Dioncounda Traoré sur RFI : il n’y a pas d’«escalade vers la confrontation» au Mali

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Le Président par interim, Pr Dioncounda Traoré
Le Président par interim, Pr Dioncounda Traoré

L’armée malienne est en route vers Kidal. Ce n’est pas une reprise de la guerre avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) affirme ce matin le président par intérim Dioncounda Traoré. Les pourparlers qui doivent se tenir ce vendredi 7 juin 2013 à Ouagadougou ne sont pas remis en cause. Dioncounda Traoré est interrogé par Olivier Rogez pour RFI.

 

RFI : Vous venez de remettre au président français, François Hollande, avec la fondation Houphouët-Boigny un prix pour la paix au moment où la guerre semble reprendre au Nord. Est-ce que ce n’est pas un peu paradoxal ?

 

 

Dioncounda Traoré : Je ne sais pas d’où vous tenez que la guerre soit en train de reprendre au Nord. La guerre est pratiquement arrivée au bout. L’ensemble du territoire malien est désormais libéré, il reste juste la ville de Kidal. Ce n’est pas la région de Kidal mais la ville de Kidal, pour laquelle nous sommes en train de parler avec nos compatriotes du MNLA. Et nous ne désespérons pas d’y arriver sans avoir besoin d’en arriver à utiliser la force.

 

 

L’armée est entrée à Anéfis. Elle affirme vouloir se diriger maintenant vers Kidal. Il y a eu des combats. Est-ce que c’est ce que vous appelez « parler » ?

Non, l’armée est à Anéfis. Ça, c’est une décision qui avait été prise depuis bien longtemps. J’avais donné des instructions. Il faut que nos troupes remontent vers Anéfis et dans une autre localité qui sont toutes les deux situées à environ 130 kilomètres de Kidal. Mais ce n’est pas une décision consécutive des évènements qui ont eu lieu à Kidal. En aucun cas, ça ne saurait signifier une escalade vers la confrontation.

 

 

Pourtant c’est quand même une montée vers Kidal qui s’est faite sans concertation avec les groupes qui sont au Nord qui, manifestement, ne sont pas d’accord puisqu’il y a eu des clashs ?

Non, nous parlons avec ces groupes depuis toujours. Ca fait des mois et des mois que nous sommes en train de parler avec ces groupes là. Cela n’empêche pas que nous considérons que le territoire malien est indivisible et que de toutes les façons, l’armée malienne a vocation de se déployer partout où elle le juge nécessaire. Pour l’organisation des élections dans des conditions minimales de sécurité, nous avons besoin que l’armée malienne soit présente à Kidal. Et elle sera présente à Kidal.

 

 

Normalement, il doit y avoir vendredi à Ouagadougou sous l’égide du médiateur Blaise Compaoré des discussions. Est-ce que les combats d’aujourd’hui à Anéfis, est-ce que l’avancée de l’armée vers le Nord, ne vont pas remettre en cause ces pourparlers ?

Je ne pense pas. Pour la guerre du Vietnam, c’est au moment où les négociations se passaient à Paris qu’il y a eu les combats les plus rudes. Donc qu’il y ait des combats, cela ne met nullement en cause le dialogue et les discussions. Les deux vont de pair.

 

 

Les pourparlers ne sont pas remis en cause ?

Absolument pas. Le choix du Mali, c’est le dialogue. Et nous maintenons ce cap.

 

 

Est-ce que les forces qui vous soutiennent et notamment les forces de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la communauté internationale, ont été amenées ou seront amenées à vous épauler dans cette remontée vers Kidal, et vers le Nord ?

Oui, soyez certain que s’il y avait nécessité de faire remonter des forces armées vers Kidal, tous nos alliés seront avec nous, y compris la France.

 

 

La Mission internationale de soutien au Mali (Misma) pourrait prendre part aux combats ?

Oui, bien sûr.

A Kidal ?

A Kidal. Il y aura les troupes maliennes, les troupes de la Cédéao, la Misma et il y aura la France.

 

 

Est-ce que vous avez demandé un soutien militaire aux Français pour aller à Kidal ?

