La délégation malienne aux pourparlers inter-maliens d’Alger s’exprime devant la presse : «Ceux qui optent pour le fédéralisme n’ont qu’à créer un parti politique pour lutter»

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Pourparlers intermaliens d’Alger : La médiation tente de rapprocher les positions L’intégrité territoriale, la forme républicaine, l’unité du pays, la laïcité et la forme démocratique du Mali ne sont pas des points à discuter ni à contester. C’est ce qui ressort des explications des membres du gouvernement devant la presse le 2 décembre dernier. Il n’en est pas question dans le projet de préaccord sorti au sortir du 4e round des pourparlers inter-maliens qui s’est tenu du 19 au 27 novembre dernier à Alger. C’est dire que le respect des lignes rouges fixées par le Président de la République est garanti.

C’est au cours d’une conférence de presse tenue par les ministres Hamadoun Konaté, Ousmane Sy et Zahabi Ould Sidy Mohamed que ces informations ont été données. Dès l’entame de ses propos, Hamadoun Konaté, ministre de l’action humanitaire et de la reconstruction des régions du nord, a précisé qu’il s’agit d’un document de base pour la négociation et non d’un document consensuel. Il prend en compte les réactions, attentes et craintes des forces vives, de la société civile et de la presse nationale. «Nous avons compris que la population malienne a la volonté d’aller vers une paix définitive.» A ses dires, le projet de préaccord constitue une avancée en ce sens que tous les points relatifs à l’autonomie et au fédéralisme ont été rejetés.

A entendre les trois ministres membres de la délégation à Alger, les résultats attendus sont positifs. «Les groupes armés se sont comportés de manière constructive. Ils sont restés à la table de négociation. Les points de vue se sont rapprochés au fil des négociations. Il s’agit là de négociations internationales avec différentes sensibilités», a laissé entendre le ministre Konaté. Les Maliens sont donc en droit de s’attendre à la signature prochaine du document pré-final qui sera mis en discussion et débattu en langue nationale. Par la suite, au cours de la 1ere semaine de janvier l’accord final sera signé au Mali. Ce à quoi Zahabi Ould Sidy Mohamed, ministre de réconciliation nationale a ajouté qu’il subsiste une grande volonté de tout le monde d’aller vers une paix définitive.  «En janvier, chacun devra choisir son camp. La duplicité ne sera plus de mise. On signera un accord avec les groupes armés qui adhèrent à la paix.»

Des ambigüités à lever

La délégation malienne a noté des ambigüités dans le document en question. Il s’agit de dénominations «régions intégrées», «les Etats» au lieu de l’Etat. Le fait d’exclure le Mali du processus de suivi de l’application de l’accord constitue, de même, une ambigüité à lever. A cela, il va falloir un examen profond du document pour y apporter les modifications nécessaires.

L’Etat malien attaché à l’intégrité et l’unicité ne compte pas en démordre. Ousmane Sy, ministre de la décentralisation commente : «Ceux qui optent pour le fédéralisme n’ont qu’à créer un parti politique pour lutter. De toutes les façons nous sommes dans une approche de regroupement renforcatrice de Nations. La proposition de fédéralisme va en contresens avec l’histoire du Mali.» Ce à quoi Zahabi Ould Mohamed a ajouté qu’un Etat ne se fédère pas à l’une de ses régions.

Dansira DEMBELE

 

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