Mais, une association est en voie pour gérer leurs préoccupations et les sortir ainsi de l’oubli dont ils font objet au pied des décideurs.
Il ne fait pas bon d’être déplacé du nord aujourd’hui à Bamako. Que l’on soit chez un hôte (parent ou inconnu), dans la cour d’une école ou dans la rue, le problème reste posé. Ceux qui ont reçu chez eux des familles entières ou des inconnus sont débordés. Il existe bien un élan pour venir au secours des victimes de la drôle de guerre mais ceux qui sont dans nos murs semblent oubliés. D’où la mise en route d’une association pour « gérer nos préoccupations et celles des déplacés vulnérables », comme l’a justifié sa présidente Diarra Mina Coulibaly. Son nom : Association malienne de secours humanitaire d’urgence (Amshu).
Soutenu par les efforts de notre confrère Diossé Traoré, la structure a déjà recensé 200 familles dont 70 femmes et 65 enfants. Elle compte également «participer à l’effort d’extirper les populations restées sur place de la situation humiliante et dégradante imposée par la barbarie sans qualificatif », toujours selon sa présidente.
Le samedi 2 juin denier, l’association a organisé une rencontre d’information à la Maison de la Presse, pour sensibiliser toutes les parties concernées et sortir ces déplacés de l’oubli dont ils font objet. Une foule importante s’est retrouvée à cette occasion et les témoins privilégiés ont pu voir, en chair, en os et en détresse des êtres humains, comme eux déracinés en plein jour et exposant leurs misères dans la dignité et dans le seul souci d’informer ; afin que nul ne puisse dire :’’je ne savais pas’’. Parmi eux, le maire et frère jumeau du député Codem, Alhassane Abba, mis à la porte, la veille, par sa belle-sœur avec femme et enfants. Un malheur n’arrive décidément jamais seul et parfois, il vient d’où on ne l’attendait pas.
Amadou Tall