DNI et Accord d’Alger ne riment pas ensemble. Bah N’Daw ne peut aucunement cumuler le bénéfice des deux.
Le chef de l’Etat a pris son bâton de pèlerin pour aller offrir à Paris toutes les assurances à sa bonne volonté de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Il est tout à fait exact de souligner qu’il y est engagé dès son entrée en fonction.
Paris a cherché à desserrer un certain nombre de blocages institutionnels, donc a poussé à la préparation des lois en vue d’atteindre cet objectif. Mais aucune stratégie, tenant compte des réticences de l’écrasante majorité des populations et évaluant d’une manière réaliste la faisabilité de cet accord signé le pistolet sur la tempe, n’a été élaborée.
Le prestige de Bah N’Daw ne semble pas sensiblement plus haut qu’il ya quelques mois. Il fallait qu’il fasse preuve d’un peu plus de compréhension, qu’il soit à l’écoute de son peuple, qu’il ne range pas dans les tiroirs les résolutions du Dialogue national inclusif (DNI) qui s’est prononcé ouvertement en faveur d’une révision de l’Accord d’Alger suspecté de renfermer les germes d’une partition du Mali.
Le chef de l’Etat a beau jeu d’afficher publiquement sa volonté d’appliquer les résolutions issues du DNI, l’opinion publique a de plus en plus de mal à le suivre. DNI et Accord d’Alger ne riment pas ensemble. Il ne peut aucunement cumuler le bénéfice des deux.
Georges François Traoré