Suite à des agitations survenues au sein de la Coordination des Mouvement des Forces Patriotiques et de Résistance (CMFPR), l’ensemble des responsables de la Plateforme a convoqué une rencontre avec tous les membres pour discuter la situation, ce mercredi 31 janvier 2018 à l’Ex CRES. Mais la discussion se termine sans consensus. Les dissidents réclament le départ de Me HarounaToureh, porte-parole de la Plateforme.
Il est 16 heures passées, le Gatia est représenté, le MAA l’est également et la CMFPR aussi. La salle est remplie par des têtes en turban. Le maître de cérémonie introduit la rencontre. Il s’agit de trouver une solution aux problèmes qui existent au niveau des trois composantes de la Plateforme. Pour ensuite faire face à l’objectif commun, la mise en œuvre de l’accord afin d’avoir la paix et la stabilité au Mali. Mieux, permettre la tenue des échéances électorales à venir qui sont conditionnées à la stabilité du pays. Ainsi, Habalh AG Hamzata prend la parole au nom du Groupement d’Autodéfense des Tribus Imgad et Alliés (GATIA). Il évoque plusieurs points. Pour lui, l’accord, pour être mis en œuvre, a été structuré en plusieurs commissions. Chacune des composantes de la Plateforme a ses membres dans les différentes commissions. Cependant, Hamzata déplore le manque d’une chaine d’information entre les représentants dans les commissions et la base. Ce qui a entrainé, selon lui, des problèmes au sein des différents mouvements. C’est pourquoi il a souhaité la restauration de la chaine d’information et un cadre d’échange afin que tous les membres soient au même niveau d’information. Aussi, Habalah Ag Hamzata a exhorté tous les membres de la Plateforme de s’unir pour faire face à l’insécurité qui mine le centre et le nord du pays.
Ensuite, Moulaye Ahmed Haïdara s’exprime au nom de MAA, le mouvement arabe membre de la Plateforme. Il s’appesantit sur la mise en œuvre de l’accord. Pour lui, il faut appliquer l’accord pour relever le défi de sécurité, de cohésion, d’entente sur le terrain. D’ailleurs, il a demandé à tous les acteurs intervenant dans la mise en œuvre de l’accord de ne ménager aucun effort pour accélérer l’application de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger. Avant de demander à la communauté internationale de concrétiser son engagement d’accompagner la mise en œuvre de l’Accord.
Jusque-là, la salle est calme, l’écoute est parfaite. L’on croit assister à une véritable scène de réconciliation. L’on croit également assister à la communauté touareg, songhaï, maure, tamasheq et autres vivre en symbiose. Mais ce moment adorable ne fut que d’une courte durée. Après le GATIA, le MAA, c’est au tour de la CMFPR représentée par Me HarounaToureh au présidium. Alors, ce dernier désigne quelqu’un pour passer le message de paix, de réconciliation, d’entente, de cohésion de la CMFPR. C’est plutôt la cacophonie, le brouhaha. Des voix s’élèvent pour dire ” il n’est pas mandaté “. Abasourdi par la réaction des dissidents, beaucoup de personnes se demandent ce qui ne va pas.
L’histoire est longue. Les dissidents s’estiment des sédentaires mis à côté quant aux avantages de l’Accord. C’est ainsi qu’ils se sont réunis lors d’une Assemblée générale pour se donner un président, Alassane Djitèye. Suite à cette AG les forces dissidentes ont organisé une conférence de presse le 23 janvier dernier à la maison de la presse. Où elles ont affirmé qu’Alassane Djitèye est désormais le président de la CMFPR. Et que dorénavant les présidents des différents mouvements qui constituent la coordination sont les vice-présidents.
Face à cette situation, la Plateforme tout entier (CMFPR, MAA, GATIA) a fait un communiqué dans lequel elle réaffirme son soutien à son porte-parole Me HarounaToureh. Aussi, la Plateforme précise dans ledit communiqué que rien ni personne ne pourra par écrit ou par parole l’entraver pour atteindre ses objectifs de cohésion sociale, d’unité nationale, de sécurité, de paix, de réconciliation et de développement pour tous. De plus la coordination des Etats Major de la CMFPR a écrit au Chef de fil de la Médiation, président du Comité de Suivi de l’Accord et au Haut représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour démentir l’élection ou la désignation de AlassaneDjitèye à la tête de la Plateforme. Dans la lettre, la CMFPR (Gandakoy, FLN, Ganda-Izo, Ganda-Lassal-Izo, FACO et ACRT) souligne que ce sont les Etats Majors et les ailes politiques des différents mouvements qui décident ensemble la restructuration ou le réaménagement du bureau actuel de la CMFPR dirigé par Me Toureh. Enfin, la Plateforme a convoqué la présente rencontre où tout le monde est la bienvenue mais qui s’est terminée sans discussion ni consensus. Elle s’est terminée par des brouhahas.
De son côté, Me HarounaToureh déclare : ” je reste non seulement le président de la CMFPR mais aussi le porte-parole de la Plateforme. Rien ne peut changer cela sauf Dieu “.
Yacouba TRAORE