S’il y a un sujet qui divise au Mali aujourd’hui, c’est bien l’Accord Alger du 4 juillet dernier. A la faveur d’un meeting de soutien à cet Accord d’Alger, initié par la mairie de la CV, le ministre de l’investissement des petites et moyennes entreprises, M. Ousmane Thiam n’a pas fait dans la dentelle pour fustiger le comportement de ceux qui ont désapprouvé l’Accord. «Il y a des gens qui prônent la guerre parce qu’ils ont leurs familles à l’étranger. Mais ATT, lui, a sa famille à Bamako », a martelé le porte parole du gouvernement. M. Ousmane Thiam qui parlait ainsi publiquement et pour la première de l’Accords d’Alger, n’ira pas jusqu’à citer un nom. Mais l’allusion est on ne peut plus claire. Il ne fait l’ombre d’aucun doute, que de toutes les personnalités du pays, IBK est le seul qui soit monté au créneau pour dénoncer. Le président du RPM, contrairement à ATT, comme l’indique le ministre Thiam, serait le seul à avoir actuellement toute sa famille, disons sa progéniture à l’étranger.
Après donc les généraux de l’armée malienne, c’est au tour du ministre porte parole de prendre le relais dans l’auguste salle du palais de la culture, en présence de son collègue Seydou Traoré, ministre de l’agriculture et aussi des notabilités du districts, de la société civile, notamment des représentants de l’Umama.
Le maire de la CV, M. Demba Fané, élu de l’Urd de son coté n’est pas allé d’une main morte pour dénoncer l’attitude de ceux qui ne sont pas allés dans la même direction qu’ATT. Le maire va jusqu’à qualifié cette attitude «d’une intrigue politicienne».
«Ce n’est pas au moment, où les ex-rebelles touaregs saisissent la perche de la paix, qu’ailleurs, le ton ne soit pas celui de l’entente, de la paix et de la concorde », a fulminé M. Fané.
En tous cas, la sortie musclée d’un membre du gouvernement et non moins porte parole, pour répliquer à ceux que d’aucuns n’ont pas manqué de qualifier de va t-en guerre n’est plus ou moins que la réponse, à la persistance du RPM à faire savoir, à toute occasion, que l’Accord d’Alger ne garantit pas la paix. IBK et ses militants n’ont eu de cesse de s’adonner à un exercice de pédagogie pour démonter les failles et lacunes de ce qu’ils ont qualifié «d’accords de la honte». Le président du RPM disait à l’occasion d’une de ses sorties «ceux qui ont pris les armes n’ont craint ni hésité à prendre leurs responsabilités, face à un Etat dont ils savaient la grande faiblesse de l’autorité» avant de se convaincre :«les accords d’Alger ne garantissent pas la paix ».
A ce jeu de ping-pong ou chacun joue son petit numéro, les empoignades politiciennes ont encore de beaux jours devant elles.
Abdoulaye Diarra