L’ensemble de l’exécutif français, au diapason du président et chef des armées François Hollande, répète inlassablement les mêmes “éléments de langage”.
“Détruire” les “terroristes”, “chasser” les “terroristes djihadistes” du Mali : la France fait tourner à plein régime la communication de guerre, usant d’une rhétorique martiale et simplificatrice aux accents “bushiens” que personne n’attendait chez Hollande. Depuis l’entrée en action, vendredi, des bombardiers et hélicoptères français au Mali, l’ensemble de l’exécutif français, au diapason du président et chef des armées François Hollande, répète inlassablement les mêmes “éléments de langage”. Communiqués, conférences de presse régulières, interviews le matin sur les radios, le soir sur les plateaux de télévision : le chef de l’État mais surtout les ministres des Affaires étrangères Laurent Fabius et de la Défense Jean-Yves Le Drian monopolisent la parole de l’action française au Mali.
“Les éléments de langage sont calés : la cause est juste, lutte contre le terrorisme, eux/nous, méchants/bons. Ce sont les fondamentaux de la communication de guerre”, estime François-Bernard Huyghe, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Plus d'”islamistes”, mais des “terroristes”
“Hollande fait simple et martial”, ajoute François-Bernard Huyghe, soulignant que la stratégie de communication est pour l’instant efficace. Selon un sondage de l’institut BVA paru mercredi, les trois quarts des Français approuvent l’intervention militaire.
Si quasiment l’ensemble de la presse française salue la “mue” du président français en “chef de guerre”, certains déplorent une machine médiatique qui vire à la “propagande”. “Quand on dit qu’on a répondu à l’urgence, on a d’abord répondu à l’appel du président malien, qui n’est que la marionnette des militaires, lesquels militaires s’apprêtaient à le déposer dans la semaine”, affirme le député écologiste Noël Mamère.
“Occulter la réalité”
Dans une tribune, l’influent critique des médias Daniel Schneidermann raille la communication élyséenne : “Plus rapide encore que le déclenchement de la guerre, la propagande de guerre française a démarré à la vitesse supersonique.”
L’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné affirme de son côté qu’il est interdit aux ministres de parler de combattants islamistes. “Il faut les qualifier de terroristes.”
Le journal se moque en particulier d’un Laurent Fabius qui “en fait des tonnes, qualifiant les adversaires de la France de terroristes et criminels”. “Cela se rapproche de la rhétorique de Bush, et c’est bizarre dans la bouche d’un socialiste”, relève François-Bernard Huyghe, qui explique que “l’utilisation à outrance du mot terroriste vise à présenter l’adversaire comme mauvais et inhumain”.
“Les réduire à de simples terroristes, c’est la solution de facilité. Cela efface la complexité du problème, occulte la réalité”, ajoute le chercheur, rappelant que la coalition des groupes armés islamistes recouvre des groupes d’origines, d’idéologies et aux objectifs différents. “George W. Bush agitait des fantasmes. Hollande fait de même”, dit-il.
“Vous demandez ce qu’on va faire des terroristes ? Les détruire.”
Sans comparaison avec un George W. Bush parti en “croisade” en Irak ou en Afghanistan, le président français, dont ses détracteurs dénonçaient la “mollesse”, a surpris en déclarant, comme mardi à Dubai : “Vous demandez ce qu’on va faire des terroristes si on les retrouvait ? Les détruire, les faire prisonniers si c’est possible et faire en sorte qu’ils ne puissent pas nuire à l’avenir.”
Encore une fois, le choix des mots rappelle une autre guerre “contre le terrorisme”, celle menée à partir de 1999 en Tchétchénie par les troupes fédérales russes dont la mission était de “liquider les terroristes”.
La difficulté pour la France, c’est qu’à faire l’amalgame entre al-Qaida au Maghreb islamique, le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et Ansar Dine, il peut devenir plus difficile à l’avenir de parler, de négocier avec ceux parmi eux qui seraient prêts à renoncer aux armes.
Pour le site d’information Mediapart, “le chef de l’État se condamne à un tête-à-tête exclusif avec l’actuel pouvoir malien, issu d’un putsch, bouleversé à plusieurs reprises ces huit derniers mois et perçu comme parfaitement illégitime par la population”.
La communication de guerre de la France est d’autant plus efficace que, sur le terrain, les journalistes sont interdits d’accès au nord du Mali par l’armée malienne et que, pour l’instant, l’état-major français est seul maître du robinet à images.
Lettre ouverte au président François Hollande
EXTRAITS:
Comment diable la France s’est-elle embarquée aux côtés des islamistes dans des crimes de masse en Libye et en Syrie ? Sous le prétexte fallacieux de protéger les populations civiles, Paris renoue avec le colonialisme. Pour Me André Chamy, François Hollande ne peut trahir les idéaux français et les valeurs de la gauche, il doit changer de cap.
http://www.voltairenet.org/article177165.html
c’est l’homme le plus valu de la terre. Beni de dieu, maigrissent les jaloux et meurent les ennemis.Mr Hollande est l’homme le honoré, loyal de la terre.
C’est con il aurait pu les inviter pour l’apéro quand même !
Comments are closed.