Globalement, la sous région est dans une situation céréalière déficitaire, mais notre pays, a dit le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alassane, se trouve dans la zone déficitaire moyenne. Ces explications ont été diffusées, dimanche dernier à la télévision nationale, après la tenue d’une conférence de presse sur la question. C’est donc dire toute l’importance d’un sujet dont la communication a été faite dans un contexte d’inquiétudes aux niveaux national et international.
Toutefois, ces inquiétudes n’ont pas été totalement levées dans la mesure où c’est le ministre lui-même qui nous demande de rester très vigilants. En effet, il a lancé un appel au Commissariat à la sécurité alimentaire, aux paysans et même aux consommateurs pour acheter et stocker des produits céréaliers. Il a indiqué que bien que la campagne agricole ait réalisé un excédent de 1 million 110.353 tonnes de céréales, cela ne nous met pas à l’abri d’une crise alimentaire. Pourquoi ? Parce que cet excédent reste trompeur dans la mesure où les pays de la sous région, dont la Côte d’Ivoire, ont déjà commencé à acheter les céréales. Nous appartenons à une zone communautaire, en l’occurrence, la CEDEAO, l’Uemoa, le Cilss, où le marché est libre et ouvert. Avoir un léger excédent dans une communauté où les autres sont déficitaires, a souligné le ministre, n’est pas gage de sécurité alimentaire.
La prudence doit d’autant plus rester de mise que le ministre a fait état de la désillusion dans la prévision de la campagne agricole de cette année. En effet, estimée à plus de 8 millions de tonnes, elle s’est finalement rétrécie à 5 028 000 tonnes, générant des pertes de 3 millions, 907 830 tonnes. Le gouvernement, a expliqué le ministre, a donc décidé d’acheter 45 000 tonnes de céréales qui seront mises à la disposition des populations dès décembre- janvier, pour la distribution gratuite afin de faire baisser la tension et éviter que les commerçants ne fassent augmenter les prix.
Baba Dembélé