La situation sécuritaire au Nord – Mali se dégrade. En effet, dans la journée du mardi 17 janvier, aux environs de 6h du matin, un groupe armé entre à Ménaka, région de Gao, multiplie les tirs en l’air et coupe toutes les liaisons téléphoniques. Avant de se diriger vers le camp militaire de cette ville, laquelle serait tombée un moment entre leurs mains. Le Mouvement national de libération de l’Azawad a revendiqué l’assaut. Mais, en réalité, ce mouvement frondeur est plus une organisation politique qu’une force armée.
L’attaque a véritablement été menée, selon plusieurs sources, par des éléments de l’Alliance du 23 mai, dont le parrain n’est autre qu’Iyad Ag Aghali, notamment le Colonel Ba Ag Moussa et le désormais ex Haut fonctionnaire de Défense du ministère de l’Energie et de l’Eau, le Colonel Assalat Ag Habi, lequel a fait un abandon de poste il y a à peine deux mois. S’y ajoutent certains revenants de la Libye, basés à Zakat, non loin de Tinzawatten, à la frontière algérienne.
L’Etat du Mali a rapidement dépêché l’équipe du Colonel Elhadj Gamou, soutenu par cet autre Colonel Ould Meydou, chef de la zone militaire de Ségou, un Arabe bon teint. A 11H 30 minutes, appuyés par l’armée de l’air, ils sont parvenus à libérer la ville et à s’y installer, sous les applaudissements et les encouragements de la population civile, qui les a accueillis en héros. Les communications n’étaient possibles que par RAC. Ce qui fait qu’il est difficile d’établir pour l’instant un bilan. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu des morts, des blessés et des voitures calcinées, six nous a-t-on rapporté. Deux assaillants auraient été faits prisonniers par la population au moment des bombardements menés par des hélicoptères de combat. Ils ont été solidement attachés et remis aux militaires, lesquels s’étaient terrés auparavant dans leurs domiciles respectifs
Le duo Gamou – Ould Meydou, après avoir libéré la ville, a demandé et obtenu de Bamako la poursuite des assaillants. Au moment où nous mettions sous presse, la traque continuait. L’armée est totalement mobilisée dans les trois régions du Nord : Tombouctou, Gao et Kidal. Ces trois villes sont, semble t-il, menacées. Aussi, Koulouba a-t-il, pour une rare fois, décidé de mobiliser des BRDM et des avions de combat pour parer au plus pressé et répondre instantanément à toutes les attaques, d’où qu’elles viennent, contre ces trois villes.
L’Etat est apparemment décidé à en découdre finalement avec les bandits armés. C’est pourquoi, depuis la semaine dernière, le chef d’Etat-major général des Armées, le Général Gabriel Poudiougou, accompagné du chef d’Etat-major de l’Armée de terre, Kalifa Kéïta, ont élu domicile à Gao.
Rappelons que, depuis quelques jours, la tension avait fortement monté, avec la mise en garde de ces bandits armés demandant à l’armée malienne de ne plus venir à Tinzawatten. Les Colonels Gamou et Ould Meydou les ont défiés en pénétrant dans la ville. Pour la circonstance, ils se sont faits accompagner de revenants de la Libye favorables au pouvoir, installés à Taglout. Ceux-ci, sans aucune condition, ont accepté de suivre ce duo pour défendre la patrie malienne. A suivre.
Chahana Takiou
Un véhicule et des armes emportés à la Brigade de Gendarmerie de Tessit (Ansongo)
Il était 15h lorsque l’information nous a été communiquée. Après le nécessaire recoupement, elle a été confirmée par des responsables administratifs d’Ansongo que nous avons pu joindre par téléphone. Il y a eu plus de peur que de mal, puisque le bilan annoncé est le suivant: la voiture de la Brigade et des armes enlevées, le domicile du Commandant de Brigade saccagé et des sacs de couchage volés, avant que les assaillants ne disparaissent dans la nature, malgré la course poursuite qui s’est engagée.
C.T