Deuxième round des pourparlers d’Alger : Une discussion sans langue de bois est nécessaire

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Nord du Mali: à Alger, les réunions de travail retardées
L’ouverture de la rencontre

Certains politiques de l’opposition ont déjà répondu à cette interrogation par l’affirmatif. Or, depuis la défaite de l’armée malienne à Kidal, la seule alternative pour Bamako et ses alliés demeure des pourparlers définitifs avec ces multitudes groupes armés qui sévissent et sèment la terreur au Nord de notre pays. Cette deuxième phase de ces pourparlers d’Alger qui a commencé depuis deux jours est cruciale pour les groupes armés comme pour Bamako qui ne peut compter sur les armes pour se faire entendre.

 

Libération controversée des bandits de tous acabits, dont ceux-là même qui ont commandité des crimes les plus odieux au nom de l’islam, notamment le plus sanguinaire des Khalifes à l’époque qui obligeait les populations à assister aux atrocités infligées aux citoyens par ses troupes sur la place publique de Tombouctou. Houka-Houka, le plus redoutable qui a laissé des traces indélébiles sur ses victimes souffrant encore dans leur corps et dans leur âme. Des personnes comme ce criminel ne sont plus inquiétées au nom d’une réconciliation frustrante.

 

A ces fâcheuses libérations s’ajoutent une impossible réintégration des bandits armés qui ont égorgé des dizaines de soldats à Aguelhok et récemment assassiné sauvagement des fonctionnaires de l’Etat, suite à la visite du premier ministre Moussa Mara à Kidal. Autant de conditions imposées à Bamako pour faire taire les armes au Septentrion malien. Pire, pendant que les jeunes du sud préparent un concours pour accéder à la fonction publique, les bandits armés réclament le recrutement pur et simple des civils issus de la rébellion dans l’administration malienne. Pourtant, on le sait pertinemment, la suite de ces recrutements de complaisance pour l’Etat malien. La preuve, les prédécesseurs de Ladji Bourama qui, à travers les accords de Tamanrasset et d’Alger signés respectivement en 1991 et 2006, avaient procédé à des recrutements massifs d’ex rebelles ont abouti à une véritable catastrophe pour notre pays. Car ils ont relié avec armes et bagages la rébellion.

 

Quant aux groupes armés, ils se sont regroupés à Ouagadougou de 25 et 29 août pour éviter de se disperser comme le cas de la première phase. La seule conclusion bénéfique qui sortira de cette rencontre est cette volonté de ne plus revendiquer par les armes. Cependant, selon nos informations, ils affirment aller « Lutter par tous les moyens pour que l’Azawad du Mali soit enfin régi par un statut juridique conforme à ses spécificités dans l’intérêt supérieur de toutes ses composantes ». Ce qui implique l’épineuse question d’autonomisation ou de régionalisation du Nord.

 

En tout état de cause, une discussion sans langue de bois doit dominer ces pourparlers et le Mali doit réparer ses gants de combat pour frapper fort sur la table de négociation afin d’éviter d’autres problèmes. Les prières pour faciliter les discussions inter-maliennes sont certes, une bonne chose, mais les responsables du Mali doivent prendre entièrement leurs responsabilités vis à vis du peuple malien. Selon un ancien chef militaire du Mali : « Malien n’est ni inférieur, ni supérieur à Malien. Malien est égal à Malien ».

 

Christelle

 

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1 commentaire

  1. Taba
    243 commentaires

    17 nov 2012 – à 21:31

    L’autodetermination selon l’Assemblee Generale et la crise Malienne

    La resolution 1541(XV) adoptee par l’Assemblee Generale des Nations Unies le 15 Decembre 1960 se prononce sur le droit des Peuples a disposer d’eux-memes.Le 16 Decembre 1966 ,l’Assemblee Generale declare qu’en vertu de ce droit ,les peuples determinent librement leur statut politique et assurent librement leur developpement economique , social et culturel.Ils disposent librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles qui constituent leurs moyens de subsistance.L’autodetermination comprend deux composantes principales : L’autodetermination interne qui est le droit d’acquerir le statut de son choix a l’interieur de son pays ; et l’autodetermination externe qui est le droit a l’independance politique et qui se reduit quelquefois au droit a la secession.
    En tenant compte des interets des Etats qui abritent des nationalites ou ethnicites ,les Etats-membres des Nations Unies ont vite pris conscience de la necessite d’imposer des limites au droit des peuples a l’autodetermination. Les nationalites sont invitees a renoncer a l’independance et a se contenter d’un minimun de droits auxquels toute nationalite peut pretendre: le droit inviolable de l’existence, le droit du culte et le droit du developpement economique, social et culturel. En effet, le droit des peuples a l’autodetermination externe va a l’encontre de l’ interet fondamental de l’Etat. Il menace son droit a l’unite et a la cohesion interne en l’exposant au demembrement et devient la source de conflits. C ‘est pourquoi le principe de l’unite de l’Etat s’est impose en fin de compte. Le Secretaire General des Nations-Unies, U Thant a declare : « L’ONU ne peut accepter et n’acceptera jamais une secession dans l’un de ses membres » Ce droit a l’autodetermination externe est surtout reserve au cas de decolonisation Dans les autres cas, l’Etat ou se trouvait la nationalite devrait donner son consentement expres. L’Eritre a ete independant avec le consentement de l’Ethiopie (Meles Zenawi ) .Le Sud Soudan a ete independant a cause des violation des droits humains par le Nord Sudan.
    Les Nations Unies ont cherche a concilier le droit des Etats a l’unite et a la continuite dans leur forme spatiale avec le droit des peuples a la libre disposition en privilegiant leur droit a l’unite.La Chartre des Nations Unies stipule que les membres des organisations reclamant l’independance s’abstiennent de l’utilisation de la menace ou de l’emploi de la force contre l’integrite territoriale ou la preservation de l’independance de l’Etat ou ils se trouvent. De meme, les Etats doivent renoncer a recourir a la menace ou a l’emploi de la force contre un peuple revendiquant l’exercice de son droit a disposer de lui-meme. Cependant , lorsqu’il n’y a pas d’oppression ou de comportement raciste caracterises, les situations conflictuelles peuvent etre resolues par une forme de federalisme.
    Neanmoins il apparait clairement que le concept de l’autodetermination va a l’encontre du concept de l’integrite territoriale. Aussi , du point de vue juridique, un certain nombre de principes limite-t-il la mise en oeuvre du droit des peuples a disposer d’eux-memes ?
    1 )D’abord, le principe de l’integrite territoriale .
    La resolution 1514 ( 15) adoptee le 14 Decembre 1960 par l’Assemblee Generale des Nations Unies dispose que toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un pays

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