C’est avant-hier mercredi dans la soirée que l’information sur le report de la reprise du dialogue inclusif inter-maliens d’Alger, qui était programmée pour le 17 août 2014, est tombée. Une information donnée par le Ministère algérien des Affaires Étrangères.
Dans son communiqué, le Ministère algérien des Affaires Étrangères a déclaré que “dans le cadre de la mise en oeuvre de la Feuille de route signée le 24 juillet dernier à Alger et à l’issue de consultations appropriées avec les parties maliennes (…) l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a fixé la date du lancement des négociations intermaliennes substantielles au 1er septembre dans la capitale algérienne”.
Un report donc de la reprise qui était initialement programmée pour le 17 août, soit dans deux jours. En effet, la feuille de route des négociations signée à l’issue de la phase initiale du dialogue d’Alger, le 24 juillet 2014, par les parties concernées (le Gouvernement du Mali et les six groupes armés du nord, à savoir Mnla, Maa dissidence, Hcua, Cpa, Maa loyalistes, Cm-fpr) avait fixé la seconde phase du 17 août au 11 septembre.
La décision de report de deux semaines presque qui vient d’être prise par l’Algérie, comme le stipule la phrase “l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a fixé…”, l’a été “à la demande de parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant pour la consolidation et le parachèvement de leurs consultations et préparations”, selon le communiqué du Ministère algérien des Affaires Étrangères.
Si le communiqué ne dit pas exactement qui sont ces “parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant”, il précise néanmoins que la décision algérienne “répond au souci de réunir au bénéfice de la prochaine étape des négociations l’ensemble des conditions susceptibles de favoriser leur tenue dans un climat serein et constructif”.
UN REPORT À LA DEMANDE DES GROUPES ARMÉS
Qui sont les “parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant”? C’est la conférence de presse donnée hier jeudi, 14 août 2014, par le Ministre malien des Affaires Étrangères, M. Abdoulaye Diop, qui apporte la réponse à cette question.
En effet, dans une déclaration faite hier au cours de sa conférence de presse tenue dans les locaux de son département, le Ministre Abdoulaye Diop a affirmé que “l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a été saisie par les autres parties afin de procéder à un léger report pour le parachèvement des préparatifs. Dans le souci de créer les conditions susceptibles de favoriser la tenue des pourparlers dans un climat serein et constructif, l’Algérie a sollicité l’accord du gouvernement du Mali.”
Si le Ministre Abdoulaye Diop n’a pas nommément cité “les autres parties”, ses propos ont le mérite de clarifier que la demande de report n’est pas venue du gouvernement malien. Même si “l’accord” de celui-ci a été “sollicité” par l’Algérie. Dans le langage “châtié” du Ministre Abdoulaye Diop, “les autres parties” ne peuvent désigner que les groupes armés.
Selon nos recoupements, “les autres parties” désigneraient la coalition Mnla-Hcua-Maa dissidence.
Baba SANGARÉ