Sans détour : tour de Babel : Mieux vaut la conversation…

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Mali : Scènes de guerre à Kidal
L’entrée de la ville de Kidal

«La vengeance est un plat qui se mange froid.». Tel était le titre d’un film d’une certaine génération. Ne serait-elle pas au pouvoir ces temps-ci ? Que sais-je ? Ne nous voilons pas la face,  le Mali, à travers les FAMA, vient de recevoir une gifle. Le peuple malien n’avait point besoin d’une seconde humiliation. Mais à qui la faute ?  A la Tour de Babel ! Qui fait quoi et pourquoi ? Tour de Babel !

 

Non ! Le Mali n’avait nullement besoin de subir un autre revers. Nos autorités auraient-elles cédé sous la pression populaire pour oser tenter le diable ? Ne savaient-elles pas que le terrain était miné, au propre comme au figuré, avec certains dés pipés ? Comment un correspondant qui semblait crédible jusqu’à ce mercredi fatal a osé balancer un secret-défense par la voie des ondes ? Tour de Babel !

 

 

Qui veut la paix, prépare la guerre ! C’est une évidence consacrée. Mais qui veut l’enfer, craque la brindille pour mettre le feu aux poudres. Ignorant ou conscient d’un déluge de feu potentiellement explosif. Il ne fallait pas céder à la tentation ! Il ne fallait pas tomber dans le piège grossier d’une flagrante provocation ! Qui mieux que Mara pour orienter raisonnablement le poids de la décision et donc inverser le sens gravitationnel de l’histoire ? Fils de l’un et surtout homonyme de l’autre, son nom à lui seul constitue tout un programme avec des défis en chapelet pour barbu néophyte. Tour de Babel…

 

 

Action-réaction-anticipation ! Le sage aurait choisi la troisième option. Comme le Vieux Baoulé, Nana Houphouët. Qui veut la paix,  prépare la guerre. Surtout dans cette véritable tour de Babel des Tropiques. Surtout avec ce mouvement de balancier et des hommes de troupes et des responsables militaires et du jeu des intérêts. Surtout enfin avec des apatrides spécialistes de la propagande médiatique, de l’intox et équipés des meilleurs gadgets en matière de communication GPS. Au point d’avoir réussi le tour de force d’infiltrer l’O.N.U afin de se faire inscrire sur la liste des peuples menacés de génocide. Sachons donc raison garder.

 

 

Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes ! Donnons du temps au temps ! Car mieux vaut la conversation que la confrontation. La force de l’argument doit primer sur l’argument de la force. La vengeance demeure un plat qui se mange froid. Surtout si les conditions ne nous en laissent pas une autre issue. Surtout aussi dans cette véritable tour de Babel, y compris au sein de Serval, de la MINUSMA et du gouvernement. Pour le reste, évaluons, sereinement, objectivement et profondément, sans jeter le bébé avec l’eau du bain. Ils bénéficient d’une circonstance atténuante : le mérite d’avoir essayé. Autre circonstance atténuante : d’être allés à l’assaut avec leurs armes, la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. D’autant plus qu’IBK ne saurait s’octroyer le luxe de changer de P.M. en moins d’un mois. Ou faire sauter le ministre de la défense, reconnu comme un expert de la question sur le terrorisme. Ceux d’en face pourraient-ils en dire autant sur leurs armes ? D’où leur triomphe modeste. Le vin est tiré, il faut le boire ! Quitte à changer de veste pardon, de fusil d’épaule dans cette infernale Tour de Babel. Advienne alors que pourra !

 

 

JEANNOT LOISEAUD

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