Bien sûr, nous en avons parlé. Ce n’est pas notre souhait, mais si nous devions aller par la force, nous irons par la force, avec la France et avec la Misma.

 

 

La France est d’accord pour vous épauler ?

Absolument.

Et là dans les combats d’Anéfis, est-ce que les troupes françaises étaient engagées ?

Je n’ai pas le détail de ce que vous dites, mais ce qui est certain c’est qu’au moment où je donnais des instructions pour que nos troupes remontent vers Anéfis, je l’avais fait en accord avec les troupes françaises et avec la France. Je savais que de toute façon, la France nous accompagnerait.

 

 

Malgré tout, vous gardez bon espoir qu’à Ouagadougou, à la tête des négociations, Le MNLA, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et tous les groupes du Nord puissent s’entendre avec vous pour discuter et trouver un accord sur l’organisation des élections et la présence de l’armée sur l’ensemble du territoire ?

Bien entendu. Si je n’avais pas cet espoir là, je n’aurai pas engagé autant d’efforts. Vous savez les hommes sont ce qu’ils sont… Parfois, il est difficile de reconnaître qu’on s’est trompé, mais on finit toujours pas y arriver. Je suis certain que nous parviendrons à un accord au bon moment.

 

 

Donc cette montée vers le Nord, c’est une façon de pousser les groupes à négocier ?

Ça peut contribuer à convaincre les groupes qu’il faut négocier. Mais toutes ces opérations, ce sont des opérations qui étaient prévues depuis longtemps.

 

 

Les élections vont-elles se dérouler le 28 juillet. Avez-vous maintenant l’assurance que tout sera prêt ?

Oui, je peux même vous dire que, d’ores et déjà, tout est prêt. Il reste juste à élaborer les bulletins électoraux lorsque nous connaîtrons les candidats. C’est tout.

 

 

On en connaît certains. Est-ce que vous avez un préféré dans tous les candidats pour l’instant ? Est-ce que vous soutenez quelqu’un ?

Vous comprendrez bien que le fait que je me sois abstenu d’être candidat m’interdit d’exprimer si j’ai une préférence ou pas. Ma neutralité et celle du gouvernement actuel sont un gage de ma crédibilité et la neutralité des élections qui vont se faire. C’est indispensable.

 

Par Olivier Rogez / RFI

Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. Dioncounda n’a rien à perdre, il veut gérer sa transition sans être “yéréwolostonner”. Alors il tient un discours différent selon là où il se trouve, histoire de ne déplaire à personne. Mais Djonkiss joue avec le feu en voulant réhabiliter le MNLA. Il y’ a pire que Yéréwoloton au Mali…

  2. Tout c’est qui soutien dionkounda c’est de maudi le Sam voleur les incapable à bas dionkounda vive Sanogo vive l’arme malienne

  3. À bas dionkounda dégage incapable nous demande l’arme malienne de ne pas écouter dionkounda il maudi c mec c’est un tête de mord vive l’arme malienne

  4. Monsieur le Président, de grâce ne faites pas arrêter la marche des soldats sous le prétexte de dialogue à engager.La preuve est déjà faite que les rebelles ne veulent pas de discussion constructrice de paix et d’unicité du Mali.

  5. Je pensse il faut arrêté de negociation avec MNLA surtout à
    Ouagadougou et vais pas la pais au Mali y’a que la force qui peu finir tous ça..

  6. Devant la complexité de la situation après ce clash éclair, seule la France peut sauver Mali en raménant les differents protagonistes à la raison pour la phase du dialogue.

  7. Le partage du territoire conjure le péril de la guerre de tous contre tous, de chacun contre chacun. Or, le MNLA refuse le partage et a opté pour la confiscation, la monopolisation. C’est triste mais la terre a toujours été la sœur du sang. D’Adam-Eve aux homos sapiens sapiens de notre société liquide, le lion défend son territoire, le fauve sa tanière et les Humains, la patrie portant la sueur, le sang et la mémoire des ancêtres. Qui dit que le tracé colonial n’a pas trouvé une mémoire de la propriété et de l’hygiène de vie en société? Le Mali n’inaugure rien en défendant son territoire. Il prolonge une tradition aussi vieille que la vie sur terre. La Terre enfante, berce, nourrit et tue aussi, hélas. Les fleuves, les mines, le sable donnent à manger et exigent, par leur défense, leur préservation, un prix. Et plus que ressource vitale, la terre est symbolique forte quand le mémoriel le dispute au projeté.
    Merci.
    Bonne journée.

