Détournements de fonds : Après les villas de la sécheresse les châteaux de la guerre ?

2

Les Maliens ont envie de donner à leur armée en cette période de guerre. Mais ils doutent si leurs contributions vont arriver à bon port.

Un petit gosse arrache 500 F Cfa à son père. Il veut aller les donner à nos soldats- qui, tout le monde le sait, ont faim et manquent de tout. Pour ce faire, il se rend à la radio FR3 mais n’y trouve aucun soldat. En désespoir de cause, il contacte le confrère Diossé Traoré pour lui dire qu’il a 500 F pour notre armée. Qu’il était venu à la radio pour le leur remettre mais qu’il n’avait trouvé personne- car le petit tient à aider ses soldats. Beaucoup, mais vraiment, beaucoup de Maliens sont animés du même esprit que ce petit patriote et humain. Mais ils sont  tiédis dans leurs instincts patriotiques par l’expérience vécue avec arrogance depuis vingt ans : le détournement est tout simplement devenu le sport national par excellence. Cela a commencé dans les sphères étatiques puis a inondé le reste du Mali. Résultat, là ou l’argent, ou autre chose passe, il est fatalement détourné. Les exemples sont si nombreux, si envahissants et si patents que cela n’impressionne plus personne au Mali.

La Can de football vient d’avoir lieu voilà quelques semaines. Pour accompagner les Aigles en Afrique du Sud, nous avons été sollicités pour mettre la main à la poche. Nos joueurs sont revenus, et aucun compte rendu-comme d’habitude. Les citoyens ne savent pas ce qui a été fait avec leur argent et ils sont tellement habitué à cela que cela ne leur fait plus rien. Un peu plus loin derrière nous, il y’a l’affaire du fonds mondiale. Elle est encore vivante dans les esprits : des fonctionnaires n’ont pas hésités à détourner, à leur seul profit, des centaines de millions destinés à sauver les pauvres gens du palu, de la tuberculose t du Sida. C’est à l’attention des lecteurs étrangers que l’on évoque ces quelques exemples parmi des milliers pour les édifier ; les Maliens, eux vivent ça à longueur de journées.

Ajoutons-y les cas tout aussi sinistre, égoïste et criminel du dossier des criquets pèlerins. Des nuages noires des criquets avaient envahi le Mali et menaçaient tout le Sahel et le Sahara.  Comme un seul homme, le monde a volé au secours du Mali pour le sauver et sauver les autres du même coup. L’argent venu, le carburant et tout le reste ont fait objet d’un détournement sans vergogne et cruel sans coup férir. Le confrère Info Matin en a confectionné un surnom le ministre qui était aux affaires en ce moment là : « Sacré Seydou des criquets ». Et ce sobriquet a eu beaucoup de succès.

Bref le Mali, surtout démocratisé, est devenu un havre de paix pour détourneur et un enfer pour tous ceux qui seraient tenté d’empêcher les détourneurs. Le détournement est tout simplement devenu le sport national par excellence. Or, celui dont le père a été tué par un taureau rouge prendra peur en apercevant un tas de terre rouge, dit l’adage. Du coup, beaucoup de Maliens hésitent à faire des dons en faveur de l’Armée. Cette crainte est dopée par la vue de nos soldats sur le petit écran. Machinalement, les gens les comparent aux autres qu’on voit aussi. On voit que les nôtres sont malfamés et mal équipés. Et pourtant, tous les jours les dons affluent ; mais le sort du soldat malien ne s’améliore pas au vu du Malien.

On apprend que la bureaucratie s’y est mêlée. Deux commissions auraient été créées, une pour s’occuper des dons en espèce et l’autre pour réceptionner les dons en nature. Par rapport aux dons réceptionnés, on parle aussi d’après guerre. C’est bizarre. Comment attendre la fin de la guerre pour distribuer les dons reçus?  Ce n’est pas le bon moment pour le faire ? Et pourquoi ?  Les propos tenus par le procureur Tessogué, les Maliens ont apprécié que quelqu’un daigne leur parler avec tant de franchise, ont alerté un peu plus l’opinion. Pour accuser nos soldats d’exaction et d’amalgame, sapant ainsi leur moral, il y’ a trop de monde ; et du beau monde. Mais pour les soutenir…

Amadou Tall

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. 😆 LA PLACE DE TOUS LES JOURNALISTES COMME D’AILLEURS DE TOUS LES MALIENS C’EST AUSSI LE FRONT, PAS SEULEMENT LE CAPITAINES SANOGO 😆

    ❗ ❗ LE DOCTEUR CHEICK MODIBO DIARRA EST LA SOLUTION POUR LE DEVENIR DU MALI ❗ ❗

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/04/19/un-cerveau-de-la-nasa-a-la-tete-du-gouvernement-malien_1687514_3212.html

    ❗ ❗ MALIENNES ET MALIENS DEMANDEZ VIVEMENT LE RETOUR DE CE FILS DIGNE DU MALI ❗ ❗

    L’histoire des sociétés humaines nous enseigne qu’elles ont réalisé leurs plus grands progrès grâce à la capacité créatrice et aux durs labeurs des hommes et des femmes qui les composent.

    💡 Les nations se bâtissent à travers la vision et le travail de leurs fils ❗

    Notre pays ne pourrait pas échapper à cette règle de l’Histoire.

  2. Chèrs journalistes maliens apprenez à relire vos copies il y’a trop de fautes dans cet article.

Comments are closed.