Dialogue inclusif inter-maliens d’Alger : Tiébilé Dramé réclame la tenue d’une “table-ronde” nationale avant la reprise des négociations

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Tiébilé Dramé, candidat à la présidentielle et médiateur dans le conflit au nord-Mali, assiste à une réunion, le 18 juin 2013 à Ouagadougou
© AFP

Une “table-ronde réunissant majorité, opposition et société civile pour examiner le projet d’accord”

Au cours d’une conférence qu’il a donné, avant-hier samedi 20 décembre à l’occasion d’une rencontre des cadres du parti autour du thème “Le Mali, le processus d’Alger, la stabilité du Sahel”., le leader du Parena Tiébilé Dramé a appelé à tenue d’une table-ronde autour du processus de sortie de crise. Une table-ronde à laquelle seront associés les partis de l’opposition. Et ce, avant la reprise des négociations annoncée pour janvier 2015. Une “table-ronde réunissant majorité, opposition et société civile doit être convoquée pour examiner le projet d’accord, qui ne saurait être signé en l’état…Une discussion nationale, quelle qu’en soit la forme, est nécessaire pour dégager des positions communes sur le projet d’accord venu d’Alger, avant la reprise des négociations“, a t-il déclaré. Parce que, soutient Tiébilé Dramé, “nous n’avons pas le sentiment que le processus de sortie de crise est pris en main par les pouvoirs publics maliens. Nous aurions dû être à l’initiative de propositions, de contre-propositions, d’observations sur l’agenda, sur la méthodologie y compris sur les contacts qu’il y a avec nos compatriotes qui se trouvent dans les groupes armés. Je crois que le Mali doit changer sa façon de faire.

Aussi, le parti Parena estime que les documents provisoires issus des pourparlers d’Alger “ne sont pas de nature à restaurer durablement la paix et la concorde au Mali. A bien des égards, ils recèlent les germes de l’affaiblissement du Mali, de la division et de la guerre civile intercommunautaire“. Tiébilé Dramé a indiqué qu’il serait “judicieux de renégocier plusieurs chapitres et articles“, notamment “le cadre institutionnel et la réorganisation territoriale, la représentation de l’État, le financement et les moyens, le cantonnement, les unités spéciales et les questions de défense et de sécurité, de démobilisation, de réinsertion, d’intégration dans les Famas et de police territoriale”.

Aussi le parti se déclare t-il opposé au projet d’intégration des membres des mouvements anciennement officiers des Forces Armées Maliennes (Fama).

Tiébilé Dramé a qualifié le Mali de “royaume de l’impunité”. Il a encore affirmé que le Premier ministre Moussa Mara est responsable de la déconvenue de l’armée malienne à Kidal, en mai dernier, qui a coûté la vie à une cinquantaine de soldats. Il regrette que cette responsabilité n’ait eu aucune “conséquence” et que les malversations financières révélées ces derniers mois dans l’affaire de l’avion et des contrats militaires n’aient point été sanctionnées. Il a dénoncé ce qu’il appelle l’ “ingénierie financière mafieuse”.

“Je pense à tous ceux qui dans le gouvernement tentent aujourd’hui de réécrire l’histoire, qui agissent chaque jour au nom de la puissance publique et qui viennent devant les Maliens à la télévision parlent comme si de rien n’était. Dans tout autre pays, ce genre d’actes aurait entraîné la prise de certaines mesures”, a ajouté Tiébilé Dramé.

  • Moussa TOURÉ

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