  8. Dionkounda et incapable de donne l’autorisation à l’arme malienne de prendre kidal ou rentre à kidal nous demendon au capitaine Sanogo de donne l’autorisation à l’arme malienne de ré rentre kidal nous demendon à l’arme de ne pa écouter dionkounda il et maudi c mec la dégage dionkounda incapable vive l’arme malienne

    • Doro!ton prenom dit tout à ta place!mais hélas heureusement que le mali n’est pas rempli par des personnes comme toi.
      tu es trop con pour comprendre certaines choses!contrairement à ton père Dioncounda a le mérite de tiré le mali d’affaire.Critiquer espèce de chien.evite de venir nous prendre la tete avec tes declaration de chien.

    • Vas te faire foutre avec ton trouillard de capitaine,qui a fui de gao à Bamko. Ce n’est pas lui qui va sauver le Mali mais les militaires qui ont accepté d’aller se battre pour leur patrie. Parmi ces militaires il ya des maliens, des français des tchadiens pour ne citer que ceci. Donc fermez là, car faites vous et votre capitaine,bande de lâches et de trouillards.

  9. Le Mouvement National de l’Azaouad (MNA) était pacifiste jusqu’en 2011. Devenu MNLA avec l’appui armé de Sarkozy et la chute de Kaddafi, la faiblesse de l’Etat malien a fait le reste. Les rebellions passées s’expliquent par:
    – du banditisme ordinaire: esclavage, rapt et pillage dans les temps anciens, prise d’otages et trafics d’armes dans les temps modernes,
    – les manœuvres de division de la France à travers l’Organisation des Communautés Riveraines du Sahara (OCRS) il y a 53 ans,
    – et en grande partie par le banditisme politique pour récolter les primes de la rébellion: intégration, postes juteux souvent même de l’argent frais.
    Le vrai problème est de prendre en tenaille ce menu fretin de combattants MNLA et de les juger. Car nos militaires rentreront sûrement dans une ville de Kidal vide de MNLA qui ne mérite même pas une balle tirée en l’air. La vraie question sera de combattre quelques suicidaires djihadistes qui se promènent encore dans la ville. Comme à Gao. Comme à Tombouctou. Et surtout des tournées soutenues de l’armée dans les Communes abandonnées que ces misérables ne manqueront pas d’attaquer, juste pour faire du bruit.

  10. Monsieur le Président il faut être très claire dans vos propos. Pas de langage diplomatique concernant les brebis galeuses de kidal; elles ne connaissent que le langage de la force….Donc dites à l’armée d’occuper kidal avant le vendredi. Ces brebis galeuses ont leur place devant les juridictions nationales ou internationales selon les cas.

    • 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
      Non , pas çà ! 😆 😆 😆 😆 😆 😆
      Ce que DIONCOUNDA ne dit pas :
      c’est qu’il s’agit d’abord d’encercler l’armée Française ….
      …et que çà a déjà commencé ! 😆 😆 😆 😆 😆 😆

      ( Non non , je ne mens pas ! ) 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

      Après …
      …Hollande va forcément envoyer des gens négocier …
      …et comme pour négocier vous êtes les patrons , vous allez forcément gagner !
      Les brebis galeuses , après , vous les envoyez à DABANANI …..
      Meme que YUGO m’a promis qu’il reviendra pour trouver à qui les fourguer direct ,parce qu’il semblerait qu’il n’y ait personne qui veuille mettre la main a la poche pour l’entretien et pour payer les frais de vétérinaires et de transport à prévoir pour les présenter “””devant les juridictions nationales ou internationales selon les cas””
      😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

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