Dialogue inclusif inter-maliens : Ça commence le mercredi 16 juillet à Alger

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Sommet de l'UA : le dialogue inter-malien "en passe d'aboutir", selon Alger
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra

Vers la mi-juin 2014, le Ministre algérien des Affaires Étrangères, M. Ramtane Lamamra, annonçait que la phase initiale du dialogue inter-malien sera lancée en juillet prochain à Alger. Il précisait que “toutes les conditions sont réunies en Algérie pour la réussite du dialogue inter-malien”, qui “se poursuivra au Mali, dans la capitale ou n’importe où sur le territoire malien”. Quelques jours après, le Ministre malien des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, confirmait ce calendrier.

Aujourd’hui, la date exacte du lancement de cette phase initiale est connue: ce sera le mercredi 16 juillet 2014. À Alger. C’est du moins ce que le Ministre français des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, a déclaré avant-hier mardi.

À cette date, les représentants des groupes armés (Mnla-Hcua-Maa-Cpa-Cm Fpr) et les envoyés du gouvernement vont se retrouver autour du facilitateur algérien, assisté des représentants de l’Onu, de l’Ua, de la Cedeao, de la France, du Burkina, du Niger, de la Mauritanie, du Maroc.

On le sait, les groupes armés ont déjà signé deux documents, la “Déclaration d’Alger” (le 9 juin) et “la plateforme préliminaire” (le 14 juin), indicatifs de leur volonté d’aller au dialogue inclusif inter-maliens. Des documents qui s‘appuient sur l’accord de Ouagadougou de juin 2013.

Pour aboutir à ces deux documents, qui uniformisent les revendications des groupes armés, l’Algérie a abattu un formidable travail de négociations entre les diffétents groupuscules touaregs et arabes du nord Mali. Les groupes qui tiennent une position irrédentiste et qui semblent marcher main dans la main sont les signataires de la “Déclaration d’Alger”. Il s’agit du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla), du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua), du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa).

Quant à ceux qui acceptent d’emblée la souveraineté et l’intangibilité du territoire malien, ils sont signataires de la “plateforme préliminaire”. Il s’agit de la Coordination pour le Peuple de l’Azawad (Cpa), de la Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance (Cm-Fpr), d’une dissidence du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa).

Le Gouvernement malien sera certainement représenté par les Ministres Zahaby Ould Sidi Mohamed de la Réconciliation Nationale, Abdoulaye Diop des Affaires Étrangères, Sada Samaké de la Sécurité Intérieure, l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, haut représentant du chef de l’État. Ça c’est côté officiels. Ceux-ci seront assistés d’une multitude d’experts et de hauts cadres de l’Administration malienne fortement imprégnés de tout ce dont il sera question sur les régions du nord.

La stratégie d’approche des autorités maliennes pour ce dialogue inclusif inter-maliens se résume en quelques phrases: Pas d’autonomie, pas d’indépendance; la décentralisation poussée pour toutes les régions du Mali comme solution politique aux problèmes de gouvernance posés par les groupes et mouvements armés.

Cette approche, le Président IBK l’a encore précisée le 6 juillet courant, au cours d’une audience qu’il a accordée au Ministre des Affaires Étrangères des Pays-bas: “Nous nous allons à Alger très sereins, sincères, ouverts et disponibles pour le dialogue, la paix et la réconciliation mais avec une ligne rouge claire : pas d’indépendance ni d’autonomie. Il n’y aura pas de califat au Nord du Mali…Notre projet est hautement humain. Car nous sommes convaincus et nous le disons avec force qu’il n’y pas d’alternative à la paix. Sans paix, il n’y a aucun développement possible pour le Nord du Mali. Nous ferons en sorte que l’ensemble de la Nation soit dans cette dynamique. Il s’agit de mettre en place d’autres types de gouvernance où chacun se sentira concerné par le devenir commun et le vivre ensemble”.

Le rendez-vous du 16 juillet sera la première rencontre du genre entre les officiels maliens et les groupes armés, depuis les affrontements du mois de mai à Kidal.

La semaine dernière, trois partis politiques de l’Opposition parlementaire (Urd, Parena, Pvrm/Fasoko) ont déclaré que le Gouvernement a mal préparé le rendez-vous de la semaine prochaine et qu’il s’engage dans les négociations sous la pression. Ces trois partis ont indiqué que le Président IBK et le gouvernement devraient au préalable consulter la classe politique ainsi que les forces vives de la nation pour dégager un document de consensus national, qui servirait de base de discussion avec les groupes armés.

Le rendez-vous du 16 juillet aura lieu dans un contexte de surenchère sur le terrain militaire dans les régions du nord, avec les violations systématiques et répétées de l’accord de cessez-le feu du 23 mai 2014 par les groups armés. En effet, ces groupes ont mulptiplié ces dernières semaines des sorties sur le terrain pour implanter des cellules combattantes dans toutes les régions du nord. Une stratégie qui multiplie les risques d’infiltration des combattants djihadistes dans les zones considérées comme sécurisées. C’est dire que l’issue du dialogue inclusif inter-maliens qui s’ouvre la semaine prochaine à Alger va déterminer l’évolution des forces en présence dans le septentrion.

El Hadj Sinaly DIARRA

 

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