Désarmement des groupes armés au nord du Mali : Entre dialogue politique et utilisation de la violence légitime

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L’élection présidentielle approche à grands pas. Elle est prévue pour le mois de juillet 2013, selon les prévisions initiales. Or,  force est de constater qu’une partie du territoire malien demeure occupée par des groupes armées “qui refusent le redéploiement de l’administration” et la présence de l’armée malienne dans cette zone. Ces derniers souhaitent d’abord l’ouverture du dialogue avant un éventuel désarmement.

Kidal est toujours sous contrôle du Mouvement national de libération de l’Azawad, le MNLA. wikipedia
Kidal est toujours sous contrôle du Mouvement national de libération de l’Azawad, le MNLA.
wikipedia

Il est bon de noter à ce niveau, comme le disait Max Weber, sur son territoire seul “l’Etat possède le monopole de la contrainte physique légitime”. Cela ne signifie pas que la violence soit le seul moyen de l’Etat, ni même son moyen ordinaire. Mais, elle constitue le dernier recours. Il ne signifie jamais que l’Etat est le seul à faire usage de la violence dans son territoire. La criminalité, le terrorisme, la rébellion, et toutes sortes de violence privées subsistent, fut-ce à l’état résiduel. Mais, est le Seul à être autorisé à faire usage de la force.

Partant de ce constat, la présence d’une “force armée” parallèle dans le nord du Mali et qui défie l’Etat malien, est une situation qui porte atteinte à son existence. Pour mettre fin à cette situation l’Etat malien a deux solutions, qui poursuivent le même but, puisque dans les deux cas, la finalité est politique, seuls les moyens divergent. Il s’agit du dialogue (convaincre) et la guerre (contraindre).

Comme l’écrivait Clausewitz au XIXè siècle : “La guerre n’est que la simple continuation de la politique avec d’autres moyens”. En effet, qu’est-ce que la guerre, si ce n’est le moyen de faire aboutir un projet politique auquel ne sont pas parvenues diverses pressions pacifiques assorties de négociations ? Les hautes technologies, avec l’armement qui en est issu, donnant lieu à une course échevelée, sont un moyen d’obtenir la victoire militaire. Ce qui conduit en fait à l’atteinte de l’objectif politique assigné, à savoir, la libération totale des territoires occupés et les élections libres en juillet 2013. Commandée par la politique, la guerre est un acte réfléchi et rationnel, dans la mesure où la politique l’est aussi. Cela implique que la guerre est le moyen ultime de résoudre un différend transformé en conflit. Le conflit armé est en soi le résultat de l’échec d’une négociation qui en est arrivée à un ultimatum, formulé ou non et repoussé. Il y a lieu de considérer que la majeure partie des différends internationaux ou intra étatiques sont résolus par une négociation, bien avant leur transformation en conflit, puis en conflit armé ouvert, c’est-à-dire en guerre…

La situation de Kidal, si elle devait perdurer, n’échapperait pas à cette logique. Et l’Etat malien serait amené à user de son monopole de la violence légitime pour contraindre les groupes armés à désarmer, sans préalable.

Mastro MORETTI

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6 COMMENTAIRES

  1. Le danger de cette affaire, c’est que l’Etat d’ugence en vigueur au Mali sera bientôt brisé. la Farnce n’y peut rien; pas plus que Dioncounda et son gouvernement. car, ce que le Professeur Traoré ne sait pas, c’est que toutes les composantes de l’armée sont frustrées par cette ènième humiliation (poiltique cette fois-ci !). Dans cette situation, les services de renseignement (La SE) ne donneront jamais l température réelle du pays au Président Dioncounda et à son gouvernement.. Et ça a pétér à leur insu … Et ce sera extrêmememntdangereux pour Dioncounda, qui ne doit jamais oublié qu’il a été imposé au peuple malien par la CEDEAO. Prenez vous au sérieux les appels à une MARCHE CE MARDI A BAMAKO pour exiger <> ?
    Que la France ne connaisse pas ce peuple malien, on peu comprendre. Même observation pour Diango CISSOKO qui n’est pas politique. MAIS QUE DIONCOUNDA SE TROMPE UNE SECONDE FOIS SUR CE PEUPLE ! Cela est inadmissible. Je suis très au sérieux, on l’a raté une fois quand il s’est laissé embarquer par la CEDEAO.
    . Cette fois-ci, mon Professeur, je vous ai toujours considéré comme une chance pour le pays dans la grave crise que nous connaissons. Dites à la France que personne n’a intérêt à ce que Bamako soit dans la rue aujourd’hui, parce que la fermentation sociale est là. Votre SE vous la cache ! ! !

