Que vous aspire, Excellence, les appels de certains Maliens en direction de votre pays pour aider à recouvrer l’intégrité territoriale du Mali ?
Je pense que ces appels traduisent un sentiment sincère puisque la Russie a toujours été une amie de longue date et fiable du Mali, qui a toujours accompagné ce pays dans le malheur comme dans le bonheur, comme dans tout mariage. C’est donc normal que les gens s’adressent à nous En tout cas j’ai transmis tous ces appels qui ont été formulés ici. J’espère que ca ne restera pas sans réaction car on est conscient à Moscou de la situation et nous allons on travailler avec nos partenaires maliens pour trouver une sortie le plus vite possible de cette crise
Sous quelle forme, selon vous, pourraient se manifester une aide de la Russie ?
Il est peu prématuré de le dire car c’est à l’étude pour l’instant. N’essayons pas de mettre la charrue devant les bœufs. En tout cas au niveau politique nous avons toujours été du côté des autorités maliennes pour trouver une solution durable à la crise. Nous allons continuer à travailler politiquement à travailler avec nos partenaires du conseil de sécurité, les partenaires maliens de la Région. En ce qui concerne les aspects matériels cela nécessite un travail beaucoup plus approfondi. Il est donc prématuré de préjuger de la forme qu’ils pourraient prendre.
Vous parlez de bons rapports avec le Mali mais vous avez été quand même convoqué par les hautes autorités après le passage du Mnla à Moscou…
Convocation est un mot trop fort. J’ai été effectivement invité à voir le ministre des Affaires Etrangères et le conseiller des affaires étrangères du président pour leur expliquer. D’ailleurs j’allais le faire moi-même – on a anticipé mon souhait – pour expliquer ce qu’il en était de cette visite de la délégation du Mnla (à Moscou Ndlr). C’était juste une visite de travail d’un jour, une rencontre de travail très brève avec un des vice-ministres des Affaires Etrangères.
Quel en était le but visé ?
Le but était de les écouter et de le dire ce que nous pensons de la crise , de notre vision du dénouement de la crise : le respect de l’intégrité territoriale et de l’unité du Mali, la recherche de la solution par le dialogue inclusif et la négociation. Je pense que nous avons été entendus. C’est de tout cela qu’il a été question. Il n’y a eu aucune discussion approfondie sur les gisements du sous-sol malien moyennant des échanges contre des armes ou quelque chose de ce genre. Il n’en a jamais été question lors de la brève rencontre qui a duré seulement une heure. C’était juste un échange dont le seul but était de ramener le Mnla à une position plus constructive en ayant à l’esprit d’aider les autorités maliennes à retrouver le chemin de la paix.
Qu’en est-il de l’exemplaire coopération militaire entre la Russie et le Mali ?
Ca continue. Ca prend peut-être des formes moins spectaculaires qu’à l’heure actuelle mais plusieurs dossiers sont à l’étude. Ce sont des choses discrètes ; on ne peut pas tout dévoiler. Je vous assure toutefois qu’il y a des contacts réguliers au niveau du ministère de la Défense. Il y a un groupe d’assistance militaire ici et on travaille sur de nombreux dossiers ; je pense qu’on est sur la bonne voie et à force de vouloir on finit par obtenir.
On pense également que votre pays n’exploite pas assez le riche potentiel de russophones à la formation desquels il a contribué…
Il y a plusieurs associations : les amis de la Russie, les étudiants et professeurs de Russe, las anciens étudiants, entre autres. Nous regrettons qu’elles aient une existence un peu disparate. Au fait, nous considérons tous les anciens de la Russie ou de l’Union soviétique comme nos ambassadeurs : ambassadeurs de la paix, de l »amitié et de la compréhension mutuelle entre nos deux pays. Nous allons travailler avec plus d’assiduité à réunir tous ces gens pour qui la Russie ne représente pas qu’une notion géographique sur la Russie, que note tient à cœur. Nous espérons arriver à de bons résultats ensemble.
Propos recueillis par A. kéïta