Attendues depuis l’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéïta et annoncées à grand coup médiatique la semaine dernière, les Assises nationales sur le Nord se sont finalement tenues le week-end dernier. Avec des fortunes diverses.
D’une part, ce plus grand forum organisé par notre pays depuis les événements de mars 2012 a effectivement permis de débattre de beaucoup de préoccupations et d’attentes du peuple malien engagé dans la voie de la recherche de la paix. Mais d’un autre côté, les assises n’ont pas permis de crever l’abcès par rapport à des dissensions entre le pouvoir et certaines communautés et populations du nord.
En outre, des discussions de 3 jours permettent-elles réellement de déterminer tous les éléments nécessaires à l’enclenchement des négociations avec les groupes armés ?, s’interroge une frange importante du peuple.
Les assises étaient prévues pour regrouper toutes les composantes sociales du pays. Et effectivement, a répondu à l’appel une majeure partie des catégories sociales et professionnelles du pays invitées : institutions de la République ; chefferies coutumières et traditionnelles ; syndicats et groupements professionnels ; universitaires et intellectuels ; associations, ONG, clubs et collectifs ; cadres administratifs et techniques ; artistes, sportifs et créateurs ; médias publics et privés ; partis et regroupements de partis politiques ; femmes et les jeunes ; mouvements et groupes d’autodéfense ; déplacés internes et réfugiés ; forces armées et de sécurité ; partenaires au développement ; organisations internationales ; et mouvements armés et groupes d’autodéfense (Mnla, Hcua, Maa, Fpr, Mfua et Mpgk).
Mais, l’arbre du grand nombre de participants (plus de 1000) ne doit pas cacher la forêt de déception de certains concitoyens qui ont tout simplement refusé de venir participé à ce qu’ils qualifient de « folklore » ou qui cédé après de longues négociations (prières ?).
En effet, si selon les organisateurs du forum, les participants ont été désignés selon la qualité de représentation de l’entité et un souci d’équilibre et d’équité. Et que seuls les délégués dûment mandatés ont été admis à participer aux assises. Pour les contestataires, le gouvernement a choisi des nordistes résidents à Bamako et des vieilles notabilités et responsables de groupes armés qui ne sont ni (suffisamment) représentatifs des populations au nord, ni (suffisamment) imprégnés des problèmes locaux. Selon eux, la concertation devrait aller de la base au sommet. Tel ne fut pas le cas.
L’autre interrogation à l’issue de ces assises, c’est de savoir si les travaux, pliés en 72 heures, ont effectivement permis de rassembler assez d’éléments pour engager en position de force les négociations avec les groupes armés. Car, ce point est également l’une des raisons de la tenue de ces assises. N’oublions pas que ces négociations, qui vont aboutir à un accord définitif, vont peser dans l’avenir (social, sécuritaire et politique) de notre pays. Et qu’il faille aller au-delà de simples assises pour les préparer. Plus sérieusement.
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