  2. L’armée malienne devrait se presser d’occuper son territoire si nécessaire avec la “MISMA” et les groupes arabes les plus crédibles car la France est entrain de préparer le partage de notre territoire au profit du MNLA qui est certainement supposé l’aider à retrouver ses otages. Une fois la date buttoir du 1er Juillet arrivée, il sera impossible de procéder à quelques changement que ce soit. Le statut en ce moment sera maitenu pour les Cinq à Dix ans de la MINUSMA.
    Le gouvernement malien devrait denoncer la mouture actuelle du mandat et exiger des amendements car il affaibli les forces maliennes sur notre territoire et renforce les forces françaises qui vont dicter leur loi sur un territoire débarrassé de toute présence malienne.
    Les signes précurseurs de ce “scénario catastrophe” sont la présence prématurée de la Mauritanie et l’action des français en faveur du MNLA. Toute négligence de ce scénario pourrait avoir des conséquences très facheuses sur l’avenir du Mali

  3. Il est facile de faire la guerre derriere un clavier aux USA ou en France.TSankara est mal placé pour qualifier quelqu’un de raciste il n’a qu’à relire son post pour s’en rendre compte! Ici au Mali on n’a pas besoin de va-t-en guerre on veut la paix et la quietude en epargnant au maximum les vies des maliens quelqu’ils soient! Nous n’avons pas besoin de discours irresponsables des gens qui sont surs qu’ils ne combattront pas à Kidal et n’habiteront jamais aucune contrée du nord du Mali. Si on aime notre Mali il faut accepter que c’est un bien en partage avec tous les fils du pays et non un héritage de quelques opportunistes lettrés ou expatriés qui ne se soucient pas du devenir des populations laborieuses qui supportent tous les errements des pseudo-intellectuels qui n’ont pour seul credo que voler et s’enrichir par tous les moyens. Nous avons eu assez de morts,evitons de grossir les rang de veuves et d’orphelins,evitons des propos haineux contre nos compatriotes et nos amis et alliés.

  4. AU DIABLE, le dialogue, la negociation avec le MNLA.
    MAUDIT soit CELUI qui va s’assoir avec les brigands, les violeurs les voleurs, les hors la loi, les terroristes, les racistes et ignoble Mnlistes. Pourquoi mes freres de Kayes, ou la chaleur a une certaine periode jete meme les margouillats sur la route de l’exile, ne se revolteront pas contre leur « sort? » Pourquoi les Tamasheqs noirs « bellah » ne prendront pas les armes pour s’affranchir des « esclavagistes » sur lequel le monde ferme les yeux?
    CE SONT CEUX QUI PRENNENT LES ARMES, CEUX QUI DETRUISENT (Amadou boli le fuyard Sanogo, et les Nabab du MNLA) qui se la couleront douce tres bientot dans nos rues.
    JE PLAINDS LE MALI, LES SOLDATS morts et blesses, les Col. DIDIER, GAMOU ET TOUS CEUX QUI CROIENT ENCORE A L’HONNEUR.
    Maudit soit Blaise Compaore: S’IL AVAIT LAISSE LE MUJAO REGLE LES COMPTES AU CHEFS DU mnla, ON EN SERAIT PAS LA A PARLER NEGOCIATION.Pourquoi a-t-il envoye son avion et les sauver: POURQUOI?Pourquoi BRDL de

  5. ………Ca finira tôt ou tard par un bain de sang car, les mensonges du MNLA ne resteront pas éternels et impunis . La nouvelle génération en finira avec ce groupe de bandit et rétablira l’ordre sur l’ensemble du territoire malien. Nous en sommes qu’au début de cette histoire. Vive le MALI!

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