Dialogue intercommunautaire : Les Tombouctiens posent des jalons

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Renouer dès à présent le dialogue entre les différentes communautés de la région pour faciliter le vivre ensemble après la guerre de libération. Voilà ce à quoi les ressortissants de la région de Tombouctou s’attèlent, en partenariat avec le Centre de dialogue humanitaire.

Ainsi, les 21 et 22 février 2013, des élus, représentants de la société civile et délégués des camps de refugiés, tous issus des communautés des cinq cercles de la région, se sont donné rendez-vous à Saly Portugal (Sénégal). Là bas, ils ont débattu des problèmes qui minent leur terroir depuis le déclenchement des hostilités en janvier 2012. Au terme de ladite rencontre, les participants ont adopté des positions communes qu’ils ont rendues publiques avant-hier mardi, à la faveur d’une conférence de presse. Ainsi, dans une déclaration en date du 22 février 2013, les fils de la Cité mystérieuse, après analyse de la situation sécuritaire, économique et social tant sur le plan régional que national et en considération d’un certain nombre de facteurs, ont fait certaines recommandations. Il s’agit de l’arrêt immédiat de toutes les exactions contre les populations civiles ; la dotation des forces républicaines en moyens pour leur permettre d’exercer leur mission ; l’arrêt des délations, dénonciations calomnieuses, règlements de compte et exécutions extrajudiciaires ; l’interpellation et la traduction devant les juridictions compétentes des présumés coupables de crimes et d’exactions et enfin la poursuite d’un dialogue inter et intra communautaires au niveau de la région de Tombouctou. Cela, dans la perspective d’une contribution au dialogue national, seul gage, disent-ils, d’une nouvelle gouvernance.
Au cours de la conférence de presse, mardi, le président du Conseil régional de Tombouctou, Mohamed Ibrahim, et les siens, ont beaucoup insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif de façon non seulement à régénérer le tissu économique, mais surtout à recoudre le tissu social. «Le dialogue est nécessaire dans un cadre fédérateur, c’est-à-dire entre tous les Maliens. C’est un vœu, mais il appartient au gouvernement de décider qui participera à ce débat», a souhaité M. Firhoun Maïga. Pour le président du Conseil régional, ce dialogue est d’autant indispensable qu’il devrait nous permettre, après la guerre, de nous dire certaines vérités afin que ceux qui se sont rendus coupables de certains actes y répondent et que ceux qui peuvent être pardonnés le soient. Car, dira-t-il, ceux qui nous ont mis dans cette situation doivent nous présenter des excuses.
Les conférenciers ont promis de poursuivre dans les jours à venir  cette initiative à Tombouctou. Mieux, ils s’engagent à partager les recommandations de la rencontre de Saly tant avec leurs compatriotes réfugiés dans les pays voisins qu’avec des organisations maliennes et étrangères.
Bakary SOGODOGO

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2 COMMENTAIRES

  1. Curieuse information ! Pourquoi un dialogue inter et intra communautaire à Saly machin plutôt qu’à Bamako. Aucune photo de cette rencontre n’a été publiée, aucun reportage sur le sujet. Aucune intervention notable ou représentative, c’est à croire que les délégués ont rasé les murs pour rentrer au Sénégal. Pourtant, d’honorables ressortissants de Tombouctou, que l’on a vues durant les moments difficile de l’occupation, mobiliser ressources financières et collecter des denrées alimentaires en faveur des réfugiés, résident au Sénégal. Moulaly Kalil Ascofaré, ambassadeur et tombouctien bon teint, Mme Nana Houmama Haïdara, fille de Mahamane Alassane Haidara, dont le monde s’est ému de la profanation de la tombe par les jihadistes, et bien d’autres encore. Au finish, on nous servit une séance de restitution où rien, ni participants, ni discours, ne rappellent Tombouctou. L’association TEMEDT a apprécié, mais la réconciliation n’a pas été amorcée

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