C’est forts de l’optimisme d’aboutir enfin à une paix durable dans le septentrion malien que les travaux de la deuxième phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger ont démarré le lundi 1er septembre dernier. Le ministre algérien des Affaires étrangères dont le pays est le chef de file de l’équipe des médiateurs a déclaré que son pays ne ménagera aucun effort afin que le processus en cours soit couronné de succès pour rechercher les voies et moyens visant à ramener la paix dans cette partie de notre territoire.
Initialement prévue à 15H, l’ouverture des travaux d’Alger II n’a eu lieu qu’aux environs de 17H. Et ce, en raison d’un subterfuge mis en place par les indépendantistes pour saboter la rencontre. C’est ainsi qu’ils ont demandé à parler avant les représentants des mouvements armés loyalistes et de quitter la salle sans le mot que devaient prononcer ces derniers.
Après cet incident, la cérémonie d’ouverture a pu avoir lieu normalement. Dans son discours, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a demandé que tout le monde œuvre pour l’instauration de la paix et la promotion de la sécurité dans le nord de notre pays. Il a rappelé que cette seconde phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger se tient conformément à la feuille de route signée le 24 juillet dernier à Alger entre le gouvernement malien et les six mouvements armés. Il a ajouté que les plus hautes autorités de son pays à la tête desquelles le président Abdel Aziz Bouteflika accordent une attention particulière à la réussite de ces négociations, d’où les efforts consentis pour réunir autour de la même table les différents protagonistes de la crise malienne. Le ministre algérien des Affaires étrangères a par ailleurs, défini le cadre de ces négociations qui seront menées suivant quatre groupes de travail. Il s’agit de : Politique et institutions, sécurité et défense, développement économique et social ainsi que la réconciliation nationale.
Lui succédant au pupitre, son homologue bukinabé, Djibril Bassolé, représentant le médiateur de la CEDEAO et l’organisation pour la conférence islamique (OCI) a noté la convergence de vue entre Algériens et Burkinabé pour parvenir à un règlement de la crise au nord du Mali. Il a appelé la société civile malienne largement représentée à s’impliquer davantage dans les discussions. A l’endroit des groupes armés, il les a exhortés à surmonter leurs divergences et d’harmoniser leurs positions. Quant aux autorités maliennes, le ministre burkinabé leur a demandé de tendre une oreille attentive et une main fraternelle aux belligérants tout en combattant farouchement les terroristes. Il a également déclaré le soutien de l’organisation de la conférence islamique à ces initiatives visant à ramener la paix et la quiétude au nord du Mali. Enfin, il a demandé à tous les acteurs de s’engager pour trouver, même s’il ne s’agit pas d’un accord de paix global mais au moins un plan cohérent de sortie de crise.
Quant au haut représentant de l’union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) l’ex-président burundais Pierre Buyoya, il a souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour maintenir le climat de confiance entre tous les acteurs avant de réitérer le soutien de son organisation au processus d’Alger. Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali et patron de la MINUSMA, le Néerlandais Bert Koenders, a précisé qu’Alger II est une phase cruciale pour ramener la paix et la sécurité au Mali. Pour lui, la stabilité de la région sahélienne est également un souci permanent de son organisation. Il a insisté sur le fait que les différents acteurs doivent montrer la voie de la sagesse et de la paix pour un «Mali plus fort, plus grand, plus solidaire et plus uni». Au chapitre des soutiens au processus, on peut également noter celui de la CEDEAO qui, à travers son représentant spécial au Mali, Cheaka Aboudou Touré l’a réitéré.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a commencé son allocution par saluer la dextérité de l’Algérie qui n’a ménagé aucun effort pour une résolution rapide de la crise au nord du Mali. C’est ainsi qu’il a noté le fait que ce pays a d’ailleurs payé un prix fort à ce conflit avec la mort de deux diplomates sur les 8 enlevés dans le consulat de Gao en avril 2012 par des éléments du MUJAO. Il a annoncé que le gouvernement malien vient à ses pourparlers avec les meilleures intentions et une grande ouverture d’esprit pour contribuer au règlement définitif de cette crise. Avant d’exprimer son espoir de voir cette phase des pourparlers mieux conduite, il a précisé l’engagement des autorités maliennes à appliquer tous les accords qui y seront issus. Pour lui, c’est toute la population malienne qui continue de souffrir de cette situation.
Signalons que cette phase des pourparlers suscite beaucoup d’espoir en ce sens qu’elle devrait permettre l’aboutissement d’une paix durable. Elle s’étalera jusqu’au 9 octobre prochain, mais les organisateurs n’excluent pas une évolution compte tenu de l’importance des sujets à débattre qui doivent porter sur le fond. Précisons qu’outre les représentants du gouvernement malien (avec à leur tête cinq ministres dont les affaires étrangères, la sécurité, la reconstruction du nord, la décentralisation et la réconciliation nationale), six mouvements armés signataires de l’accord d’Alger et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (dissident), la rencontre se tient en présence de nombreux acteurs de la société civile malienne. Ceux-ci qui représentent les communautés à la base assisteront aux débats durant une semaine avant de se retirer pour des discussions directes entre les membres du gouvernement et ceux des groupes armés.
