Les populations cassent les portes des magasins de la Croix-Rouge et emportent des vivres. Le fait est inédit. Les populations du cercle de Ménaka, localité située à 317 km de Gao avaient pris pour cible les magasins de la Croix-Rouge pour se servir en vivres.
Au matin du vendredi 2 juillet dernier, les populations se sont regroupées à proximité de l’école fondamentale dans l’enceinte de laquelle se trouvent les magasins de vivres de la Croix-Rouge.
Elles n’ont eu aucune peine à pénétrer dans les magasins pour s’emparer des vivres. A Ménaka, on affirme que le don de vivres destinés à la population aurait été détourné par les politiques de la localité. Ce qui a provoqué la colère des populations. Selon nos sources, il semblerait qu’une partie du don de céréales destinée à la population frappée de plein fouet par la famine aurait été détournée. Certaines familles se sont contentées de quelques kilos de céréales (juste pour se nourrir pendant une journée). On accuse dans la foulée les responsables politiques de Ménaka de détournement de vivres.
Pourtant, le Secrétaire exécutif du Cilss – comité inter Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel, Alhousseyni Brétaudeau, avait tiré la sonnette d’alarme par rapport au détournement de vivres devenu, selon lui, le sport favori des politiques.
Mais, la réaction de Bamako se fait encore attendre, en tout cas, au moment où nous mettions sous presse. Or la tension est encore très vive à Ménaka où les populations n’ont pas apparemment dit leur dernier mot.
Alhassane H MAIGA