En quête d’une stratégie de communication sur l’accord de paix, l’ONG Dialogue humanitaire(HD) entendait croiser les regards de plusieurs spécialistes de la communication et des personnalités impliquées dans le processus de paix. Un atelier organisé dans ce but du 5 au 7 avril plaçait au cœur des échanges la question de la communication idoine en vue de permettre aux Maliens de vivre ensemble.
L’accord d’Alger présente une feuille de route devant être déployée sur l’ensemble du pays en vue d’asseoir définitivement le retour à une existence sereine. Selon l’ONG Dialogue humanitaire(HD), la conflictualité au Mali ne date pas d’aujourd’hui. Depuis les années 1960, des cycles successifs de violence secouent le pays, chacune de ces étapes a été marquée par des messages spécifiques délivrés par les différentes parties au conflit.
Ces différents messages ont contribué à construire un récit dans lequel chaque acteur fournit sa version de l’histoire nationale. A la suite de la signature de l’accord d’Alger en juin dernier, deux tendances fortes ressortent de ces multiples récits. Il s’agit d’une part d’une volonté commune de l’ensemble des parties prenantes d’aboutir à l’application de l’accord pour une coexistence pacifique au Mali. D’autre part, il y a un sentiment irrédentiste sur fond de violence au nord qui fait douter du retour définitif à la paix sur l’ensemble du territoire.
Dans ce contexte la mise en place d’un Comité de suivi de l’accord(CSA) obéit à un objectif précis qui est le respect et l’application dudit accord. L’échec des processus précédents a imposé d’ajouter au CSA un comité interministériel de mise en œuvre de l’accord (CNCA), permettant de garder l’Etat au cœur de l’application de l’accord.
Mais l’accord soulève un scepticisme qui exige d’abord un travail pédagogique auprès des populations au sud comme au nord. La question pour les spécialistes est alors le type de message à adresser aux populations. Comment s’assurer que le message reste à la portée des populations partout sur le territoire national?
La conflictualité malienne génère des messages parfois contradictoires, les différents acteurs comme les populations concernées étant ensuite en proie à un véritable doute sur la réalité du processus de paix. Les violences continuent au nord ne cessent d’éroder le sentiment de confiance d’une population éprouvée.
Soumaila T. Diarra