Affrontement verbal entre partisans et adversaires de l’unité du Mali
L’ouverture des travaux de la seconde phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger a été quelque peu mouvementée. D’ailleurs à un moment, certains ont même cru que tout ce qui avait été obtenu jusqu’ici comme percée pourrait être remis en cause. Et ce, en raison de la réaction des indépendantistes qui n’ont pas manqué d’user de manœuvres dilatoires pour saboter le démarrage des travaux. Ainsi, ce groupe de séparatistes composé du MNLA, du MAA et du HCUA a d’abord menacé de boycotter la rencontre si on ne leur permet pas de prononcer un discours avant celui de l’autre camp composé de la CPA, du MAA-loyaliste et de la CM-FPR.
Comme si cela ne suffisait pas, ils ont également demandé à se retirer de la salle sans attendre le mot que devaient prononcer les partisans de l’intégrité territoriale du Mali.
Dans son allocution, Ambéry Ag Rhissa du MNLA, qui représentait les séparatistes, a été très évasif tantôt tirant à boulets rouges sur la France de De Gaulle, qu’il accuse d’être responsable de cette situation, car n’ayant pas pris en compte les doléances formulées par les populations de cette partie du territoire aux premières heures de l’indépendance du Mali, tantôt il tirait sur le gouvernement malien à qui il reproche de se livrer à la politique de l’autruche.
Dans un entretien qu’il nous a accordé en marge de l’ouverture des travaux, celui qui a été le dernier à voir les envoyés spéciaux de RFI, Gislaine Dupont et Claude Verlon, avant leur enlèvement et leur assassinat, le 2 novembre 2013 aux environs de Kidal, a nié le fait que la rencontre de Ouaga ait permis une harmonisation des positions entre groupes rebelles et de parler d’une seule voix lors des pourparlers d’Alger face au gouvernement.
Pourtant, cette information a largement été relayée par de nombreux médias y compris par la presse burkinabé. Ambéry Ag Rhissa a balayé celle-ci d’un revers de la main en déclarant que cette harmonisation des positions dépend de l’évolution des négociations en cours. En outre, pour montrer que les séparatistes vont jouer toutes leurs cartes pour saboter ces discussions, il a proposé le report de celles-ci compte tenu de l’absence de certains membres de sa coalition.
Une proposition bien évidemment rejetée par les organisateurs qui ont certifié que toutes les dispositions ont été prises pour que les représentants de tous les groupes puissent prendre part aux différents groupes de travail. Des propos qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd.
En le prenant à contrepied et sans le citer nommément, Ibrahim Ag Assaleh au nom des groupes armés loyalistes, n’a pas manqué d’accuser les séparatistes de servir un agenda caché en prétextant se préoccuper des conditions de vie des populations du nord du Mali. Enfonçant le clou, il a déclaré que la crise malienne est due à l’irresponsabilité politique de certains.
Pour lui, il est important de faire la paix, mais pas n’importe laquelle. C’est ainsi qu’il a appelé les séparatistes à accorder le bénéfice du doute aux autorités maliennes avant de les encombrer par des problèmes dont les causes ne datent pas d’aujourd’hui. Avant d’indiquer “ nous avons fait la guerre quand il le fallait, maintenant osons faire la paix “. Mais pour cela, il propose un langage de vérité entre tous les acteurs. Il est donc clair qu’entre partisans et adversaires de l’intégrité du territoire malien, la bataille risque d’être acharnée jusqu’au bout. Ce qui va surement rendre cette seconde phase des pourparlers inclusifs inter-Maliens beaucoup plus ardue qu’on le pense.
Massiré Diop, Envoyé spécial à Alger
l’association des jeunes pour la lutte contre le Terrorisme,la Drogue et le Trafic des personnes en Afrique de l’ouest
le mali sort progressivement d’une profonde crise politico-sécuritaire qui a affecté de nombreuses sphère de la vie publique du Pays
nous demandons a la délégation de la république du Mali de parler de la vérité avec les Groupes Armés d’une partie du Mali
1-les zones occupent par les rebelles fait partir du Mali et reste pour le Mali .
2-les régions du Mali sont les Mêmes
3-le respect de la forme républicaine et la laïcité du pays
4-l’intégrité territoriale du Mali
Bonjour,
Le discours du chef de la délégation Malienne, Abdoulaye Diop, prononcé le 01 septembre 2014 lors de la deuxième étape du processus d’Alger, est équilibré et unificateur.
Il responsabilise chaque participant à cette deuxième étape des pourparlers d’Alger et invite chacun(e) à mettre le Mali au dessus de toute considération.
Il exhorte les uns et les autres à une vision commune partagée (placé l’Homme au centre du développement, partager les bénéfices du développement entre tous les Maliens, mettre en avant la justice et la non impunité) et à une réflexion commune sur tous les problèmes auxquels est confrontée la nation afin de la construire durablement et d’aboutir à une paix et une sécurité durables.
Créons la concorde entre Maliens et, comme il le dit, donnons à la paix une nouvelle chance.
Apparemment, il y a un consensus entre toutes les parties prenantes sur le désir d’établir cette paix.
Bâtissons-la, TOUS.
Cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC/GOUVERNANCE
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