va vite être mise en cause par les rebelles. Selon un site d’information, les rebelles  touaregs craindraient le fait qu’un retour de l’Algérie dans les négociations de paix avec les autorités maliennes leur soit préjudiciable.

 

Un autre aspect dont il faut tenir compte, est que les relations entre le Maroc et l’Algérie ne sont pas au beau fixe. Ces relations seraient d’ailleurs concurrentielles car chacun de ces deux pays veut démontrer sa puissance dans la région. Et c’est pourquoi, ils ont jeté leur dévolu sur le Souverain Marocain afin que celui-ci pèse de tout son poids pour la résolution de cette crise cyclique qui les oppose aux autorités maliennes.

 

Selon le communiqué du  cabinet royal, le Roi du Maroc a ainsi accordé une audience à Bilal Ag Acherif, chef du MNLA et sa suite. Une audience qui rentre dans la suite logique des efforts soutenus et permanents  du Roi Mohamed VI  en vue d’instaurer  durablement la paix et la stabilité. Mais aussi, de contribuer à un règlement de la crise malienne.

 

Et c’est le vendredi dernier que le Roi du Maroc a reçu en audience, le premier responsable du MNLA, Bilal Ag Acherif.

 

Selon nos sources, ce dernier a plaidé leur cause, expliqué les motifs de leur rébellion et  la situation dans le nord du Mali. Avant de remercier le Roi Mohamed VI pour « son engagement dans la lutte contre la violence, l’extrémisme et le terrorisme qui menacent la région du sahel et du Sahara ».

 

Et à son tour, le Roi du Maroc a encouragé le MNLA à continuer à s’inscrire dans le cadre de la dynamique régionale, initiée par l’organisation des nations unies et la Cedeao pour une solution durable et définitive de cette crise.

 

Mais surtout, a mis l’accent sur la préservation de l’intégrité territoriale du Mali. Chose qui est contraire aux motivations et aux ambitions du MNLA.

Le moins qu’on puisse dire est que le MNLA n’a pas encore trouvé son point de chute favori.

Georges Diarra

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